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Comptes de l'église en 1900
Lettre de Monsieur le Curé Adroher à Monsieur le Grand Vicaire, du 16-10-1900.
L'ancien trésorier est redevable d'une somme. Comment la récupérer ? Proposition de mise à jour des comptes.
" Dimanche dernier, j'ai pu réunir, pour la première fois, le Conseil de Fabrique de Mosset. Permettez-moi, je vous en prie, de vous faire connaître certaines difficultés. Elles pourraient amener un … regrettable.
J'ai appris qu'un ancien trésorier, ayant cessé depuis quelques années sans doute de faire partie du Conseil est redevable d'une certaine somme. Nous sera-t-il facile de la recouvrir ?
Il y a une caisse à trois clefs dans la sacristie des marguilliers. Je n'ai aucune de ces clefs mais les fonds secrets c'est le trésorier actuel sui les garde (Jacques Arrous). S'en sert-il pour ses affaires ? Dans tous les cas il n'a pas voulu accepter un projet de dépenses nécessaires et qui absorberait la somme entière. Le curé ne doit pas, d'après lui, trop s'immiscer dans ces questions-là. Il n'est qu'une sorte de contrôleur (C'est le mot dont il s'est servi). On pense bien qu'il sera inoffensif et le point gêner dans ses manipulations.
Il y a deux clefs pour le bassin des âmes. L'animé comme on l'appelle ici, les garde toutes deux. C'est un brave homme que cet animé !
Je verrai s'il ne sera pas prudent de tolérer cet abus pendant quelques temps du moins, afin de ne pas m'aliéner tous les membres du Conseil de Fabrique.
Pour encourager le curé dans sa tache difficile voici, Monsieur le Grand vicaire, les propositions aigres fines que lui ont fait deux membres du Conseil :
Suppression de l'indemnité que l'on donne pour le pain et le vin de la messe : 7 francs le vin, 8 francs pour les hosties,
Suppression de la part qui revient au curé des cierges des enterrements,
Obligation de remettre à la marguillerie les cierges qu'apportent les enfants les jours de la première communion.
J'ai répondu que je ne sacrifierai aucun de mes droits.
Je mettrai autant de prudence que je pourrai à régler toutes ces questions financières, questions très délicates pour un curé mais si je n'y parviens pas avant Quasimodo, je ne préparerai ni budget ni compte et j'enverrai au diable le Conseil de Fabrique de Mosset. Je ne veux pas m'exposer à de graves ennuis. "
Dans sa réponse, le Vicaire général recommande prudence, modération et calme, maintient des droits contre les prétentions ridicules avec espoir de succès avant Quasimodo. Sinon informer Monseigneur avant la tournée pastorale en vue de préparer la régularisation des abus. »(Bibliothèque du diocèse de Perpignan - Liasse Mosset - Document 39)
Lettre de Monsieur le Curé Adroher à Monsieur le Grand Vicaire, du 24-10-1900 : détails supplémentaires sur la façon de gérer l'argent du Conseil de Fabrique.
" Si je ne me trompe, les deux petites sommes dont je vous ai parlé ne vont pas ensemble au-delà de 600 francs. Il a été décidé que l'ex trésorier serait invité à rembourser aussitôt que possible ce qu'il doit à la Fabrique. Quant au trésorier actuel, il n'y a peut-être pas à craindre quelques infidélités mais avec la liberté que lui a laissée mon prédécesseur, il est devenu seul maître au Conseil de Fabrique.
Je ne pourrai pas acheter un clou sans son agrément car qui payerai ensuite ? J'imposerai la caisse à trois clefs et je demanderai à voir le registre vrai des comptes mais avec beaucoup de prudence. C'est inouï combien il faut de tact, de forme en ce temps de grossière indélicatesse.
Il est prudent, je crois, de ne pas souffler mot à Monsieur Sucases de toutes ces difficultés. Son intervention me gâterait l'affaire et je n'en ai pas besoin. Que Dieu lui donne de bons vieux jours !
Ce que j'ai appris depuis les dernières réunions du Conseil de Fabrique de Mosset, c'est que je ne puis pas compter sur la discrétion des marguilliers.
Relativement aux dérisoires indemnités pour le pain et le vin de la messe, indemnité que n'avait pas sacrifiée mon prédécesseur ! Oh Non ! J'ai dit deux mots mais déjà on les a répétées à trois ou quatre femmes de la localité, des chipies s'il vous plaît et ça a fait le tour de la paroisse. Il y a là comme une sorte de référendum !
Sept francs pour le vin ! C'est bien la peine de chicaner le curé là-dessus !
L'ouvrier doit fournir les outils nécessaires à son travail ! Se reprennent les autres.
Si je n'avais pas au fond de l'âme un peu d'amertume, cela m'amuserait. " (Bibliothèque du diocèse de Perpignan - Liasse Mosset - Document 40)
Toit de l'église en 1901
Lettre de Monsieur le Curé Adroher à Monsieur le Grand Vicaire, du 28-03-1901 : réparation du toit de l'église.
" Le toit de l'église de Mosset se trouvant en mauvais état, le Conseil de Fabrique s'est résolu à demander un secours au gouvernement. Il l'a fait sans me prévenir et voilà que les pièces fournies viennent de leur être retournées comme étant, les unes incomplètes et les autres inutiles et on demande les comptes ou budget de la Fabrique.
Je ne retrouve ni les comptes de l'année 1897, qu'on ne me demande pas sans doute, ni le budget de l'année courante 1902. Veuillez, je vous prie, Monsieur le Grand Vicaire, m'envoyer ces feuilles pour que j'en puisse recopier les chiffres et dans le cas où le budget de 1901 n'aurait pas été dressé, je le préparerai tout de suite avec l'autorisation de Monseigneur ou à Quasimodo si je ne peux prendre mon temps.
Je l'antidaterai si vous n'y voyez pas d'inconvénient afin que la Préfecture ne remarque pas l'irrégularité où nous sommes depuis le 1er janvier." (Bibliothèque du diocèse de Perpignan - Liasse Mosset - Document 40)
Composition du conseil de fabrique et du bureau des marguilliers de 1902
Mir Blaise (1851-1927), élu en 1901, Président,
Adroher Alphonse (1864-1925), curé de Mosset de 1900 à 1915
Arrous Jacques (1833-1908), élu en 1897, trésorier depuis 1885,
Borreil Baptiste (1850- 1915), élu en 1901, secrétaire,
Corcinos Joseph (1845-1913), maire
Mestres Nicolas (1853), élu en 1901,
Not Pierre, élu en 1897. (ADPO 5V27)
Budget de 700 francs. (Bibliothèque du diocèse de Perpignan - Liasse Mosset - Document 41)
Immobilier
Lettre de Monsieur le Curé Adroher à Monseigneur J. de Corsalade du Pont, évêque des Pyrénées Orientales, du 10-08-1904, qui informe qu'une maison en ruine appartenant au Conseil de Fabrique est convoitée par le beau-fils (Arrous Pierre 1864-1945) du nouveau maire (Rousse Jean 1835-1909) et fils du trésorier du Conseil de Fabrique (Arrous Jacques 1833-1908)
"Monseigneur,
Il s'agit de cette maison, une ruine pourrai-je dire, qui se trouve au fond de la galerie couverte attenante à l'église et qui appartient à la Fabrique. Un de mes paroissiaux, le sieur Arrous Pierre, beau-fils de mon nouveau maire, avec lequel cohabite le fils de mon trésorier de Fabrique, ayant l'intention de transformer en magasin d'épicerie son atelier de menuiserie, convoite ardemment la maison en question pour en faire un atelier.
Déjà Monsieur le maire faisait déblayer, ces jours derniers, le rez-de-chaussée à notre insu. Je l'ai prié de ne pas continuer pour revendiquer la propriété de la maison. On n'a cessé le travail que le lendemain mais on a visité séparément les membres du Conseil de Fabrique et dimanche dernier le Président venait m'annoncer qu'il désirait se réunir. J'ai répondu que je ne pouvais pas les réunir légalement avant le 1er dimanche d'octobre, que j'allais vous en référer. Enfin, hier matin, le Sieur Arrous, transportait, m'assure-t-on, des planches à la maison de la Fabrique.
J'aurais voulu, Monseigneur, m'opposer au louage de la maison pour les motifs suivants :
La menuiserie Arrous escomptant la fermeture, qu'il croit imminente pour cause de travaux….à l'église, espère que, dans deux mois peut-être, la maison leur appartiendra et voilà ! C'est bien timidement que j'apporte ce propos, Monseigneur, parce que le fabricien, témoin auriculaire, qui me l'a fait connaître, n'avait pas le courage de le répéter publiquement.
Du côté de l'église, servant comme mur mitoyen à la maison, le mur est percé d'une fenêtre par où, de la maison, on peut crier, chanter, jeter n'importe quoi dans l'église et troubler ainsi les cérémonies. Une autre fenêtre de la maison s'ouvre sur le toit de mon arrière sacristie.
Le Sieur Arrous déblatérant dans les réunions contre l'église, la religion et ses ministres, est connu dans la paroisse comme un révolutionnaire et un impie. Qui l'empêcherait, les dimanches, de se tenir dans la maison, de narguer au passage les personnes qui viendront aux offices, de réunir d'autres exaltés comme lui, pour mieux intimider, de frapper fort et à dessein de son établi pendant la grand-messe et les vêpres ?
Voilà Monseigneur, les inconvénients que je prévois du côté du locataire.
Au surplus, n'y aurait-il pas, peut-être, un piège tendu ?
Le locataire voudrait faire à ses frais quelques réparations nécessaires. Rien ne l'empêche de majorer les dépenses et d'attaquer la Fabrique pour se faire rembourser. La Fabrique étant insolvable, le tour est joué. La maison lui appartient et il pourra la vendre à Monsieur l'instituteur (Philippe Arbos) qui l'a toujours convoitée pour agrandir la sienne qui est attenante. Mais une clause insérée dans le bail de louage peut empêcher ceci.
On m'a dit que le maire et son beau-fils sont comme deux frères furieux que rien n'arrête quand leur intérêt est en jeu, que s'ils sont contrariés sue cette affaire, il y aura suppression des processions, chants révolutionnaires, assistance du maire aux réunions de Fabrique. Veut-on m'intimider pour que je fléchisse ?
Je suis seul pour le moment à ne pas consentir, mais le siège de mon Conseil semble fait par les intéressés et déjà ne dit-on pas que la signature du trésorier (Arrous Jacques 1833-1908) et du Président (Blaise Mir 1851-1927) suffit, qu'on peut se passer de la mienne, de délibération préalable. J'attends avec confiance l'avis de votre Grandeur à m'envoyer chez le curé de Campôme qui me la fera parvenir directement : L'instituteur (Philippe Arbos) qui gère le télégraphe de sa femme (Adélaïde Cantié), laquelle est la tante de notre facteur. " (Bibliothèque du diocèse de Perpignan - Liasse Mosset - Document 44)
Blaise Mir (1851-1927)
Monceu Isidore (1861-1933)
Corcinos joseph (1845-1913)
Vilar Sauveur(1862)
Verdie Joseph (1867-1853)
Escanyé,
Enriquel,
Arrous Pierre (1862-1925) ?
Borreil Julien (1858-vers 1920)
Sarda Pierre (1869-1933)
Enriquel Joseph (1872-1966)
Ville Jacques (1877-1953)
Ponsaillé Joseph,
Vidal Joseph (1869-1931)
Dimon Dominique (1861-1925)
Grau Isidore (1832-1911)
Fourquier Jean.(1855)
Assens Eugène (1866-1941)
Pujol Gaudérique (1850-1939)
Arrous Isidore (1852-1919)
Grau Julien (1839-1817)
Mayens Sébastien (1845)
Dirigoy Baptiste (1875)
Prats Joseph (1876-1964)
Verdier Paul (1879-1934)
Benassis Pierre (1847-1917)
Fabre Barthélémy (1830->1815).
Grau Sébastien (1861-1929)
Not Joseph (1862- >1925)
Vives Antoine (1866)
Arrous
Rolland Jean (1866)
Marty Hippolyte (1849-1925)