Vernet André - Généalogie de Mosset

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Vernet André

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André Vernet 1821 1995

Instituteur communal de 1847 à 1858 et de 1867 à 1872



Le 03/10/1847 après délibération, le Conseil Municipal engage André Vernet (1821-1895) en remplacement de Michel Torreilles démissionnaire.
André Vernet
est né le 7 avril 1821 à Catllar, fils d’Alexandre Vernet et de Pétronille Salèta.
Il n’a pas été appelé au service militaire, bénéficiant de la dispense systématique accordée aux étudiants ecclésiastiques. (ADPO 1R63). Il a très probablement fait ses études au petit séminaire de Prades.
Le dossier de candidature au poste de Mosset contient les éléments suivants :
1 - le brevet de capacité du degré élémentaire a été obtenu le 25 août 1847, il y a à peine quelques semaines.
2 - le certificat de moralité délivré par le maire de Sournia ainsi que celui délivré par les Conseillers municipaux de Mosset est très positif.
Contrairement à son prédécesseur il n’a pas fréquenté l’école normale.

Rapidement, le 28 novembre 1849, il épouse Marie Catherine Marguerite Estève (1828-1894), fille du menuisier qui hérite de son père la maison du 8 Plaça de Dalt, où logeront le couple et leurs enfants. En 1851 né Eugénie et en 1851 Théophile.

Les rapports d’inspection à Mosset


L'inspecteur primaire Bareu le 07/03/1851 note"Capable mais sans aptitude pour l'enseignement primaire. Son école n'est ni bien disciplinée ni bien dirigée. Les progrès sont lents parce que l'enseignement n'est pas assez pratique. Néanmoins l'instituteur est aimé et estimé dans la commune à cause de sa bonne conduite. Il serait à désirer qu'il remplisse ses fonctions avec plus de goût. Il est susceptible de bons résultats."
Quelques mois plus tard, le10/11/1851, M. Bareu revient à Mosset.
"La commune de Mosset a une population de 1300 âmes et néanmoins l'instituteur n'a que 15 élèves. Si l'école n'est pas plus fréquentée, je crois que c'est moins la faute des pères de famille que de celle de l'instituteur. Il est facile de reconnaître qu'il remplit ses devoirs avec indifférence parce qu'il ne se croit pas à sa place. Sa conduite morale est bonne."
L’année suivante, le 20/03/1852, l’inspecteur a été entendu32 élèves sont en classe et en 1853, 30 élèves sont présents sur 38. Enfin le IIIe trimestre 1853, " la lecture et le calcul sont très faible," mais fait nouveau "la petite école des filles à côté de celle des garçons, non déclarée.
" (ADPO 1T445)
André Vernet s’investie dans la vie sociale, il tient le poste de Secrétaire du bureau de vote du 20 et du 21 décembre 1851 à l’occasion du plébiscite de Louis-Napoléon Bonaparte

L'Inspecteur primaire, M. Mattes, du 18 décembre 1858 à l'école publique de Mosset
Le nombre d'élèves est de 35 dont 22 payants et 13 gratuits. Vingt élèves figurent sur la liste des gratuits mais 13 seulement fréquentent l'école.
"Le nombre de payants pourrait facilement atteindre le chiffre de 38 si la rétribution scolaire baissait de 1,5 francs à 1 franc. M. le curé [François Iglesis] et quelques notables pensent que 30 familles sont en état de payer 1,5 francs. C'est à l'instituteur de les gagner. Il paraît cependant que ce fonctionnaire est plus soucieux des succès de son école surtout depuis qu'il s'est vu menacé de son changement.
J'ai remarqué quelques progrès dans l'enseignement de la grammaire et de l'écriture mais la lecture laisse à désirer car les élèves de la première section, 2 exceptés, ne comprennent pas ce qu'ils lisent. C'est que leur intelligence n'est pas exercée. Le catéchisme, l'histoire sainte et le système métrique sont assez bien sus. Sur 35 élèves, 29 écrivent sur des cahiers ; 14 font la dictée d'orthographe.
En résumé, cette école compte quelques bons élèves mais, vu l'instruction et l'intelligence du Sieur Vernet, elle m'apparut encore faible, malgré l'amélioration que j'ai remarquée.
(ADPO 1T445)
En ce qui concerne les locaux,
"Il serait plus convenable que l'école fût placée au 1 étage ou au rez-de-chaussée, ce qui est facile d'obtenir en reculant la cloison élevée entre la cuisine et une petite pièce obscure."

La calomnie
Le rapport précédent est complété par une note confidentielle pour l'Inspecteur d'Académie"J'ai cherché à connaître d'une manière exacte la conduite privée de l'instituteur de Mosset et j'ai mis dans mes investigations d'autant plus d'attention que le soupçon qui planait sur cet instituteur était de nature très grave.
Plusieurs personnes de Mosset, quelques unes de Molitg et de Prades, ayant d'assez fréquentes relations avec les habitants de Mosset, ecclésiastiques capables, par leur position, de savoir la conduite du sieur Vernet, même dans ce qu'elle peut avoir de plus intime, ont été consultés confidentiellement. Personne n'a pu m'assurer que cet instituteur se sois compromis, en ce qui concerne les mœurs. M. le curé
[François Iglesis] au moment où la population était la plus agitée, accusait l'instituteur d'avoir des assiduités coupables auprès d'une jeune personne, sa voisine mais il ajoutait que ces assiduités repoussées par la demoiselle étaient restées à l'état de tentation. Ce qui n'était pas moins grave. Mais rien n'avait percé dans le public, aucun regard n'avait surpris le Sieur Vernet et M. le curé s'était réservé cette accusation comme la dernière arme et la plus meurtrière aussi contre cet instituteur dont il a vivement désiré l'éloignement. Il tenait de la fille même le grief imputé au Sieur Vernet, et c'était très confidentiellement.
Aujourd'hui, prié de me communiquer ce qu'il sait de cette affaire, il a déclaré que tout a cessé, que le Sr Vernet se tient convenablement et qu'il n'a plus (lui, le curé) les mêmes motifs de se plaindre, qu'il lui semble que depuis quelques temps, il soigne mieux l'école, qu'il n'a pas de fréquentation et que s'il continue de s'améliorer il lui rendra son neveu, qu'il avait retiré de l'école. Ainsi, sous le rapport des mœurs, le Sieur Vernet paraît assez irréprochable aux yeux mêmes de M. le curé, son accusateur.
L'indolence ressemblant au dégoût du métier, voilà ce que j'ai entrevu sur toute la personne de cet instituteur. Avec l'instruction et l'intelligence de l'instituteur de Mosset, l'école de cette commune devrait avoir d'autres résultats et je suis persuadé qu'un instituteur plus actif, plus dévoué à ses devoirs et ayant la vocation, avec moins d'argent, obtiendrait des résultats plus satisfaisants.
"

Le latin interdit
M. Vernet a 2 élèves de latin, les frères Cantié, auxquels il fait la classe chez leur père, après 4 heures de l'après-midi. M le curé affirme que ces jeunes gens sont les seuls qui fassent du latin. J'ai invité le Sr Vernet à cesser ces leçons et je l'ai prévenu que j'aurais l'honneur de vous en informer immédiatement. Cet instituteur a pu avoir plus de 2 et de 4 élèves de latins, et c'est ainsi que se préoccupant d'instinct de cette classe qu'il n'a pas le droit de faire, il a négligé celle qui est son occupation la plus importante. Je suis avec respect, Monsieur l'Inspecteur, votre très obéissant serviteur. Signé : Mattes
" (ADPO 1T445)
Les frères Cantié sont très vraisemblablement Benjamin Cantié (1842-1900) qui a donc 16 ans, futur médecin et maire de Mosset et Etienne Cantié, né le 20/12/1844, 14 ans, futur professeur au collège arabe de Constantine.

En 1858, André Vernet est muté et doit quitter Mosset avec ses 3 enfants, Eugénie 8 ans, Théophile 7 ans et Alexandrine 2 ans.
On le retrouve successivement à Sahorre, Formiguères, Calmeilles le 01/02/1865, Vernet le 01/10/1865.

Le 03/01/1859, M. Vernet entre en fonction à Sahorre. Le maire, M. Fabre et le curé, M. Badies, en rendent compte au préfet. Vernet arrive vraisemblablement avec sa famille : Marie Estève, son épouse et ses 3 enfants : Eugénie 9 ans, future institutrice qui restera vieille fille, Théophile 8 ans, futur curé, et Alexandrine 2 ans, elle aussi future institutrice à Nohèdes puis à Taurinya.

Inspection de l'Inspecteur primaire, M. Mattes, du 26 mars 1859 à l'école publique de Sahorre
"Le sieur Vernet, s'il faut accepter le témoignage de M. le Maire et de M. le curé, a mis depuis quelques temps une certaine ardeur dans l'accomplissement de ses devoirs quoiqu'il soit fort découragé.
Il a dû d'ailleurs s'imposer cette honorable violence en présence de 4 ou 5 pères de famille qui ont osé lui dire que, s'il est aussi paresseux à Sahorre qu'il a la réputation de l'être à Mosset, ils ne lui confieraient point leurs enfants. Or ces pères de famille ont quelque influence dans la commune.
Son école a perdu cette physionomie de discipline et d'ordre qu'elle avait sous l'instituteur
Tressere, qui, moins instruit que lui, obtenait des résultats satisfaisants. Les cahiers sont moins propres, les élèves passent d'un exercice à un autre avec plus de bruit et avec moins d'ordre. La classe de grammaire est faite avec une certaine prétention et manque de cette simplicité sans laquelle les élèves comprennent peu. Un devoir a été corrigé devant moi : il avait pour objet, le sens propre des mots que les élèves devaient employer au sens figuré et réciproquement. Cet exercice, qui n'est pas sans utilité pour former le jugement, doit encore céder sa place à l'orthographe pour ces élèves qui sont faibles encore et qui n'écrivent dans la dictée qu'une fois par semaine. J'ai invité M. Vernet à donner chaque jour une leçon d'orthographe et à faire analyser au tableau noir. J'ai également recommandé le calcul mental et la conjugaison orale.
M. Vernet ne manque pas d'instruction mais l'indolence forme le fonds de son caractère, cependant il allie cette indolence avec un peu de suffisance et il semble accepter avec contrainte toute direction qui contrarie son goût, ses habitudes, son opinion. Je ne le vois pas fait pour l'enseignement primaire. Peut-être aurait-il plus de succès dans un enseignement particulier en raison de ses connaissances quelques peu spéciales (latin, grec et histoire) et c'est un fonds peu pédagogique pour nos écoles rurales.
J'ai fait comprendre à cet instituteur, qu'en restant dans l'instruction primaire communale, il y a un devoir pour lui d'en remplir les obligations et qu'il doit se croire favorisé dans la position qu'il occupe, après avoir échoué à Mosset."
(ADPO 1T445)

Inspection de l'Inspecteur primaire, M. Mattes, du 02 août 1859 à l'école publique de Sahorre
"La perte de son poste de Mosset a été pour lui une leçon salutaire. M le curé qui donne journellement des leçons de "plein chant" aux élèves, après les heures de classe, et qui demeure à côté de l'école, m'a assuré que cet instituteur fait preuve d'exactitude et de zèle et a fait de lui un assez grand éloge. "Je dois, a- t- il dit, faire amende honorable. J'étais prévenu contre le Sieur Vernet dont on m'avait présenté les antécédents sous un jour défavorable". (ADPO 1T445)
Son séjour ne dure pas à Sahorre. Dès le mois de novembre, le 01/11/1859, il ouvre la classe à Formiguères en Capcir. Mosset est de plus en plus loin
Il est inspecté deux fois en 1860. On peut lire dans le rapport du 16/04/1862 : "M. Vernet a de l'instruction mais il n'a jamais eu le feu sacré. Il ne distribue pas de bons points et les notes restent stériles. Il est souhaitable de le muter."
Presque trois ans plus tard, il commence sa classe à Calmeilles le 07/01/1865 et se retrouve à Vernet le 03/10/1865.
Il a maintenant 46 ans, il demande son retour à Mosset qu'il a quitté, il y a 9 ans. Et il l'obtient le 01/10/1867.
Depuis son départ 4 instituteurs sont passés à mosset en 9 ans.

Retour à Mosset en 1867
Les enfants ont grandi : Eugénie 17 ans, Théophile 16 ans, Alexandrine 11 ans et la famille s'est agrandie d'un garçon prénommé Benjamin 4 ans, prénom qui le marquera ; faible de constitution, maladif.
Cependant il ne restera pas le benjamin, une troisième fille Marie, naîtra en 1876.

Dans un fichier sur les instituteurs communaux et libres de 1861, on note encore qu’il n’est pas ancien élève de l'école normale de Perpignan, que le confiance des familles est très étendue, qu’il reçoit des filles dans son école, qu’il a 20 élèves en hiver et 30 en été, qu’il n’y a pas de classe d'adulte, qu’il n’exprime pas assez de zèle dans l’exercice de sa fonction mais qu’il jouit d’une bonne considération publique et qu’il fait preuve de bons principes religieux et moraux. (ADPO 1T34)

La classe s’ouvre le 1 octobre 1867 et dès le 18 l’inspecteur de M. Beuzeval st à Mosset chez André Vernet. "Cette résidence lui est particulièrement agréable, attendu que sa femme y possède des relations et quelques revenus. Nous devons nous attendre que cet instituteur fasse tous ses efforts pour élever son école au rang des meilleurs de l'arrondissement. Je le crois instruit mais manquant d'énergie. Je souhaite que l'avenir lui donne l'art.
Les enfants se tiennent bien mais plusieurs sont pieds nus. On remarque chez un très grand nombre une propension à la malpropreté qui fait peine à voir. 70 élèves sont inscrits mais 32 seulement sont présents.
Les revenus de M Vernet sont de 950 francs dont 250 francs au titre du secrétariat qu'il assure à la mairie.
L'analyse du détail des matières indique :
- Instruction religieuse : 12 élèves suivent l'histoire sainte et le catéchisme,
- Orthographe : 15 font la dictée avec de nombreuses fautes,
- Lecture et système métrique : 12 apprennent à compter, les résultats sont faibles,
- Histoire et géographie : nul.
" (ADPO 1T445)
 
Inspection de M. Beuzeval, du 22 janvier 1868 à l'école publique de garçons de Mosset
64 élèves sont inscrits mais 52 seulement sont présents.
"A mon avis, il a eu un grand tord de solliciter de nouveau ce poste et de l'accepter car les autorités et les familles ne l'ont vu revenir qu'avec une grande défiance. Il est vrai que la conduite de cet instituteur est irréprochable et les relations bonnes - tout le monde lui rend justice sur ce point - mais cela ne suffit pas.
A Mosset on aime l'instruction ainsi que le prouvent le nombre et la vivacité des réclamations qui m'ont été adressées
.
"
"Cependant le traitement relativement élevé auquel peuvent prétendre les instituteurs à Mosset, serait un puissant moyen d'incitation pour un homme énergique et aimant la profession. Ainsi l'école avec les accessoires, c'est à dire avec la mairie et la confection des rôles pour le canal d'arrosage, atteint en moyenne le chiffre de 1700 francs par an." (ADPO 1T445)

Inspection de M. Beuzeval, du 17 octobre 1868 à l'école publique de garçons de Mosset
52 élèves sont inscrits mais 42 seulement sont présents.
Les revenus de M Vernet sont de 950 francs dont 200 francs au titre du secrétariat qu'il assure à la mairie.
" La propreté est douteuse, la discipline molle.
Lecture courante : 30 élèves,
Calcul : 25 qui savent peu de choses,
Orthographe : 18 élèves,
Histoire de France : 10, bien,
Écriture : 24.
Le curé
[Antoine Trilles] paraît content de l'enseignement religieux. Aujourd'hui les plus petits enfants sont en mesure de faire une conversation en français.
Les préventions qui ont accueilli l'instituteur commencent à se dissiper. M. le maire
[Sébastien Bazinet] et M. le curé lui rendent justice et la plupart des parents aussi.
Je lui souhaiterais plus d'énergie, mais, à son âge [47 ans ], il n'est plus guère permis d'espérer une réforme du caractère, le pli est pris. La moralité et la tenue sont irréprochables.
La salle de classe est étroite et obscure, privée de cour pour la récréation. Le mobilier est suffisant mais vieux et délabré. Le logement personnel est assez bien.
Dans une longue conversation avec M. le maire, nous avons parlé de la création d'une école de filles. En vous adressant, demain, le rapport concernant l'école libre dirigée par Mademoiselle Cantié, je vous ferai part des résultats, car M. le maire m'a promis de consulter quelques-uns uns de ses conseillers municipaux les plus influents et de flairer leurs intentions définitives.
" (ADPO 1T445)

Mosset avec 1268 habitants en 1868, comptait 3 établissements :
1 école communale de garçons,
1 école libre de fille,
1 école d'adultes. (ADPO 1T8)

Inspection du 13 décembre 1869 à l'école publique de garçons de Mosset
Sur 77 élèves inscrits, 34 sont payants, mais 52 seulement sont présents.
" Les élèves ne sont pas propres. L'instituteur est apathique. Il a besoin d'être excité. Cependant les résultats sont satisfaisants. La moralité de l'instituteur est excellente. Ses sentiments religieux inattaquables. Il élève bien sa famille. Son fils aîné [Théophile] se prépare à la prêtrise au grand séminaire et sa fille [Eugénie] à l'obtention du brevet d'institutrice à la pension tenue par les religieuses à Prades. Les rapports avec l'autorité sont en apparence bons. Nous savons que le maire [Sébastien Bazinet] et le curé [Antoine Trilles] ne lui sont pas favorables. Réellement rien n'a changé dans la situation que signalait mon rapport du 17 octobre. Il est généralement estimé mais on lui reproche un peu de négligence.
Le matériel de l'école est assez bien. Avec l'acquisition d'une carte du département et d'une carte de France, il serait presque complet. La salle d'école n'est pas assez vaste ni assez éclairée. Le logement de l'instituteur est suffisant mais assez mal disposé. Il n'y a ni bibliothèque ni jardin
" (ADPO 1T445)

Inspection du 20 avril 1870 à l'école publique de garçons de Mosset
82 élèves sont inscrits mais 59 seulement sont présents. La population est de 1260 individus.
M. Vernet qui a 3 enfants à charge a un revenu de 1200 francs dont 200 francs de secrétariat pour la mairie.
"
Les résultats sont bons. Les relations avec le curé sont bonnes et tendues avec le maire.
M. le maire semble moins se plaindre de M. Vernet mais il n'épargne pas Mademoiselle Cantié, ce qui prouve que c'est toujours la rivalité de métier qui est la cause des rapports nombreux qui ont motivé nombreuses missions dans cette commune.
" (ADPO 1T445)

CM du 06/04/1871
«le zèle déployé par le M. Vernet directeur des cours d’adultes en 1869/1870 et 1870/1871
100 francs per cours soit 200 francs à titre de grratification


Inspection du 8 novembre 1871 à l'école publique de garçons de Mosset
60 élèves, 60 sont présents.
"Les enfants sont entassés. Les enfants ne sont pas propres. La discipline laisse à désirer. M. Vernet est bien mou.
Pas de livre d'histoire de France, ni de livre d'histoire sainte. Il faudrait investir 3000 francs.
Pour Vernet c'est sa dernière chance.
"(ADPO 1T445)

Inspection du 10 juin 1872 à l'école publique de garçons de Mosset (1T445) qui sera fatale
78 élèves, 60 sont présents.
M. Vernet a 4 enfants à charge : le garçon aîné est au grand séminaire [Théophile], la fille aînée est institutrice à Finestret [Eugénie] et un garçon et une fille reçoivent les leçons de leur père [Benjamin 11 ans, Alexandrine 16 ans].
"Les élèves ont presque tous les cheveux extrêmement longs, ils sont mal peignés, c'est à dire ne sont pas peignés du tout. Ils ont la figure et les mains remplies de crasse et de terre. Le fils de l'instituteur [Benjamin] a la chevelure plus longue qu'aucun autre élève.
Il n'y a aucune espèce de discipline, les élèves font ce qu'ils veulent : ils ne suivent pas, ils causent tout haut et tous à la fois. Lorsqu'un élève lit, ceux de ses condisciples qui ont des livres, car ils n'en ont pas tous, suivent à haute voix. En un mot il est impossible de rien entendre.
- Catéchisme : assez bien,
- Histoire sainte : passable,
- Histoire de France : faible,
- Géographie : très faible.
Les élèves des deux premières divisions sont bien classés, mais il n'en est pas de même pour ceux de la 3. Ces élèves, en effet, qui sont extrêmement nombreux ne forment qu'un seul groupe. Or, pour la lecture il n'y a pas de tableau, l'instituteur se place sur la chaire, prend un alphabet, fait lire une ligne à un enfant et ensuite tous ses condisciples forment une espèce de tas
(sic) répétant ce que le 1 vient de lire. Ce procédé est on ne peut plus défectueux car les enfants apprennent par cœur, répètent sans regarder le livre, et contractent l'habitude de chanter en lisant. L'enseignement de la lecture est donc mal fait.
Il en est de même de l'enseignement du calcul. Quant à l'écriture l'instituteur écrit très mal et se montre peu exigeant pour les élèves.
M. Vernet manque de zèle, d'énergie et de fermeté.
Sa conduite dans la commune est bonne. IL est bien avec M. le curé, M. le maire et les familles mais on se plaint partout de son enseignement. Un certain nombre de parents lui ont déjà retiré leurs enfants pour les envoyer à Molitg où Madame Angry a une très bonne école (Voir rapport sur l'école de garçons de Molitg). M le maire et plusieurs autres personnes se proposent d'en faire autant si M. Vernet ne se met pas sérieusement au travail.
J'ai fait à l'instituteur des observations très sérieuses ; il rejette la faute sur les parents ; mais je lui ai fait remarquer que son fils se tient beaucoup plus mal que d'aucun autre élève et qu'il mettrait à lui seul le désordre dans la classe s'il n'y était pas déjà. Le fils de l'instituteur est en effet, d'une dissipation incroyable et ne respecte personne. Pendant l'inspection j'ai dû lui faire plusieurs observations. Il fait partie de la première division : or j'avais recommandé à tous les élèves de suivre attentivement la lecture que nous faisions et de chercher la réponse aux questions de grammaire, d'analyse, de sens des mots etc. afin que chacun fût en mesure de répondre. Tous les élèves se montrèrent très attentifs sauf le fils de l'instituteur, qui causait ou dérangeait ses voisins. Je lui fis deux observations très sévères qui ne produisirent aucun effet ; alors je le fis sortir de la classe.

M. le curé m'a dit qu'il avait dû un jour le renvoyer du catéchisme. M Vernet ne sachant pas gouverner son fils obtiendra difficilement l'obéissance et la soumission des autres élèves. On m'a affirmé que dans des répétitions, où prenait part un certain nombre d'élèves, il arrivait souvent que le fils de l'instituteur se levait au milieu d'une explication et s'en allait en sifflant.
L'instituteur parle, dit-on, catalan dans sa classe. Souvent il adresse à un élève des qualifications de mauvais goût et les élèves lui répondent sur le même ton…
La municipalité de Mosset se propose de faire construire prochainement une maison d'école…
Les progrès sont insignifiants. Je n'ai trouvé qu'un seul élève dénommé Parès
[
Plusieurs Parès avaient entre 6 et 12 ans en cette année. .Le plus probable est Etienne Parès père d’Édouard Parès] qui réponde convenablement. Cet élève a une assez bonne instruction mais il prend en lisant et en récitant une intonation des plus désagréables, ce qui du reste est tout à fait général à l'école de Mosset.
Il y a à l'école de Mosset quatre enfants assistés : Vilar Justin, Criquero, Casse Isidore, Delmas Antoine. L'instituteur leur fournit ce qui est nécessaire pour suivre la classe. Je demanderai dans quelques temps à M l'inspecteur d'Académie les imprimés pour que l'instituteur et les institutrices puissent faire la note.
Je me verrai conduit à demander son changement, quelle que soit d'ailleurs la répugnance que j’éprouve à faire déplacer un père de famille déjà âgé
[51 ans]."

Trois mois plus tard, le 04/10/1872, M Vernet commençait la classe à Bouleternère (Arrêté du préfet du 11/09/1872).
En 1875, André Vernet était à la retraite. Revenu à Mosset, il demandait le 1 mars 1875 officiellement l'autorisation d'ouvrir à Mosset une école privée, au quartier de "La place vieille" où il a sa maison au N°8.
Visée par Sébastien Bazinet, maire de Mosset, avec mention "le local indiqué reconnu valable" et transmise, cette demande est restée sans réponse.
André Vernet réitère sa demande le 05/07/1875 qu'il adresse directement au Préfet. (1T445)

Théophile est au grand séminaire, il a été dispensé de service militaire à cause de sa petite taille (1,6 m). Benjamin n’a pas 10 ans. Marie, mère d’André Ville naîtra en 1876.
Les seuls revenus de la famille, outre les propriétés de la mère, seront le secrétariat de la marie et la représentation locale de la Caisse des Assurances Générales Agricoles

Lettre du 30/08/1875 de Vernet (ancien instituteur), secrétaire de Mairie au Sous-préfet
(2M69)
"Je crois devoir porter à votre connaissance un incident qui s'est produit avant hier immédiatement après l'installation du nouveau maire.
Le conseiller municipal
[Benjamin] Cantié, s'adressant au Magistrat municipal à l'installation duquel il venait d'assister dit "Maintenant [Etienne] Dimon, si tu ne marches pas avec nous, je te ferai la guerre, comme à l'autre [Jacques Ruffiandis].Ma main ne me fatiguera pas d'écrire." Presque aussitôt il ajouta : "je suis d'avis de réduire le traitement du garde à zéro."
Hier pendant la séance, le nouveau maire a été traité d'ignorant, d'incapable, avec des cris et une
violence extrême parce qu'il a refusé le renvoi du secrétaire [André Vernetet du garde. Le maire a répondu qu'il ne voulait rien changer, attendu qu'il n'avait à se plaindre ni de l'un ni de l'autre. Au sortir de la séance, le conseil s'est partagé en plusieurs groupes, se livrant à toutes sortes d'imprécations. Le groupe où se trouvait l'ex maire Ruffiandis, se faisait surtout remarquer et cette effervescence s'est prolongée jusqu'à 11 heures du soir par des chants, du tapage dans les rues et principalement au cercle [Cercle Saint Sébastien] où le Conseil Municipal se donne d'ordinaire rendez-vous.
Bien des gens se plaignent de ces bruits nocturnes qui empêchent de dormir. Une de ces nuits dernières, l'adjoint a distingué vers les 2 heures du matin, le citoyen Cantié à la tête d'une troupe de jeunes gens remplissant l'air de vociférations, réveillant les gens et jetant des pierres aux personnes qui se montraient à leurs fenêtres. Plus tard l'Adjoint a réprimandé cet énergumène en présence d'un grand nombre d'habitants et celui-ci répondit que personne ne pouvait l'empêcher de faire ce qu'il faisait et il rentra au cabaret.
Ces scènes se répètent souvent notamment le samedi et le dimanche au soir. L'avis des gens paisibles est qu'elles doivent être réprimées et que quelques exemples seraient salutaires. On pense que l'ex maire et Cantié, sous l'administration duquel les désordres étaient tolérés, même encouragée.
Ma conscience me fait un devoir de vous signaler ces faits qui ne se produisent que parce que rien n'a été fait contre les discours scandaleux du citoyen Cantié qui, non seulement est parvenu à corrompre la majorité du Conseil Municipal, mais aussi, malheureusement, une grande partie de ses habitants et principalement les jeunes
."

En 1876, les Vernet (André 55 ans, Marie 47 ans) ont leur 5 et dernier enfant Léontine Gabrielle dite Marie, qui épousera Jean Baptiste Ville, employé des postes, parents de André Ville, mathématicien ancien élève de l ' École Normale Supérieure.

En 1895 à 74 ans, veuf depuis deux mois, il décède le 7 avril 1895 à la suite d'une chute dans l'escalier de sa maison du 8 Plaça de Dalt entre le rez-de-chaussée et le 1er étage. (Journal le Canigou du 13/04/1895)

 
Mis à jour le 27/07/2017
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