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François Sarda (1920-2005)
Maire de Campôme de 1965 à 1983
Avocat
Commandeur de le LH
François Sarda, né en 1929 à Perpignan, est le fils de François Sarda et de Louise Sournia.
Voir les JDM n°25 et n°26
François Sarda - Un de Campôme
II est des enfants de nos villages qui partent et mènent des carrières éblouissantes à l'extérieur. C'est le cas de François Sarda. Cet avocat perpignanais; issu de Campôme, commune dont il a été maire, a défendu Mitterrand dans la fameuse affaire de l'Observatoire, plaidé contre Badinter, défendu la France dans l'affaire du Rainbow Warrior, et la ville de Paris. Il vient de publier un très riche ouvrage sur les Arago.
On n'y peut rien, il y a une belle ressemblance entre notre écrivain biographe et le joyeux Yvan Audouard. Même tenue altière, même crâne dégarni bordé sur l'arrière de cheveux blancs,, même rides rieuses, et même faconde. Devant un panaché, François Sarda se livre. Avec retenue, comme il sied à un avocat. L'homme ne fait pas dans l'expansif. Né en 1929, ce qui lui fait 73 printemps, François Sarda revendique ses racines. Ses aïeux sont de' Campôme : Leurs noms sont gravés sur les pierres du vieux clocher avec les autres donateurs. Campôme; un petit village du Conflent dont il a été maire durant près de 20 ans, entre 1965 et 1983. "Je voulais être député. En fait, c' est Grégory à l'époque qui `m'y avait encouragé. Il m'avait dit: "Ne vous emmerdez pas à être maire d'une grosse commune. Soyez le d'une petite ou vous embrasserez tout le monde, ce sera plus simple". De fait l'élection à Campôme s'est déroulée sans problème, l'agriculteur qui était alors maire de la commune cédant obligeamment sa place. Les deux tentatives à l'assemblée ont été plus rudes, en 1962 et 1967. La première fois, François Sarda qui était plutôt gaulliste de gauche, proche de Pisani et de Louis Joxe, fait campagne contre Arthur Conte, alors anti-gaulliste. "Je me suis maintenu dans une triangulaire avec Tourné qui a finalement battu Conte. En 1967, j'étais en tête à tête avec Tourné. Je me suis fait écraser comme tous les gaullistes en Languedoc Roussillon". Fin de la vie politique de François Sarda, pas de, celle certainement plus riche d'avocat.
Une carrière qu'il a voulu embrasser très tôt. Son père commerçant à Perpignan le pousse à quitter le département à faire ses études à Paris. "Montpellier, Toulouse, m'a t-il dit, tu as le temps de les connaître. Va voir autre chose " se souvient-il. Et c'est ainsi que le jeune Catalan monte, comme tant d'autres à Paris. Là les choses vont s'enchaîner très vite. " J'ai fait mon droit à Paris, je faisais mon stage à Paris et il m'est arrivé d'être major de ma promotion. Et de suite, à 25 ans, j'ai été amené à plaider dans le "procès des fuites, lors de la guerre d' Indochine. (Des fuites concernant des opérations militaires françaises avaient permis aux Vietnamiens de détruire des bataillons complets de l'armée française. NDLR). C'était un procès dans lequel apparaissaient Mendès France et Mitterrand comme super témoins et accusés par la grande droite de Tixier-Vignancourt. J'avais été commis d'office pour un préfet de gauche. La presse m'a fait alors une pub incroyable. Au début, je voulais redescendre à Perpignan. Puis je me suis dit, ça marche à Paris, je reste un peu plus". Un plus qui durera jusqu'à sa retraite. Entre-temps en effet, François Sarda deviendra avocat du Monde a la demande du fondateur du journal, l'emblématique Hubert Beuve-Méry, à une époque conflictuelle du titre. Il sera également l'avocat de Mitterrand dans l'affaire de l' Observatoire. "Le bâtonnier Thorp avec lequel je travaillais m'avait demandé de suivre cette affaire, précise Sarda en allumant une deuxième cigarette. J'ai été aussi avocat de la ville de Paris à partir de 1967, dix ans avant que Chirac ne soit maire". Il restera le principal avocat de la capitale jusqu'au moment de sa retraite, en 1998.
Ce qui ne l'empêchera pas de participer à d'autres grands procès, comme celui de Clairvaux.
Il sera alors partie civile contre Buffet et Bontemps, deux des derniers condamnés à mort en France, contre Robert Badinter, "un ami" précise François Sarda. Il plaidera aussi contre Action directe, suite au meurtre de Georges Besse, le patron de Peugeot, défendra les intérêts financiers de la France contre Green Peace pour l'affaire du Rainbow Warrior. François Sarda sera très peu de temps, à l'époque du gouvernement Barre, l'avocat de Papon, avec lequel il ne s'entendra pas, laissant rapidement la place à Me Varraud. "J'ai plaidé contre Gabin, s'amuse-t-il. Les jeunes agriculteurs lui reprochaient d'accaparer les terres sans les travailler. Gabin avait porté plainte pour violation de domicile.. Il l'a finalement retirée en considérant que les agriculteurs étaient de bonne foi".
Mendès, Badinter, Gabin … hommes illustres et dossiers intéressants, celui qui voulait être avocat à Perpignan, ne le sera pas. Sans regret bien sûr. II est pourtant revenu voter; à l'occasion de ces législatives, à Campôme, la ville de ses aïeux et dont le maire n'est autre que Claire Sarda-Vergès, une de ses filles. Après les Arago, bientôt une saga Sarda ?
Les Arago, une découverte
François Sarda a déjà publié plusieurs ouvrages, dont un "Que sais-je" sur les "fautes de la Justice" Il vient surtout de publier une très belle biographie des Arago "En allant à l'école, à Perpignan, indique l'ancien avocat, je passais quatre fois par jour devant la place Arago. Ce nom m'a marqué. Un jour, il y a sept ans, en ouvrant un dictionnaire, je me suis aperçu qu'il y avait une saga, qu'il n'y avait pas que François. J'ai commencé à m'intéresser sérieusement à la famille. Le père de Dominique Alduy, M. Domas, avait fait un bouquin sur "Arago et la science " A ma retraite, je me suis mis à chercher partout des renseignements sur la famille. Et j'ai décidé de rassembler tout cela dans un ouvrage. Le scoop, c'était il y a quinze jours. Il y avait un congrès de juristes à Mexico, auquel je suis allé. Une branche de la famille Arago, c'est dans le livre, s'y est installée. L'ambassadeur de France les a invités. Ils ont découvert, à travers le livre, d'où ils venaient. Ils ont été très émus. Ils savaient que leurs grands-parents venaient de France, mais pas plus. Pour eux aussi ça a été une découverte".
Les Arago - François et les autres " - Par François Sarda Éditions Tallandier, 440 pages, 21,50 euros.
Revue des anciens de Saint Pierre de Gonzagues.
"François Sarda, la licence conquise, prépare le doctorat et est inscrit au barreau de Paris comme avocat stagiaire. Il se dévoue comme membre du bureau de la fédération des étudiants catholiques."
Ses petits enfants = Laure, Guénaelle, Martin, Camille et Justine.