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2/2 - Pierre François Ignace d'Aguilar
(1719-1792)
6 - Patrimoine en 1789 de 1 million de livres
Dans ce qui suit diverses analyses permettent d"valuer le patrimoine des d'Aguilar avant la Révolutio, à 1 millon de livres.
6 - 1 – Patrimoine supérieur à 500000 livres
Sur la liste des "déclarations patriotiquesdes principaux citoyens de Perpignan ayant offertà la nation en 1789, conformément à la loi, le quart de leur revenu, figure le marquis d'Aguilar. Les 6000 livres versées correspondent à un revenu de 24000 livres. Le marquis se place ainsi en deuxième position dans le département presque à égalité avec le marquis d'Oms qui a déclaré 6500 livres. ("Perpignan pendant la révolution", 1789-1800 par M. l'Abbé Philippe Torreilles. Tome 3- Deuxième appendice)
Dans les années 1793 -1794, la vente des biens ruraux nationalisés se faisait sur la base de 22 fois le revenu annuel et les maisons, métairies et usines sur la base de 18 fois. En adoptant une base moyenne de 21, au revenu de 24000 livres correspond un capital de 504000 livres. Comme la valeur indiquée est celle du déclarant, qui avait tout intérêt à la minimiser, on peut penser que le patrimoine des d’Aguilar est au minimum de 500000 livres.
6 - 2 - Patrimoine de 952000 livres selon le Testament de Pierre d'Aguilar
Dans son testament du 7 avril 1792, Pierre François Ignace, Marquis d'Aguilar partage ses biens entre ses 4 enfants survivants.
Melchior, l’aîné, reçoit les 3/4 du patrimoine total.
Jean Gaspard l’émigré depuis 1777 reçoit 40000 livres.
Les trois fils cadets reçoivent la "légitime""Je lègue à chacun de mes trois enfants, pour légitime paternelle et maternelle, la somme de 66livres."
Or la règle de la«légitime» permet de disposer librement du 1/4 du patrimoine, ce qui rappelle aujourd'hui, en droit successoral, la part réservataire.
Donc le 1/4 du patrimoine transmissible est de 3 fois 66000 plus 40000 livres soit 238000 livres. Le patrimoine total est donc 4 fois plus important. Il est donc de 952000 livres. (ADPO 3E15/102.)
6 - 3 – Plus de 700000 livres selon les ventes d’une partie des biens nationaux
Sans les détailler on peut citer la vente de la forge basse dite forge de "Esclairanes" à Etienne Barrere vendue 200 000 livres, la maison de perpignan 236000 livres plus 110000 livres de meubles, la propriété de "La Caussane" à Cabestany pour 143000 en 1795.
En répertoriant toutes ces ventes aux enchères on trouve 683964 livres.
Il faudrait en plus tenir compte des biens non vendus comme la forêt de Mosset (contribution de 2450 livres correspondant à un capital de 205800 livres) et les biens en Espagne qui, vraisemblablement ne sont pas négligeables. Divers actes notariaux citent des biens à Castell d'Empurda et dans le Comté de Montagut.» (ADPO 3E15/91 FOLIO 490) et aussi à Biure.
On peut donc, à la suite de ces diverses approches, que le patrimoine des d’Aguilar en 1789 est proche de 1 millions de livres.
6 - 4 – Biens seigneuriaux à Mosset
Les ventes de biens nationaux, le bail à ferme passé avec Joseph Escanyé le 21 novembre 1778 (ADPO 3E15/79 folio 528) et le suivant avec Maurice Matheu le 23 février 1787 (ADPO 3E15/96 folios 83), les rôles des contributions foncières permettent de dresser un tableau relativemeny présis des biens et de les classer, par nature.
Plan cadastral |
Nature |
Contribution |
|
A |
8 |
Martinet la Carole |
100 |
71 |
Pré |
70 |
|
57 |
Pré |
36 |
|
B |
200 |
Pré |
14 |
207 |
Vacants |
56 |
|
C |
1 |
Vigne |
3 |
36 |
Métairie |
156 |
|
44 |
La Close |
189 |
|
49 |
Vacants |
14 |
|
D |
49 |
Vacants |
21 |
E |
70 |
Vacants |
84 |
F |
23 |
Forge basse |
500 |
85 |
Vacants |
28 |
|
G |
12 |
L'Orry |
186 |
15 |
Vacants |
91 |
|
H |
47 |
Vacants |
140 |
I |
18 |
Vacants |
560 |
19 |
Bois |
1120 |
|
K |
181 |
Vacants |
420 |
182 |
Bois |
980 |
|
107 |
Moulin de Dalt |
600 |
|
127 |
Forge Basse |
500 |
|
Pré |
56 |
||
L |
230 |
Vacants |
160 |
231 |
Bois |
350 |
|
M |
44 |
Pré |
20 |
52 |
Pré |
12 |
|
138 |
Moulin de Baix |
800 |
|
152 |
Jardin |
4 |
|
153 |
Jardin |
100 |
|
298 |
Four |
70 |
|
403 |
Pâris |
6 |
|
429 |
Boucherie |
30 |
|
431 |
Cabaret |
130 |
|
541 |
Château |
36 |
|
Total |
7633 |
Nature |
Contribution |
Bois |
2450 (34) |
Vacants |
1574 (22) |
Moulins |
1400 (19) |
Forges |
1100 (15) |
Banalités |
230 (3) |
Prés |
208 (3) |
Métairie |
159 (2) |
Jardin |
104 (1) |
Château |
36 (0) |
Total |
7261 (100) |
Non affecté |
372 |
Total |
7633 |
Remarques
Il résulte de ce classeùent, si on suppose que la contribution est proportionnelle au revenu, que :
- le plus fort revenu est celui des bois (1/3 des revenus)
- les vacants représentent le deuxième revenu à un niveau fort (2/3 des bois)
- les 2 moulins, les 2 forges et le martinet ont un poids égal à celui des bois (2500)
- les banalités rapportent peu. Le cabaret arrive en tête.
l- e château a un rapport insignifiant.
La remarque la plus importante concerne les vacants que l'on présente toujours comme des terres arides abandonnées par le seigneur aux troupeaux et aux habitants pauvres qui arrivent à les cultiver en jachère.
Leur importance est comparable à celle des bois ce qui permettrait de comprendre la lutte féroce qui va opposer seigneur et commune jusqu'en 1861 puis entre Mosset et Campôme jusqu'en 1880.
Les autres biens dans le département |
||
Commune |
Biens |
Référence ADPO |
Perpignan |
Maison à la Rue LaborieBien |
1Qp279 |
Codalet |
1 maison : "la casa de dona Francisca" |
1Qp517 |
1 cortal |
||
terres |
||
Espira-de-Conflent |
1 maison |
1Qp517 |
1 grange |
||
terres |
||
Ria |
1 cortal à Llugols |
1Qp517 |
1 cortal à Llugols |
||
10 terres |
||
Fillols |
1 maison |
1Qp517 |
1 cortal |
||
7 champs : olivettes, jardin, terres |
||
Baho |
1 maison : "Lo Castell" |
1Qp517 |
1 moulià farine sur la place publique |
||
1 maison |
||
1 maison : "Lo Cortallet" |
||
1 cortal : "Del Poste" |
||
1 cortal |
||
1 cortal : "Del Conte" |
||
Estagel |
1 maison avec cortal |
1Qp517 |
1 maison |
||
20 terres |
||
Tautavel |
1 maison avec cortal 1Qp517 |
|
Villeneuve-la-Rivière |
4 champs |
1Qp517 |
Villeneuve-de-la-Raho |
1 maison |
1Qp517 |
1 cortal |
||
17 champs : olivettes,jardin... |
||
Montescot |
1 pré |
1Qp517 |
Saint-Nazaire |
3 terres de mauvaise qualité |
1Qp279 |
Cabestany |
la Métairie de Coussanes |
1Qp517 |
17 champs : terres, vigne... |
||
Eus |
5 biens dont une métairie |
1Qp517 |
Saint-Estève |
Non définis |
7 - Relations avec la communauté de Mosset
En 1777, à la mort de son beau-père Dominique d’Aguilar, Pierre François Ignace d’Aguilar devient le seul et unique maître de la baronnie. Les ancêtres sont disparus. L’héritière, son épouse est décédée 5 ans auparavant. Melchior le fils aîné n’a que 22 ans. Le plus jeune Louis a 14 ans.Lui Pierre a déjà 58 ans et doit donc assumer seul les responsabilités.
En cette année 1777, pour lui, né à Montpellier mais qui connaît la baronnie depuis 23 ans, que représente Mosset ?
Tout d’abord une communauté d’un millier de personnes sur lesquels il exerce ses prérogatives seigneuriales, ses droits et ses devoirs. Le devoir fondamental de gardien de la sécurité, est dans la réalité peu exigeant. Les hordes de «» du XVI siècle ne dévalent plus du Col de Jau depuis deux siècles. Et la royauté française a grignoté peu à peu une partie de ses pouvoirs. Le viguier de Prades intervient de plus en plus dans les affaires et les conflits.
Mosset est donc avant tout un bien de rapport avec des immeubles, des terres, des forêts, des forges et des moulins et aussi un cabaret, une boulangerie. Mosset est une «» aux secteurs d’activités multiples, orientée essentiellement vers la production du fer mais avec en plus toute une foule de petits secteurs plus ou moins productifs qui vont de la minoterie à la location de pacages en passant par la vente de boissons dans des cabarets.
Pour diriger tout cela, et il n’y a pas que Mosset, il est seul.
A Mosset, il a son batlle, son représentant local, un homme de confiance.
En 1777, Jean Thomas (1707-1788) est en place. Il assure cette fonction depuis 1754. Mais lui aussi est âgé70 ans. On sait que les Thomas et Bassols ont depuis longtemps des liens privilégiés avec les d’Aguilar. Jean de Margarit marquis d’Aguilar, le dernier seigneur inhumé à Corbiac était son parrain et Marie Anne, sœur de Jean, était sa marraine (Annexe 3)
En 1784, Jacques Pompidor se voit confier les fonctions de Garde Général des eaux et forêts.
«22 mars 1784, Jacques Pompidor, habitant Mosset, de religion catholique apostolique et romaine, compte tenu des témoignages rendus de sa probité, expérience et capacité, nous l'avons créé, érigé et nommé Garde Général des eaux et forêts, auquel nous avons confié le marteau, par mort ou légitime empêchement de Jean Thomas (décédé en 1788 et donc quatre ans plus tard), pagès de Mosset auquel nous avions confié le marteau à nos armes et en jouir aux honneurs, gains, prérogatives et émoluments y attribués, tels et semblables dont ses prédécesseurs ont joui et pu jouir à la charge par lui de prêter serment.
Mandons et ordonnons à tous nos officiers et vassaux de reconnaître le dit Jacques Pompidor garde général de nos forêts.» (ADPO 11BP261)
Jean Thomas reste batlle mais la fonction paraît presque essentiellement honorifique. Jean Thomas mourra le 26/01/1788. C’est Julien Corcinos qui le remplacera le 04/03/1788. Pour peu de tempsles droits seigneuriaux sont abolis le 4 août 1789l’article 1 est clair et net «’assemblée nationale détruit entièrement le régime féodal.»
En 1779, un contrat de fermage est signé, pour 8 ans, avec un nouveau fermierJacques Escanyé (<1778 ). Son bail prendra fin en 1787. Il passe le relais à son successeur Maurice Matheu (1732-1812) qui signe le 23 février 1787 et auquel Julien Corcinos (1745-1820) apporte sa caution. (Annexe 7)
L’activité dans la vallée de la Castellane est donc dans les mains des notables les plus en vue et surtout les plus aisés de la baronnie: 2 ou 3 personnes, 1 batlle, 1 fermier et 1 garde des forêts.
Julien Corcinos (1745-1820) bayle,
Maurice Matheu (1732-1812) fermier,
Jacques Pompidor (1731-1803), Garde Général des forêts
A la Révolution ces 3 personnalités vont jouer un rôle éminent.
Interviendront en plus de façon significative la génération suivante avec :
Isidore Lavila (1758-1825)
Isidore Pineu (1757-1821),
Joseph Prats (1742-1814)
Joseph Porteil (1752-1824)
Martin Climens (1750-1828).
Il est probable que le Marquis a des contacts avec le curé représentant le deuxième pouvoir local.
Le curé François Porteil (1692-1777), le «Porteil» décède le 17/08/1777 et n’aura un successeur qu’en 1780 avec est Joseph Parer. Probablement moins ouvert que le marquis aux nouvelles idées, il émigrera en 1792, victime des nouvelles contraintes suivant en cela les fils de d’Aguilar.
Connaît-il les autres intervenants de la vie communale , Les consulsLes clavaires ?
Clavaires et batlle en 1788
Citons Jacques Ruffiandis (Mosset vieille cité de 1970 – Tramontane - Page 57) Voici un acte curieux qui mentionne les attributions des clavaires et du sous baille et montre qu'il y avait parfois conflit entre leur autorité et celle du baille qui tenait celle-ci du seigneur et parfois en abusait assez impunément : « L'an mil sept cent quatre vingt huit et le vingt et deuxième jour du mois de décembre en la ville de Mosset dans la maison de ville. Nous Maurice Cossey (1726->1807) et Léon Ville (1745-1821) clavaires de police de la dite ville à la Réquisition de Joseph Pajau (1734-1794) brassier habitant à la susdite ville disant que lhobergiste nommé Jacinthe Estéba (1730-1794) et boulanger a refusé de vendre du pain au sus dit Pajau.
Environ huit heures du matin et nous Clavaires susdits avec le Requérant nous sommes transportés à Lhoberge lui disant de Vendre du pain au Requérant et qu'en notre présence lui a refusé. Et à ce refus nous Lui avons Déclaré l’amende de six livres payables au même jetant lequel a Répondu de lui donner assignation. En conséquence nous l'avons fait pignorer par le sergent crieur de notre Comté nommé Julien Prats je quel lui a pris une casserole et une padelle lesquelles pièces sont entre les mains du susdit sergent pour en Rendre Compte... Le jour même de cette saisie Julien Corcinos (1745-1820) qui prend toujours la qualité de batlle fit menace au sergent qui en était pourvu de le mettre en prison sil ne lui remettait les effets saisis .Le sergent qui se trouve Come vous savais sous baille intimidé par cette menace n’osa le lui refuser et par ce moyen ledit Corcinos rendit comme inutile la justice sommaire des sieurs Clavaires. Comme le mauvais exemple est toujours très pernicieux et que si nous n'empêchons pas de pareils abus dès leur naissance bientôt d'autres personnes voyant que le susdit Corcinos a empêché impunément le Cours de ta justice des officiers de police vont entièrement mépriser autorité des officiers municipaux et nous le verront même désobéir lors qu'il sera question des affaires royales.»
Le baille ne manquait pas à l'occasion de défendre souvent malgré les usages locaux, les revenus des banalités seigneuriales ; à Mosset le cabaret était propriété du seigneur ; voici à ce sujet, la suite du procès-verbal cité ci-dessus
«Je dois encore vous dire que le 20ème 9bre dernier jour du marché,, Julien Prats (1747) sous baille et s'étant saisit en pleine rue a Tereza Alzeu (née en 1777 et n’avait donc que 11 ans) une bouteille remplie de vin en ayant été instruit je Donna une réprimandé audit sous baille de son audace, il me répondit que c'était Corcinos qu'il lui avait ordonné de la lui prendre sous prétexte quelle ne venait pas de l'acheter au Cabaret vous savez Mrs qu'il est Libre même suivant les criées et l'usage a un Chacun de vendre et d'acheter le jour de jeudi c’est sans doute le désir de faire augmenter Les Revenus du Cabaret se trouvant lui même Caution et associé à L'afferme des revenus que M. le Marquis d'Aguilar a dans Mosset qui le portent a chercher a faire perdre les Droits de la Communauté.» (Mosset Registre Consulaire)
Remarques
1 - Corcinos qui a représenté le Tiers Etat à l'Assemblée provinciale du Roussillon à Perpignan (11/1787) y côtoyait Pierre d’Aguilar. Après décès de Jean Thomas le vieux batlle, le marquis nomme Julien Corcinos comme remplaçant.
Le rôle du batlle est à la fin du XVIII siècle essentiellement de défendre les intérêts du Marquis. La remarqueclavaires : «prend toujours la qualité de batlle» ne peut s’expliquer que dans la mesure où le batlle précédent malade n’exerçait plus ses fonctions. Le batlle disparaîtra après août 1789 le 01/04/1790 avec la prise de fonction du maire Isidore Lavila, premier consul en 1789 (ADPO 11BP261)
2 – Le sous baille Julien Prats n’est que garde forestier, probablement sous les ordres de Jacques Pompidor.
3 - Maurice Cossey et Léon Ville, clavaires sont chargés de la police locale sous les ordres des consuls.
François Respaut et Jean Uteza, garde bois de la Baronnie de Mosset (ADPO 11BP186 : 28/08/1784)
8- Famille Mode de vie – Collaborateurs
Il s’appuie sur des conseillersdes notaires, des avocats auxquels il délègue des pouvoirs Les notaires se font un plaisir de les rédiger et de les faire enregistrer. Ses «» sont nombreux. Il les cite dans son testamentSauveur Jaume, Joseph Lafont, Barthélemy Baille, Giraudé, Suzon Cavalier, Louis Marigo, sans compter ses médecins, Joseph Beringo, Pierre Barrera, Jacques Trainier.
9 - Décès
Pierre François Ignace de Crouilles, de Santa Pau, de Biure et Margarit d'Aguilar est décédé le 10 août 1792 à trois heures du matin à Codalet.
Probablement malade depuis son repli à Codalet à la fin de 1790, son état s'était aggravé en 1792. Le 7 avril 1792, il termine la rédaction de ses dernières volontés par cette phrase : "Lequel testament après avoir lu plusieurs fois avec attention, je vais signer si la faiblesse et le tremblement considérable de mes mains me le permettent.»Il est enterré le jour même à 7 heures du soir dans le tombeau familial du
cimetière communal."
10 - Testament (3E15/102 - folio 611) (Annexe 7)
Ses dernières volontés ont probablement préoccupé son entourage, ses enfants et son conseiller, le notaire Sauveur Jaume, et peut-être aussi ses nombreux domestiques.
L'évolution politique générale, avec des exigences de plus en plus contraignantes imposées aux nobles, nécessitait une extraordinaire rapidité de réaction pour mettre en place les contre mesures les mieux adaptées à la sauvegarde du patrimoine.
La disparition de Pierre d'Aguilar, premier maire « révolutionnaire » de Perpignan, marquait incontestablement la rupture avec la génération suivante de ses fils qui étaient déjà ou devinrent rapidement des émigrés.
Il était primordial de connaître les dispositions prises par le père. Melchior avait déjà rejoint Jean Gaspar à Barcelone. Donc le corps du père à peine refroidi, dans la maison de Codalet, ses deux autres fils, Louis d'Aguilar le prêtre et Balthazar d'Aguilar, organisent et demandent l'ouverture du testament.
Par-devant Joseph Gaspard Melchior de Lacroix (1747-1798), juge au tribunal de Prades, entourés des témoins, Louis Marigo Vaquer docteur en médecine et Joseph Beringo professeur de médecine demeurant Perpignan, Abdon Maler, Jean Maler fils, Martin Rofort, Sylvestre Clos, habitants Codalet, le notaire accouru de Perpignan, est en mesure, dès 3 heures de l'après midi, de procéder à l’ouverture et à la lecture des textes.
Sauveur Jaume, notaire et procureur de la famille qui les a rédigés, reçus et pris en dépôt, il n'y a que quelques mois, procède devant un auditoire très attentif et impliqué à la lecture de 4 « documents mystiques et secret » : un testament du 7 avril 1792 suivi de 3 codicilles (Additifs au testament) datés des 9 avril, 19 mai et 17 juin 1792.
Sur les 9 enfants il n'y a que 4 garçons survivants entre lesquels est partagé le patrimoine :
« Je nomme et institue mon héritier universel Melchior Louis Xavier Geneviève d'Aguilar (36 ans), mon fils aîné.
Outre les 40000 livres assignés à Jean Gaspard Siméon Élisabeth Marie d'Aguilar, mon second fils (34 ans), je lègue à chacun de mes trois enfants, pour légitime paternelle et maternelle, la somme de 66livres, à Pierre Balthazar Paulin d'Aguilar, mon troisième fils (30 ans), à Louis Melchior Timo Léon d'Aguilar mon quatrième fils (29 ans), sur les biens de Monsieur Jean de Crouilles de Santa Pau, de Biure et de Margarit (1686-1763), mon oncle, par dame Jeanne Hyppolite Rose d'Aguilar (1733-1772), leur mère, ma défunte épouse, avec ses testaments du 3 juillet 1772, remis à maître Jaume, notaire à Perpignan, je lègue à chacun de mes trois enfants, pour légitime paternelle et maternelle, la somme de 66livres, payable à savoir :
- deux tiers en argent comptant et non en papier ne monnaie d'aucune espèce,
- un tiers, de la même monnaie ou en biens héréditaires ou autres biens libres de mon héritier, au choix de celui-ci.
Desquels biens, je déclare dans ce cas faire legs à mes dits trois enfants.
Cette somme de 66livres leur sera payée dans six ans (soit en 1798) et en 6 paiements égaux, qui commenceront à l'expiration des six années après mon décès, sans que le premier paiement puisse être anticipé que de la volonté de mes dits fils légataires. »
11-Organisation de la succession
Ce testament et ses additifs sont complétés par divers actes notariés très importants.
Codicille du 19/05/1792 (ADPO 3E15/102-Folio 488)
Pierre François Ignace de Margarit d'Aguilar nomme pour procureur Melchior Louis Xavier Geneviève, son fils aîné à Barcelone et lui demande de retirer au nom du Sieur constituant, tout du dépôt ou table de change établis à la cité de Barcelone ainsi que de tous autres dépôts « la somme de 26845 livres 9 sols 1 denier, monnaie de Barcelone, appartenant au Sieur constituant et au Sieur son fils consignés le 31/07/1790 par le révérend père François Isidore Mingalboro, religieux et fondé de procuration de l'illustre abbé du Monastir Royal de Notre Dame de Montserrat, ordre de Saint Benoît dans la principauté de Catalogne, pour compte du Sieur Félix Vaquer notaire public de la dite cité.
Comme aussi retirer toutes autres sommes qui peuvent être dues au Sieur constituant, soit à lui en propre, soit en commun avec d'autres intéressés.
Ces pouvoirs concernent aussi les acquisitions de maisons, terres ou autres propriétés etc.…»
Témoins : Pierre Barrera Docteur en médecine et Jacques Trainier chirurgien à Prades.
Signé Jaume Sauveur Notaire
Les conseillers et les enfants du Marquis savent en 1792 que leurs biens sont menacés. Leur stratégie va consister à confier l’héritage à Jean Gaspard, à Barcelone depuis 1777 et donc, en principe, à l’abri des règles et décisions françaises.
Acte du 17/06/1792 (3E15/102-Folio 628)
« Je lègue à Jean Gaspard Siméon Elizabeth Marie d'Aguilar, mon second fils, Lieutenant dans les gardes wallonnes en Espagne, l'usufruit de tous mes biens, même de ceux qui, situés en France, appartiennent à mon héritier, à quelque titre que ce soit sans aucune exception et ce, pendant 6 ans, à la charge par le dit Jean Gaspar Siméon Elizabeth Marie d'Aguilar, l'usufruit de tous mes biens, même de ceux qui, situés en France, appartiennent à mon héritier à quelque titre que ce soit sans aucune exception et ce durant 6 ans, à la charge pour le dit Jean Gaspar Siméon Elizabeth Marie d'Aguilar, mon usufruitier de payer toutes les dettes héréditaires et sans qu'il puisse se faire aucune créance.»
Comme Pierre d’Aguilar le père est décédé 3 mois après ce codicille et qu’il ne concerne que l’usufruit, cet acte est en principe sans effet.
12 - Enfants - Descendance
Des 9 enfants issus de son union avec Jeanne de Margarit, il restait 4 garçons au début de la Révolution :
12 - 1 - Melchior Louis Xavier Geneviève (1755-1838), l'aîné, le poète, l’officier et le philosophe et aussi le dernier marquis d'Aguilar.On le retrouve, comme son grand-père François Xavier de Bon, membre de la Société des Sciences de Montpellier, puis de l'Académie des Belles Lettres de Toulouse et mainteneur des Jeux floraux de cette ville.
Outre quelques pièces insérées dans le Recueil des Jeux floraux, on a de lui (Dictionnaire de Biographie Roussillonnaise de Jean Capeille 1914.) :
- Recueil de vers, (Amsterdam-Paris-1788),
- Traduction en vers de quelques poésies de Lope de Vega, précédée d'un coup d'œil sur la langue et la littérature espagnole et sur Lope de Vega.
Il a épousé Mme de Bruyères Chalabre et eut deux enfants qui moururent avant lui. Un fils, Fidèle, fut colonel de la Garde Nationale et une fille, Zoé Gasparine Marie Polycarpe, qui se marie à Charles Delacroix, à qui il donne deux enfants dont un garçon Jean Aymar Delacroix.
Le marquis Melchior d’Aguilar puis Charles Delacroix et son fils Jean Aymar furent successivement les interlocuteurs des maires de Mosset au XIX siècle dans les discussions et les négociations sur le problème des bois et vacants.
En 1789, alors que son père, Pierre, est « élu eté à l’unanimité Commandant en Chef de la milice bourgeoise » de Perpignan, il est nommé à 34 ans Capitaine d’une compagnie. Il participe aux événements marquants de la Révolution. Il sauve la femme du directeur des impôts qui avait déguerpi« " un paysan la suit, la terrasse et allait la pendre.»
Au décès de son père en 1792, comme fils aîné, il aurait dû devenir héritier universel de ses parents. Ne laissant aucun descendant, l’interlocuteur de Mosset devint plus tard Charles Delacroix originaire de Reims, époux de Zoé Gasparine Marie Polycarpe d’Aguilar, héritière par le testament de son oncle Jean Gaspar.
En effet Zoé Gasparine Marie Polycarpe fille de Melchior et de Jeanne de Bruyères Chalabre, épousa Charles Delacroix.
Melchior vieillissant ne se préoccupa pas beaucoup, semble-t-il, des terres de Mosset. Sous la Restauration, comme ancien Officier, il est nommé le 29/02/1816, chevalier de l'ordre de Saint Louis.
Avant sa disparition en 1838 sont publiés ses écrits que nous révèlent aujourd’hui les Archives des Académies et Sociétés Savantes de Toulouse ((http://www.societes-savantes-toulouse.asso.fr/index.htm
toulouse.asso.fr/index.htm)
- Quelques pensées sur la civilisation (1830).
- Quelques idées métaphysiques et morales (1830).
- Sur l’époque de la formation de la langue romane (1837).
- Considérations sur le panthéisme (1837).
- Observations générales sur la parole (1837).
- Considérations sur la pensée et l’expression de la pensée (1839).
12 - 2 - Jean Gaspard Siméon Elisabeth Marie (1758-1811).
Il a 14 ans en 1772 au décès de sa mère. Sa mère a fait le nécessaire pour qu’il puisse, comme ses frères, poursuivre ses études à Toulouse.
Depuis 1773 il est au service du roi d'Espagne. (ADPO 1Qp518)
En 1777, il quitte la France pour l’Espagne. Il a 19 ans.
Il devient officier des gardes vallonnes au service du roi d'Espagne. Lieutenant en 1792 (34 ans), il est colonel en 1811 (56 ans).
Melchior émigré dont tous les biens sont nationalisés ne peut honorer les engagements de son père, il ne peut rétrocéder les 66000 livres à ses frères et en particulier à Jean.
Jean n’est pas émigré. Sont émigrés ceux qui ont quitté le territoire après 1789. Or il a quitté la France en 1772 au décès de sa mère et il n’avait que 14 ans.
Il demande donc à l’Etat français de lui restituer ses droits légitimaires.
Par arrêté du 11 nivôse an V (31 décembre 1796), l'administration centrale reconnaît au sieur Gaspart d'Aguilar toute la propriété des biens situés à Mosset provenant de la succession de feu son père Pierre d 'Aguilar. (Arrêté de la Préfecture de Perpignan)
Jean Gaspar d'Aguilar en est le seul interlocuteur descendant propriétaire. depuis le 2 thermidor an XII : Melchior Louis d'Aguilar de Barcelone momentanément à Montpellier vend à son frère Jean Gaspard des parties de montagnes de Mosset. (Notaire Jaume Comté - Perpignan)
Il meurt sans descendants et les biens reviennent, par son testament du 25 juin 1811, retenu par Maître Elias y Bosch notaire à Barcelone, à sa nièce Zoé, fille de son frère aîné Melchior.
12 - 3 - Balthazar Pierre (1762)
Il assiste à l’ouverture du testament de son père le 10 août 1792. Il n’apparaît dans aucun texte après cette date.
12 - 4 - Louis Melchior Timo Léon (1763- après 1802), vicaire bénéficié de l'église Saint-Jean de Perpignan en 1790 et 1791 (ADPO L1150). A quitté la France en exécution de la loi du 28/08/1792 par arrêté du district de Prades sollicité par 3 citoyens de cette ville.
Il fut forcé de sortir du territoire le 16/09/1792, alors qu'il n'exerçait aucune fonction publique car il n'a jamais joui de rente ou traitement de la République. Donc il n'a pas juré fidélité à la constitution mais il n'exerçait pas d'activité religieuse. (ADPO 1Qp518)
Le 24 pluviôse an 5 (12 février 1797), il réside en Espagne à La Bisbal.
Il hérite du château de Mosset qui, avec ses dépendances, fut vendu comme bien national après nationalisation en 22 lots pour 60.000 livres papier, à Joseph Terrats et quelques autres de Mosset le 21 thermidor An III (8 août 1795).
Il regagne la France en 1800.Le est rayé de la liste des émigrés par arrêté du 15 pluviôse an 10 (4 février 1802).
Le 22 messidor an 10 (11 juillet 1802), il est reconnu créancier de la République pour 70666 francs et il reçoit la maison de Codalet plus une somme de 32580 francs.
13- D’Aguilar était-il aimé
Il n’y a pas de réponse facile à cette question. Une appréciation relativement objective nécessiterait une analyse précise de tous ses actes et des réactions correspondantes de ses «és.» Et encore il faudrait distinguer l’homme de l’homme dans un système.
Parmi ses contemporains, Bonaventure Arago, Président du Directoire des Pyrénées Orientales en 1793, le père de François le scientifique et l’homme politique, justifie sa décision concernant la demande de Jacques Pompidor par ces termes «considérant que d'Aguilar émigré était trop près de ses affaires et trop bien rangé pour souffrir qu'un de ses salariés ne perçoive ses gages tous les ans, considérant que la demande du pétitionnaire est absurde et ridicule…» (ADPO 1Qp517)
Etant entendu qu’ici Arago fait l’amalgame entre les d’Aguilar, père et fils, le père est décédé et n’a pas émigré, le fils ou plutôt les fils ont émigré mais n’ont probablement pas exercé de fonctions gestion des affaires.
Quelques auteurs se sont prononcés sur ce sujet mais sans y apporter des preuves convaincantes.
Qu’écrivent-ils
13-1 - Jacques Joseph Ruffiandis. (page 76)
« Malgré tout cela, nous n’avons pas trouvé dans les archives de Mosset, de souffle de haine contre d’Aguilar …Fort de ses droits féodaux, il fut souvent maladroit.»
13-2 - Alicia Marcet i Juncosa.
Dans « Abrégé d’histoire des terres catalanes du nord » (1994, Llibres del Trabucaire) elle déclare, à propos, des signes précurseurs de la Révolution : « En 1786-87, le ministre Calonne réunit les Assemblées Provinciales, afin de demander aux représentants des différentes parties du Royaume des avis et surtout une aide financière. Les Assemblées sont composées pour moitié de membres de la noblesse et du haut clergé (ce qui revient à dire de la même classe) et pour moitié de bourgeois. En Roussillon l'Assemblée est présidée par le marquis d'Aguilar, l'un des hommes les plus impopulaires du pays. Le marquis d'Aguilar paie des impôts pour un revenu déclaré de 3 583 livres, alors qu'il reconnaît lui-même qu'il en perçoit 24 000. Le marquis d'Oms est imposé pour un revenu de 10 737 livres qui passe à 28 000 en 1789, alors que les estimations de ses rentrées se situent autour de 60 000.»
Le terme « impopulaire » ne paraît pas adapté. Le peuple à Perpignan, s’il a parfois pris part à des actes violents, et souvent pilotés par la bourgeoisie, s’en prenait plus à un système économique, qui ne répondait pas aux besoins d’existence, qu’aux hommes.
En 1789, d’Aguilar est à la tête de l’Assemblée provinciale. Ses adversaires étaient les bourgeois immatriculés, les professions libérales, les mercaders ou négociants, ceux qui représentent la fortune et le savoir. Ils ont ensuite, les uns grâce à leurs études, les autres par suite de leurs relations commersubi l'influence des idées mises en vogue par Rousseau. Nous les avons vus en grande partie dans les deux Loges de l'Égalité et de la Sociabilité.
La revendication essentielle est l’égalité devant l’impôt.
13-3 - Abbé Philippe Torreilles.
L’annexe, «Marquis d'Aguilar maire de Perpignan en 1790» extrait de "Perpignan pendant la révolution 1789-1800 de l'abbé Torreilles" cite fréquemment le Marquis d’Aguilar, comme un des «inter pares» de la Noblesse.
13-4 - Abbé Giralt.
«Pierre-François Bon, connu sous le nom de marquis d'Aguilar, et qui mourut en 1792, habitait le château de Codalet. Il laissa après lui un doux souvenir de générosité, » écrit l’Abbé Giralt (Annexe 4)
13-5 - Michel Brunet (Les pouvoirs au village de Michel Brunet - page 201)
Dans «pouvoirs au village,» Michel Brunet est celui qui analyse le mieux les relations, et donc les sentiments, des gens de Mosset à l’égard de Pierre d’Aguilar.
De 1777 à 1789, les procès
« A en croire les magistrats municipaux, il n'y aurait pas moins de huit procès opposant seigneur et communauté, en instance, en 1788. Il ne serait sans doute pas inexact de voir dans la maison d 'Aguilar une pépinière de seigneurs avides, arc-boutés sur leurs privilèges rances et maniaques du papier timbré.»
Et ajoute « La vérité comportant souvent plusieurs facettes, il faut pourtant adopter d'autres angles de vue pour compléter et tempérer le tableau. La maison d 'Aguilar tout d'abord a parfois manifesté de louables intentions. Au-delà d’une rhétorique des bons sentiments qui apparaît comme une posture moralisatrice destinée à se donner le beau rôle, les marquis tentent dans certains cas de préserver l'intérêt général.»
A cela s’ajoute, « sous le masque de la seigneurie, les affrontements internes au village qui opposent séculairement les familles et les clans pour des questions d’intérêts ou de pouvoir. »
Il écrit encore : « La communauté, traversée par ses clivages internes, est loin présenter un front antiseigneurial monolithique. En 1767, par exemple, on assiste à une reddition de comptes plutôt houleuse entre échevins entrants et sortants. On demande en particulier à la veuve de JeanJacques Font qui était chirurgien et receveur communal de 1763 à 1764 de rembourser un reliquat de 154 livres et 17 sols. La veuve proteste en déclarant que cette somme correspond pour l'essentiel à des paiements régulièrement effectués par son mari.
Parmi ces dépenses on relève les frais liés à l'enterrement du seigneur (Jean d’Aguilar décédé le 29 juin 1763 à Codalet et inhumé à Corbiac). « On ne pouvait refuser à la mémoire de Monsieur le marquis d'Aguilar, seigneur très respectable, de lui faire tous les derniers honneurs qui dépendaient de la Communauté. L'objet n'est pas fort considérable. La somme n'est que de 8 livres pour la nourriture des hommes qui sonnèrent les cloches pendant deux fois vingt quatre heures comme il est d'usage dans la ville de Mosset qu'on sonne les cloches depuis le moment qu'on est instruit de la mort et vingt quatre heures après la sépulture; il faut à cette occasion plusieurs hommes qui se relèvent et qui doivent être assez bien nourris pour avoir de la force.. Cet hommage appuyé au défunt seigneur et ce respect scrupuleux des honneurs funèbres n'étaient sans doute pas innocents, compte tenu de l'ambiance du moment.» Les consuls (Joseph Arrous (1688-1765), Jacques Font (1716-1796) et Jacques Lavila (1721-1784) voulaient peut-être
Les marquis n'étaient pas totalement isolés et l'on entrevoie ici ou là l'ombre d'un parti seigneurial. La maison d'Aguilar avait ses employés et ses alliés : outre le batlle, officier seigneurial, le marquis déclare «détenir» deux « hommes d'affaires » en 1742 ; ils sont chargés de faire page 208.
Annexe 1 - Le président, l'araignée et la chèvre
Annexe 2 - Contrat de mariage entre Pierre de Bon et Jeanne d’Aguilar en 1755.
Annexe 3 - Œuvres pieuses
Annexe 4 - Thérèse Pompidor et les perdreaux
Annexe 5 – Le Marquis d’Aguilar maire de Perpignan.
Annexe 6 - Bail à ferme avec Escanyé en 1779 et Maurice Matheu en 1788
Annexe 7 - Biographies - Isidore Pompidor - Julien Corcinos- Maurice Matheu.
Annexe 8 - Testament du marquis Pierre d’Aguilar en 1792.
Annexe 9 - Extrait des registres de la juridiction de la baronnie de Mosset (ADPO 3J/334)