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Sébastien Escanyé (1759-1832)
Député - Avocat - Négociant - Maire
Remarque
Le texte qui suit est l'œuvre d'Etienne Frénay parue dans le Nouveau Dictionnaire de Biographies Roussillonnaises- 1789-2011 - Tome 1 - page 412. Publication de l'Olivier 2, rue Théodore Guiter 66320 Pézilla-la-Rivière.
Biographie
Escanyé Sébastien, né le 24 août 1759 à Mosset (Pyrénées orientales), mort le 13/04/1832 à Vinça (Pyrénées orientales)
Avocat, négociants, maire de Vinça (1790- 1791, 1800-1815,1830-1831), conseiller général des Pyrénées orientales (1790-1792,1800-1815,1831-1832), député à la législative (1791-1792).
Issu d'une famille enracinée dans les vallées de la Castellane et de Nohèdes, Sébastien Escanyé est le fils de Joseph Escanyé (Mosset, avant 1726 - 09/01/1795), charpentier et de Catherine Sarda (Mosset, 1725 - 16/06/1779). Joseph Escanyé est le fermier des forges du marquis d'Aguilar, le seigneur de Mosset. En 1789, Sébastien Escanyé, gradué en droit est avocat à Vinça, franc-maçon, membre de la loge de Prades la Sincère Amitié, acquis aux idées de réformes. Dans une lettre à son frère du 26 août 1790, il dénonce la « morgue » des aristocrates qu'il souhaite « guérir en leur faisant avaler la potion de justice, de raison, d'humanité ». Il fait parti en 1789 de la commission qui rédige le cahier de doléances de la province du Roussillon. Il en est élu maire de Vinça, commandant de la garde nationale puis le 01/06/1790, membre du conseil général du département des Pyrénées orientales. Il soutient la constitution civile du clergé, est élu le 31 août 1791 députés à l'Assemblée législative.
À Paris, il est proche des députés feuillants qui cherchaient un compromis avec le roi ; il soutient le ministère. Les vives polémiques qui opposent Feuillants et Girondins trouvent un écho à Perpignan au début de 1792, la société des amis de la constitution, dénonce son « ministérialisme ». Il se défend d'être influencé par ces « clameurs », d'user de son autorité pour favoriser ses amis et reconnaît, dans une lettre du 24/02/1792 : « j'attends avec impatience que mon temps soit fini pour me retirer chez moi, éviter la calomnie ».
En novembre 1792, il ne se représente ni au conseil général, ni à la Convention, il se réfugie à Mosset pendant la guerre avec l'Espagne. En août 1793, il est retenu en otage par l'armée espagnole qui occupe le village.
Quand il a été relâché, le conseil de Mosset lui accorde un certificat de civisme. En 1795, il revient à Vinça, où il devient jusqu'en 1800 présidents de l'administration du canton de Vinça. Après le coup d'état du 18 brumaire an huit (09/11/1799) maire de Vinça, il est nommé le sept nivôse en neuf (28 décembre 1800) membre du conseil général où il représente son canton jusqu'en 1815. La restauration l'exclu de la vie politique.
Quoiqu'avocat, Sébastien Escanyé vit de ses activités de négociants. Avec un négociant de Vinça, Teulières, il est copropriétaire de la forge de Thuès (Pyrénées orientales), un ancien bien national ayant appartenu à Banhuls Montferé émigré et achetér en l'an III. Le 07/09/1816, il s'associe avec Jean Rougé et Teulières à Jean Bernadac pour exploiter une forge à Sahorre (Pyrénées orientales). Devant l'ampleur des dettes contractées par Bernadac, la société est dissoute le 20/02/1818.
À sa mort, en 1832, la forge semble en inactivité mais Sébastien Escanyé est propriétaire de la moitié de la montagne de Nyer et de la Carença (Pyrénées orientales), de la moitié d'une mine d'Escaro (Pyrénées orientales). Il exploite, un temps, une papeterie à Catllar (Pyrénées orientales), possède un moulin à huile à Vinça, a fondé, avant 1812, une petite station thermale à Nossa, sur la rive gauche de la Têt en amont de Vinça, activités qui lui assuraient en 1807, un revenu annuel de 3 000 francs.
La révolution de 1830 lui permet de redevenir maire de Vinça en août 1830 et membre du conseil général après la réorganisation de celui-ci en 1831, pour peu de temps. Il meurt le 13/04/1832. Ses héritiers déclarent un patrimoine d'environ 77 000 francs.
Marié à Thérèse Magdeleine Rose Parès (Mosset, 1758 - 1823), Sébastien Escanyé a sept enfants, cinq atteignent leur majorité. Rose est mariée à un médecin d'Ax (Ariège) ; Jean-Jacques, Marie, Joseph (Mosset, le 25/07/1784 - 1855) devient notaire à Vinça ; Auguste, capitaine, meurt en Algérie en 1839 ; Ferdinand Jean Joseph Sébastien (Vinça, le 20/10/1795 - Perpignan, 22/12/1874) est officier d'état-major et député ; César Alexandre (Vinça, 20/04/1798 - 26/06/1866), maître de forges à Nyer.
Son frère, Joseph Sébastien (1763 - 1840), ordonné prêtre en 1790 et vicaire à Serdinya (Pyrénées orientales) puis prêtre à Mosset et vicaire à Vinça. En mars 1803 Monseigneur de La porte, chargé de réorganiser le diocèse après la révolution,
Sébastien Escanyé est né dans la maison du 1 Escaler D’en Dolfe qui présente au-dessus de la porte une magnifique épigraphe et l'année de 1759 de sa naissance, en son honneur. Sur l'épigraphe et la maison de naissance, Voir Epigraphes.
Sébastien Escanyé pendant la Révolution :
- en 1789, contre les brigands et l'insécurité
- en 1791, Sébastien Escanyé député
- en 1793, Sébastien Escanyé prisonnier des Espagnols
- en 1794, Sébastien Escanyé sous la terreur
- en 1794, Sébastien Escanyé recherché
Addendum :
1 - En 1794 il est soupçonné de pensées contre-révolutionnaires. Voir JDM N°76.
2 - Son fils Auguste Escanyé (1793-1839) est né à Corneilla de Conflent le 26 août 1793. Mosset étant prise par les Espagnols le 17 août 1793, sa mère s'était réfugiée à Corneilla.
Membre du conseil général (ADPO 2M25) au 26/05/1806
Installé le 1er prairial an X étant maire de Vinça et propriétaire, marié 6 enfants, avec une fortune évaluée en revenu à 4000 francs, gradué en droit et négociant, commissaire central, haut juge,membre du collège électoral, membre du Directoire du département, membre de la première législature, président de la direction municipale du Canton.
Motif du remplacement par Bonaventure Vilar qui a opté pour d'autres fonctions
Nommé menbre du Conseil général le 16 nivôse an X (06/01/1802)
en a la plus mauvaise opinion : « il ne sait pas un mot de latin (...). Un homme sans religion ». Il vit retiré à Vinça en 1804. Sans doute dans les années 1798 - 1800, il avait acheté provenant de l'abbaye de Saint-Michel- de-Cuxa, un escalier de marbre rouge et un autel en marbre blanc dont il avait fait le balcon de sa maison à Vinça. Reconnu, en 1969, par Pierre Ponsich, l'autel a retrouvé sa place dans l'abbaye.
Sources
ADPO 5Mi7 28,2M25, 8S146, 9S27, 9S31, 14W864, 5W565f56
Médiathèque de Perpignan, papiers Escanyé
Toreilles, 1890, p.204
Vidal, 1885, p.78, 1886, p.39
La veu del Canigou, 22/10/1811
Ponsich, 1975, pp. 41 - 65
Ruffiansdis, 1970, Tramontane, p.79
Informations généalogiques communiquées par M. Jean Parès.
Addendum de Jean Parès:
1 - En 1794 il est soupçonné de pensées contre-révolutionnaires. Voir JDM N°76.
2 - Son fils Auguste Escanyé (1793-1839) est né à Corneilla de Conflent le 26 août 1793. Mosset étant prise par les
Espagnols le 17 août 1793, sa mère s'était réfugiée à Corneilla.
Membre du conseil général (ADPO 2M25) au 26/05/1806
Installé le 1er prairial an X étant maire de Vinça et propriétaire, marié, 6 enfants, avec une fortune évaluée en revenu à 4000 francs, gradué en droit et négociant, commissaire central, haut juge,membre du collège électoral, membre du Directoire du département, membre de la première législature, président de la direction municipale du Canton.
Motif du remplacement par Bonaventure Vilar qui a opté pour d'autres fonctions
Nommé menbre du Conseil général le 16 nivôse an X (06/01/1802)