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Francisco Galderich Portell (1692-1777)
Curé de Mosset de 1734 à 1777
Francisco Galderich Portell, né le 28 September 1692, est. le fils de Francesch Portell (1668-1730) brassier, et de Magdalena Laplaca (1672-1714).
Frère aîné de Joseph Porteil (1708-1779), il est clerc de l'Eglise St Pierre et St Félix de Pézilla de la Rivière à partir du 06/03/1729 (ADPO 1G837), puis vicaire à Mosset. Il est aussi l'oncle d’Etienne Porteil (1746-1808). Enfin François Porteil (1731-1826), un cousin, a été curé de Mosset de 1804 à 1808. Les Porteil sont donc ceux qui ont donné le plus de prêtres à l'église.
Francisco Portell, vicaire, prit l'administration de la paroisse de Mosset jusqu'au 1er septembre 1720, époque à laquelle arriva le nouveau curé. (Archives de la mairie de Mosset - Liste des curés et des vicaires qui ont administré l'église de la paroisse de Mosset de 1407 à 1944 - Rédacteur Joseph Sobra, curé de 1862 à 1866.) Il s'agit vraisemblablement du "Grand Portell".
François Porteil curé de Serdinya de 1721 à 1734
Le 22/11/1721,prise de possession par François Porteil, de l'église St Cosme et St Damien de Serdinya, pourvu par autorité apostolique. (ADPO 1G952)
François Porteil curé de Mosset de 1734 à 1777 - le Grand Porteil
"Le curé François Porteil, surnommé le Grand Porteil à cause des travaux qu'il fit faire dans sa paroisse à Mosset ou il avait déjà été vicaire pendant trois ans. Le curé Thomas Ficat à qui il faisait ombrage obtint son changement. Il fut alors nommé "sacrista y curat du S.S.Cosma y Damia" de Serdinya (1721). Le curé de Serdinya ne perdait cependant jamais de vue la cure de Mosset qu'il avait un jour occupée pour le plus grand bien de tous les paroissiaux. Y avait-il un baptême ou un mariage à faire dans la famille, dont quelques membres existent encore aujourd'hui, le curé de Serdinya se présentait aussitôt à Monsieur le Curé Quès, pour obtenir l'autorisation d'administrer ce sacrement.
Ce fut le 20 septembre 1734 que le Curé Portell fut au comble de ses vœux en prenant possession de la cure tant enviée. Son jeune frère, Joseph Portell, y était alors vicaire. Le premier acte de son administration fut de faire interdire le cimetière paroissial comme insuffisant pour la population. La désignation d'un terrain pour un nouveau cimetière traînant en longueur, les inhumations avaient lieu dans l'église, moyennant une somme assez considérable. Les pauvres ou ceux qui ne voulaient point donner cette somme transportaient, furtivement, les corps des membres de leur famille au cimetière des religieux de Corbiac. Enfin, le 7 novembre 1738, le curé eut le bonheur de mettre fin à tout ce qu'il y avait d'anormal en bénissant le cimetière du Portal de France.
La langue française
Le 2 du mois d'août de cette même année, le curé Portell avait reçu communication de l'ordonnance du Roi, donnée à Perpignan, le 11 juin 1738, par laquelle les fonctionnaires et curés devaient rédiger tous les actes quels qu'ils soient, en langue française. Le curé Portell n'étant pas homme très versé dans la langue française, éprouva beaucoup de difficultés dans cette nouvelle manière d'écrire les actes paroissiaux.
Construction du presbytère
Un an après avoir donné une demeure convenable aux morts, le Curé Portell pensa à se loger lui et ses successeurs, d'une manière commode. Il paraît qu'il n'y avait jamais eu à Mosset de maison curiale ; il y avait bien une maison qu'on appelle encore [en 1867] "l'abbadie" ou logèrent un certain nombre de prêtres, vivant anciennement en communautés, mais de presbytère proprement dit, il n'y en avait pas. La bénédiction de la première pierre du presbytère actuel eu lieu le 20 mai 1739.
Visite de Monseigneur Jean Mayhias de Barthélemy de Grammon de Lanta (1683-1743)
Dans sa tournée épiscopale, Monseigneur Jean Mayhias de Barthélemy de Grammon de Lanta, évêque d'Elne voulut bien arriver jusqu'à Mosset, malgré les difficultés des chemins, pour donner les encouragements mérités au bon curé de Mosset. En cette circonstance sa grandeur donna le sacrement de confirmation à un grand nombre de personnes des deux sexes (5 mai 1741).
Eglise de 1737
L'église paroissiale de saint Julien et Basilice de Mosset, qui fut commencée à la fin du 15ème siècle, c'est à dire à peu près vers l'an 1480, n'a été entièrement terminée qu'à la fin de l'année 1746, par le sanctuaire qui a été le couronnement de 'édifice. Le bon Curé Portell eut le bonheur d'achever l'œuvre qu'avait entreprise et poursuivie, avec zèle sans aucun doute, ses prédécesseurs pendant 266 ans. Le jour de l'inauguration du sanctuaire, le 25 décembre 1746, le curé Portell, autorisé par l'ordinaire du diocèse, en fit la bénédiction, et après la grande messe chanta un Te Deum d'action de grâces. C'est lui-même qui nous apprend cette heureuse circonstance comme on le lit dans une note.
Chapelle de de la Très Sainte Vierge Marie.
Le 3 février 1748, le curé Portell, inaugure encore une chapelle en l'honneur de saint François Xavier, en y faisant placer un tableau en l'honneur de ce saint. Mais en même temps on avait placé, en dessous de ce tableau, un tableau d'une plus grande dimension représentant saint Joseph. Dans la suite des temps ce saint François Xavier a disparu, celui représentant saint Joseph est resté et la chapelle a porté dés lors le nom du glorieux époux de la Très Sainte Vierge Marie.
Mariage seigneurial
Un événement mémorable, qui compte dans les annales d'une population, eut lieu dans l'église de Mosset le 23 septembre 1754. Le seigneur Baron de Mosset comte de Marguerit et de Casteras avait réuni dans son château l'élite de la haute société roussillonnaise, pour fêter le mariage de sa fille, Mademoiselle Jeanne Hippolyte de Marguerit et de Casteras, avec Monsieur Pierre Bon, major du régiment de Cavalerie royale. Ce Mariage seigneurial fut béni pontificalement par Monseigneur Charles-François-Alexandre de Cardevac de Gouy d'Avincourt, évêque d'Elne assisté de Monsieur François Portell, curé de Mosset, de Monsieur Paul Vermeil secrétaire de Monseigneur, de Monsieur Gaudérique Bordes, prêtre, docteur en théologie et de Monsieur Barthélemy Lavila vicaire. L'acte de ce mariage est rédigé de la main du secrétaire de Monseigneur, souscrit par les hauts contractants et par un très grand nombre d'assistants invités.
Confrérie du Très Saint Sacrement
Le bon curé Portell, qui tout en travaillant à l'embellissement de son église tenait beaucoup à la sanctification de ses ouailles, obtint de Sa sainteté le Pape Clément XIII, la première année de son pontificat, 1758, un bref pour ériger la Confrérie du Très saint Sacrement dans l'église de Mosset. Ce Bref, approuvé par Monseigneur l’Evêque, fut publié le 16 octobre de la même année et aussitôt mis en exécution. Il est très probable que nos quarante heures actuelles nous viennent de cette confrérie, quoiqu'il n'en soit pas fait mention parmi les fêtes dont nous parle le règlement de cette confrérie.
Capelleta
Les ravages du temps donnèrent un nouvel aliment au zèle pieux du bon curé Portell. La chapelle de la Conception de la Vierge Marie ou chapelle dels Vedrinyans, était probablement tombée en ruines. Le curé la releva, la bénédiction fut faite le premier mai 1766, par le Révérend Thomas Tolra, prêtre curé de Molitg et officiel du Conflent. Le 9 janvier 1769, le curé dote cette petite chapelle d'une cloche, qu'il bénit le même jour. Aujourd'hui [1863], cette chapelle est encore debout, après avoir servi pendant un certain temps de grenier à foin. Elle fut restaurée en 1857, par les soins du curé Iglesis. On y célébra le service divin pendant le temps qu'on refit la voûte de l'église paroissiale. La cloche bénite par le curé Portell en 1769, fut détruite en 1793. Depuis il n'y en a plus eu.
Visite de Monseigneur Charles François Alexandre de Cordevach de Gouy
Le 2 septembre 1775, nouvelle visite à la paroisse de Mosset par Monseigneur Charles François Alexandre de Cordevach de Gouy, 21 ans après la première visite lors du mariage seigneurial. En cette circonstance sa Grandeur administra les sacrements de confirmation aux personnes préparées à cet effet.
DOM
HIC JACER
Rnt FRANCIS
VS PORTELL
RECTOR
La pierre tombale
A la mort du curé Portell, le jeune vicaire Denis, originaire de Ria, fut chargé de l'administration de la paroisse pendant la vacance qui dura deux ans et demi.
Le bon curé Portell touchant à la fin de sa carrière sacerdotale si bien remplie avait pensé à préparer le lieu de son repos. A cet effet il fit tailler une pierre tombale ou il fit graver cette inscription : "hic jacer Franciscus Portell rector". Apparemment il avait lui-même désigné le lieu de sa sépulture. Sa mort arriva le 17 août 1777. Et après avoir brillamment administré la paroisse pendant le long espace de 45 ans on l'enterra, non pas sous la pierre tombale portant son nom et placée au pied du sanctuaire, qu'il avait eu le bonheur de construire, mais au cimetière sans aucune marque distinctive. L'acte de sa sépulture nous fait connaître le peu de reconnaissance de ceux qui présidèrent à ses funérailles. Sur cette terre, le jeune prêtre qui avait tant désiré occuper la paroisse de Mosset, qu'il a illustrée par son administration, n'obtient, vieillard à 84 ans, de ne pouvoir se reposer de ses longs travaux sous la pierre qu'il avait préparée lui-même. Espérons qu'au ciel le prince des pasteurs a mieux apprécié son zèle et ses efforts." (Archives de la mairie de Mosset - Liste des curés et des vicaires qui ont administré l'église de la paroisse de Mosset de 1407 à 1944 - Rédacteur Joseph Sobra, curé de 1862 à 1866.)
Vicaires
Jean Anglade, prêtre et vicaire 1747,
Maurici Matheu, prêtre et vicaire 1749,
Ange Barréra, prêtre et vicaire 1748,
Barthélemy Lavila, prêtre et vicaire 1751, mort curé à Escaro en 1769,
Maurici Matheu 1755, celui de 1749, qui devint plus tard bénéficier de Pézilla.
Hyacinthe Oliver 1758, prêtre et vicaire,
Jacques Cominge 1762, prêtre et vicaire, nommé ensuite chanoine de Corneilla de Conflent,
Deo Optimo Maximo (1)
Ci-gît
le Révérent Francis
VS Portell
Recteur
(1) locution latine signifiant "à Dieu très bon, très grand."
François Portell, prêtre et vicaire 1768, puis curé plébain de Conat et plus tard curé de Mosset,
Jean Maillol, prêtre et vicaire 1768,
Vincent Serradell, prêtre et vicaire 1771,
Bori, prêtre et vicaire 1773, puis curé plébain de Conat,
Coma, prêtre et vicaire 1775,
Romeu, prêtre et vicaire 1777,
Isidore Denis, prêtre et vicaire 1777.
Fondation pour l'éducation de la jeunesse de Mosset, mariage des pauvres filles
Le 19/11/1779 à Perpignan fondation faite par Messieurs Julien Prats (1709-1797) et Cyprien Prats prêtres pour l'éducation de la jeunesse de Mosset, mariage des pauvres filles, dotées de 200 livres.
Par-devant le notaire royal de la ville soussigné, ont été présents les très révérends Julien Prats prêtre et chanoine de l'église collégiale de Torreilles, Cyprien Prats prêtre docteur en théologie plusieurs curées de l'église paroissiale de Claira et résidents et faisant tant pour eux que pour Joseph Escanyé (1720-1795) négociant et Jean-Pierre Sagui (1720-1799) brassier, ces deux derniers habitants à Mosset en Conflent ici absents, tous les quatre légataires du mobilier de la succession de feu François Porteil (1734-1777) curé de Mosset et ses exécuteurs testamentaires, suivant son testament mystique du 31 mars 1775 remis et déposés à François-Xavier Bordes notaire à Prades et ouvert avec les formalités requises le 18 août dernier, constitué et insinué le 30 du même mois au bureau de Prades . Lesquels voulant suivre les sentiments pieux du dit feu M. Porteil et les désirs qu'il avait témoignés en différentes occasions, de fonder et instituer une œuvre pieuse telle qu'il en sera fait mention ci-après. Les sieurs comparants par une juste reconnaissance qu'ils doivent à la mémoire de ce digne curé et pénétrés des bienfaits et des libéralités qu'ils en ont reçus, et en exécution de l'article troisième de l'édit du mois d'août 1749 qui permet les fondations qui n'ont pour objet que les mariages des pauvres filles, la subsistance des écoliers ou des pauvres ecclésiastiques ou autres œuvres pieuses de même nature et également utiles au public sans qu'il soit besoin d'en d'obtenir des lettres patentes, de leur bon gré à la plus grande gloire de Dieu, par cette présente créent et établissent et fondent à perpétuité une œuvre pieuse de 200 livres par an à prendre sur une rente constituée de pareille somme au capital de 4000 livres payable et à prendre tous les ans le neuvième septembre sur la province du Languedoc dont il leur a été fait le legs par le dit feu M. Porteil curé par son testament susnommé, laquelle rente fût acquise sur la communauté séculière d'Oper par M. le chanoine Girbau, suivant l'acte de transport du 13 mars 1773, passé devant le notaire soussigné, laquelle acquisition le chanoine Girbau fit pouvoir au nom du dit M. Porteil, suivant sa déclaration par un autre acte du 16 juin 1774, passé aussi devant les notaires soussignés, laquelle rente les sieurs comparants cèdent et transportent en faveur de la fondation, affecte et hypothèque pour la dotation de ladite œuvre pieuse purement et simplement sans nulle éviction ni garantie ni obligation ni hypothèque de leurs biens pas même au cas de perte totale du capital et principal de la rente, ni au cas d'anéantissement... Ni généralement pour aucune autre cause que ce puisse être. Voulant que tant et si longtemps que ladite rente constituée subsistera, ce soir sur ladite province du Languedoc ou sur toute autre remplacement, la susdite œuvre pieuse de 200 livres de rente annuelle tous frais payés, soit appliquée comme ils l'appliquent par les présentes à savoir pour aider à payer le salaire du maître d'école du lieu de Mosset pour enseigner les enfants du même lieu de Mosset, un autre tiers pour l'établissement des filles de Mosset en mariage, voulant que les filles parentes du dit feu Porteil curé jusqu'au quatrième degré soient préférées à toutes autres et que ce leur soit assigné aux dites fins le tiers de deux pensions de ladite rente. Et que l'autre tiers réservé ou employé pour l'établissement des garçons natifs de Mosset dans l'état ecclésiastique, approuvés néanmoins pour le séminaire, et qu'à défaut des garçons natifs de Mosset on puisse accorder le dit tiers aux étudiants natifs du lieu de Serdinya en Conflent, toujours approuvés pour le séminaire, auxquels comme à ceux de Mosset il leur sera donné un tiers de deux pensions de ladite rente pour les aider à payer leurs pensions au séminaire.
Les comparants veulent et entendent que les fils et petit-fils de Marguerite Porteil (1720-1778) épouse de Gaudérique Laguerre (1720-1783) du lieu de Campôme dans le Conflent, nièce du dit Porteil curé jouissent de la même faveur, même préférence à tous autres. Et dans le cas qu'il n'y aurait aucun fils du lieu de Mosset ou du lieu de Serdinya et aucun fils ou petit-fils et descendant de ladite Marguerite Porteil Laguerre on puisse accorder le tiers de ladite pension à un pauvre étudiant du présent diocèse approuvé pour le séminaire.
Déclarant les comparants se réserve, leur vie durant, la nomination et élection des pauvres filles et aider les étudiants approuvés pour le séminaire ainsi que l'administration de la cause pieuse et le recouvrement de la rente dont l'un d'eux tiendra registre et aura le dépôt. Et après leur mort ils nomment pour administrateur de la cause pieuse Monsieur le Curé de Mosset, successivement de l'un à l'autre, et Étienne Porteil (1746-1808, neveu de François Porteil) prêtre, à la mort de celui-ci l'héritier ou les héritiers de feu Nicolas Porteil (1695-1745) frère aîné du Curé défunt.
Les comparants déclarent que la dite œuvre pieuse commencera à être exécutée le premier janvier 1781. Ils veulent qu'elle soit régulièrement et exactement distribuée en la forme et manière ci-dessus prescrite, à moins qu'il ne se présente quelque circonstance qui doive nécessairement engager les administrateurs à faire quelques dépenses pour le soutien et la défense de la même cause pieuse. Nous voulons nullement confondre obliger ni hypothéquer leurs autres biens pour le maintien et la conservation en de ladite cause pieuse, ils veulent et entendent que tous les frais et les dépens affairent ne soient pris sur les revenus de la même cause pieuse.
Enfin ne les comparants reconnaissent que la prévoyance de l'homme est trop courte et trop bornée, abandonnent avec confiance aux soins et de la divine providence de toutes autres dispositions qui dans la suite paraîtraient nécessaires à cette fondation, persuadés que l'issue plaira et qu'elle bénira les motifs pour lesquels elle est faite et en permettra à perpétuité l'exécution.
Fait en présence de Jacques Terrats notaire royal et de Bonaventure Vilar praticien de notaire demeurant à Perpignan qui ont signé avec les parties et nous Sauveur Jaume notaire du collège royal de la ville de Perpignan soussigné. (3E15/81 N°658 Sauveur Jaume)