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Roche gravée familiale à Cobazet
" 1862 Lavila Parès "
Cette inscription, très bien conservée depuis un siècle et demi, n'a pas de justification connue. Il est cependant possible d'apporter quelques commentaires la concernant.
En 1862, la propriété de Cobazet, fait partie des derniers anciens biens des descendants des marquis d'Aguilar revenus de Barcelone et installés à Toulouse après la Révolution. Leurs propriétés autour de Cobazet appartiennent maintenant au maître des forges de Ria Rémy Jacomy (1818-1889). Il les a achetées en 1861.
Le commis local de Jacomy est Louis Lavila (1826-1885) dit "Regalat" neveu de Jean Lavila (1797- 1865) époux de Thérèse Pares (1801-1864).
Dans l'histoire de Mosset, ce couple Lavila Parès est le seul qui unisse directement ces deux familles.
Les deux époux sont vivants en 1862. Ils ont respectivement 65 et 61 ans. Donc cette inscription ne peut que les concerner.
Comment ?
Cobazet n'a pas beaucoup évolué depuis 1792, les descendants des d'Aguilar étant à Barcelone puis à Toulouse. On peut imaginer que Cobazet nécessite maintenant des travaux importants après la prise en main par Jacomy, entrepreneur dynamique et ambitieux. C'est Louis Lavila, responsable local des biens du nouveau patron, qui est chargé des réparations et des aménagements. Il y a alors à Mosset trois maçons ; les Grau, les Mir et les Monceu.
A qui confier le chantier ?
Louis Lavila est le neveu de Jean Lavila époux Parès et leur gendre, époux de leur fille Françoise (1839-1902), est Emmanuel Monceu (1836- 1912), maçon. Les Monceu ont bonne réputation et on ne s'embarrasse pas d'un éventuel conflit d'intérêt. Louis confit donc les travaux à Emmanuel.
On peut en plus imaginer qu'Emmanuel a voulu honorer ses vieux beaux-parents et Louis ses oncle et tante en gravant leur nom dans le roc.
Rémy Jacomy a donné spontanément son autorisation ; il veut se faire élire dans l'Arrondissement et les votes de Mosset sont précieux.
Nota : Emmanuel Monceu est l'arrière grand-père de Camille Monceu (1919-2001).
Jean Lavila et Thérèse Parès, mariés depuis le 23 décembre/1825, avaient trois filles.
Lui, Jean Lavila dit "Regalat" (1797-1865) était le fils d'Isidore Lavila, maire de Mosset au début du siècle, et de Marianne Arrous. Les Lavila sont meuniers. Le "Moli de Dalt" leur appartient Ils font partie de la bourgeoisie du village mais ne manquent pas de soucis : le patrimoine d'Isidore Lavila est, à son décès en 1825, de 36000 francs mais les créances s'élèvent à 18000. Pour 4 des 5 enfants, l'héritage est d'autant plus modeste que l'aîné Barthélemy, maire en 1830, reçoit la part réservataire (soit au total les 41/100).
Elle, Thérèse Parès (1801-1864) était l'arrière-petite-fille d'Emmanuel Parès, chirurgien et batlle de Mosset de 1745 à 1754. Elle était également la petite fille de Joseph Parès chirurgien. Ses parents (ancêtres des Pares Garrigo) étaient Estienne Parès (1767 1813) et Marie Corcinos (1771 1845) elle même fille de Julien Corcinos qui avait marqué l'histoire de Mosset à la fin du XVIIIe siècle.
À la suite du décès du père Estienne Parès, en 1813, la mère se remarie en 1814 avec Jacques Dirigoy célibataire sans enfant, plus âgé de 15 ans.
Complément d'enquête : Autres liens entre Cobazet et les Parès
En 1787, l'état des impôts royaux des propriétés non bâties mentionne des terres à Cobazet appartenant à Pere Angel Pares (1747-1806) (ADPO 100EDT19)
En 1811, le nouveau plan cadastral porte au N°273, un cortal à Cobazet (N°43) de 140 m2 appartenant au même Pierre Ange Parès, récemment décédé.
Sa fille, Anne Marie Espérance Parès dite Marie (1791-1859) laisse, à son décès en 1859, une terre à Cobazet de 2 hectares d'un revenu de 40 francs (ADPO W142 Déclarations de succession N°204). Son héritage va, pour les 2/3, à son fils Jean Ville (1818-1887)
Le cortal n'est plus mentionné.