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Emmanuel Pares (1708-1788)
Chirurgien - Batlle de Mosset
Sommaire
Apprentissage
Témoin au Testament de Jean d'Aguilar
Emmanuel Pares - Batlle de Mosset de 1745 à 1754
Répartition de l’héritage familial des parents
Achat de la tour du Portal de France
Artisans de Mosset en 1747
Expert en graphologie en 1766
Emmanuel Parès en 1757 - Intolérance
Patrimoine en 1758 et en 1785
Pension viagère à son fils Emmanuel, ecclésiastique en 1774
Emmanuel Pares est né à Vingrau en 1708. La date exacte n’est pas connue.
Son père Pere Angel, Capitaine d'Arquebusiers et Batlle de Vingrau a épousé Julia Rafela en 1693 à Mosset.
IL est le plus jeune des 4 enfants et les autres seraient nés à Mosset.
Seul garçon survivant de 15 ans, son père le confie à un chirurgien de Prades pour une formation.
Contrat d'apprentissage de 1723
Contrat d'apprentissage de chirurgien passé le 4/04/1723, entre Sébastien Porra, chirurgien à Prades et Pierre Angel Pares pour son fils Emmanuel Pares, à partir du 01/04/1723 et pour une durée de 3 ans, soit de 15 à 18 ans. (ADPO 3E21/313)
Témoin au Testament de Jean d'Aguilar, seigneur de Mosset, en 1740
Témoin à la rédaction du testament du seigneur Jean de Crouilles de Santa Pau de Biure et Margarit Marquis d’Aguilar, seigneur de la baronnie de Mosset, le 21/08/1740 (Voir annexe ) (Bordes 3E21/359 folio 447)
Jean d'Aguilar décédera à Codalet le 29 juin 1763, soit 23 ans plus tard et sera inhumé à Corbiach.
Jean de Crouilles, de Santa Pau, de Biure et Margarit marquis d'Aguilar de la baronnie de Mosset, domicilié à Perpignan, casse et révoque tous les autres testaments
1- «Si je décède à Perpignan, je veux être inhumé dans le tombeau que j'ai fait construire dans la nef de saint Jean de Perpignan, où repose le révérend don Vincent de Margarit, évêque d'Elne et don Jean de Margarit de Biure marquis d'Aguilar, mon père.
2 - Si je décède en Conflent, je veux que mon corps soit enterré dans l'église du couvent des pères Augustins de notre Dame de Corbiac dans le tombeau où sont enterrés les seigneurs de Mosset.»
Il nomme
- don Dominique de Margarit et de Biure, comte de Montagut, son frère.
- dame dona Geneviève de Casteras de Margarit, comtesse de Montagut, sa belle-sœur.
- dame dona Marie de Ros et de Margarit, comtesse de Saint-Féliu.
- dame dona Marianne de Millas de Margarit, sa sœur.
Contenu du testament
1 - 2000 messes basses.
2 - 50 livres, monaie de France, à l'hôpital des pauvres malades de Perpignan. La même somme pour les pauvres de Notre-Dame de la Miséricorde à Perpignan.
3 - 20 livres aux pauvres le jour de mon enterrement puis 20 livres le lendemain.
4 - à la marguillerie de Saint Jean à Perpignan et de notre dame de la Réal et à celle des églises de Mosset 20 livres à chacune.
5 - «Je veux que mes héritiers continuent de faire la même libéralité que les prédécesseurs seigneurs de Mosset qui ont accoutumé de faire en faisant distribuer toutes les semaines une petite mesure d'huile, anciennement appelée "Amrat" pour servir à l'illumination de la lampe du Saint Sacrement dans l'église paroissiale de Mosset.»
6 - «Je veux et ordonne que les intérêts de la rente de 20 livres que les seigneurs de Mosset perçoivent tous les ans, sur la communauté de Molitg et Campôme soit employée pour faire une mission à Mosset de dix en dix ans.
Priant comme je prie mes à employer pour cette mission quatre capucins prêtres établis dans le Roussillon et le Conflent afin que pendant l'espace de trois semaines ils fassent les fonctions de leur mission destinées aux frais de cette mission, et ceci à perpétuité.»
7 - 700 livres pour le repos des âmes des différents seigneurs de Mosset.
8 - «Je lègue à demoiselle Dona Jeanne de Margarit de Casteras, ma nièce et filleule, 10 000 livres, supposé qu'elle prenne époux au gré de ses père et mère.»
9 - «Je lègue à Joseph Dellach mon ancien valet de chambre, 300 livres, supposé qu'il soit à mon service le jour de mon décès et 100 livres à chacun de mes domestiques et servantes qui seront à mon service le même jour.»
10 - «Je lègue tous les biens à don Dominique de Margarit de Biure, comte de Montagut, mon frère, s'il est en vie le jour de mon décès et s'il décède sans faire testament, le jeune homme comme héritier le premier fils de mon frère.
À défaut d'enfant mâle jeune homme pour mon héritière la fille aînée de mon frère. et les autres filles de l'une après l'autre.»
Témoins
François Portell (1692-1777), prêtre curé de Mosset,
Joseph Portell (1708-1779) prêtre et vicaire de l'église de Mosset de 1732 à 1779,
Pierre Corcinos (1689-1745) Batlle de Mosset,
Emmanuel Parès, chirurgien,
Thomas Corcinos (1714-1767) laboureur de Mosset (Sosa 520),
Joseph Delseny négociant à Catllar,
Onofre Bordes notaire.
Tous signent.
Emmanuel Pares - Batlle de Mosset de 1745 à 1754
En 1745 il est choisi comme Batlle (Le Bayle ou Baille ou Batlle en catalan est le représentant local du seigneur). Il succède à feu Pere Corcinos (1689-1745) (Sosa 520) Il conserve cette fonction jusqu’en 1754 et donc seulement pendant 9 ans. Il est remplacé par Jean Thomas (1707-1788) frère de Maria Thomas (1702-1772) (Sosa 367) épouse Francesch Saletas (Sosa 366)
On dénombre 34 ancêtres qui ont exercé les fonctions de Batlle sous l’ancien régime. A Mosset à côté d’Emmanuel Pares et de Pere Corcinos déjà cités, il y a Julien Corcinos (1745-1820) (Sosa 130), Miquel Lavila (1640-1724) (Sosa 1140), son père Vicens Lavila (Sosa 2280), Galceran Matheu (1657-1720) (Sosa 840) époux de Francisca Garrigo, Joseph Prats (1684-1736) (Sosa 1172), Joseph Vidal (1640-1690) (Sosa 650). Les autres ont exercés la fonction dans d’autres lieux comme Molitg, Vernet, Sahorre, Serdinya, Jujols, Urbanya, Los Masos, Villerach et Vingrau.
A Vingrau ce sont les parents et grands-parents d’Emmanuel Pares, Pere Angel et Pere Pares qui étaient Batlle pour le fief de Fontfroide, c'est-à-dire l’abbaye cistercienne.
Au Batlle de l’ancien régime correspond la fonction de Maire à partir de la Révolution.
On dénombre 8 maires ancêtres dont 4 à Mosset (Julien Corcinos et 3 Porteil). Les autres ont été désignés ou élus à Campôme, Railleu et Taurinya.
Bail
- 11/1739 : Bail du marquis d'Aguilar à Emmanuel Pares.
- 11/1747 : Bail emphytéotique du marquis d'Aguilar à Emmanuel Pares concernant un espace de terre à La Carole
Acte de vente de Marguerite Delseny à Emmanuel Pares d’un champ au Mosseto (3E21/359 folio 127)
Le 18/02/1740 Marguerite Delseny (Sosa 843) (1675-1754) veuve de Maurici Oliver (Sosa 842) (1667-1738) pages usufruitière des biens de son mari et sa fille Marie Matheu et Oliver (Sosa 421) (1715-1775) épouse de Dominique Matheu (Sosa 420) (1702-1771) héritière universelle de son père Maurice Oliver par acte passé par Me François Albafulla notaire à Perpignan le 30/08/1706 (3E1/5625) déclare que :
Pierre Ange Pares ; pages habitant alors Vingrau, fit vente de la faculté de rachat moyennent la faveur de feu Maurici Oliver, d’une pièce de terre champ à Mosset à la partie appelée «Camp del Mosseto", derrière la "Portella" d'une contenance de 5 journaux et confrontant
- d'orient, Joseph Pejau (1705) de Molitg,
- du midi, le ruisseau de Molitg,
- du couchant, le chemin qui va de Mosset à la Carole,
- de septentrion, le marquis d'Aguilar
Cette vente pour le prix de 660 livres, monnaie de France, à laquelle somme fut ensuite ajoutée, par 2 quittances faites par le sieur Pares à Oliver en augmentation du prix de l’acte d’engagement passé chez feu Vincent Felip le 02/05/1711 et 22/06/1723, de 270 livres 10 sols de la même monnaie.
Comme Emmanuel Pares leur aurait fait pressentir que Pierre Ange Pares, son père, ne pouvait pas faire l’engagement du champ ni prendre aucun argent, n’étant qu’usufruitier des cas dotaux de la défunte Raphaela Julia, son épouse, à qui la propriété appartenait par ses justes et légitimes titres et que ; par conséquent, Emmanuel Pares était conduit à revendiquer la propriété en sa qualité de donataire universel de la défunte mère Raphaela Julia. A cet effet il était dans le dessein de porter procès et cause contre elles afin de les faire condamner à déguerpir et délaisser en sa faveur le champ.
Mais la mère et la fille Oliver avaient dit que le prix des actes d’engagement et quittances de 930 livres et 10 sols que leur mari et père avait payé, à savoir 16 livres 5 sols 7 deniers pour les droits du 30/08/1706, 110 livres pour les droits et 10 livres 8 sols 7 deniers pour d’autres droits des 2 mai 1711 et 22 juin 1723, monterait le tout à la somme de 1067 livres 4 sols 2 deniers.
Pour éviter tout procès dont les suites sont funestes et causent de grands frais et voulant, par ailleurs, vivre en paix, auraient dit à Emmanuel Pares que s’il se trouvait en état de faire le désengagement du champ elles lui feraient grâce de 100 livres. Ce qui aurait été accepté.
Voulant mettre en exécution leur promesse, elles consentent de leur bon gré de restituer la pièce de terre à Emmanuel Pares, lequel veut faire honneur à la mémoire de son père, et confesse avoir reçu 967 livres 4 sols 2 deniers.
Témoins : Sébastien Laplace (+1765) cordonnier père, Sébastien Laplace (1716-1781) voiturier fils, François Xavier Bordes notaire. L’acte est passé à Mosset. (ADPO Onufre Bordes 3E21/395) :
Acte de vente entre Pares et d'Aguilar le 19/02/1740
Emmanuel Parès Julia (1708-1788), chirurgien de Mosset, vend, à pacte de rachat, à don Jean de Crouilles et de Margarit (1686-1763), seigneur de la baronnie de Mosset, demeurant à Perpignan, une pièce de terre à Mosset au lieu-dit "Camp del Mosseto", derrière la "Portella" d'une contenance de 5 journaux et confrontant :
- d'orient, Joseph Pejau (1705) de Molitg,
- du midi, le ruisseau de Molitg,
- du couchant, le chemin qui va de Mosset à la Carole,
- de septentrion, le marquis d'Aguilar et les héritiers de Galceran Morer (+1700).
Ce champ appartient à Emmanuel Parès, comme héritier universel de Rafela Parès et Julia (1675-1736), sa mère.
Le prix en est de 993 livres 17 sols et quatre deniers, monnaie de France, prix du désengagement qu'il a fait du champ de Marguerite Delseny, veuve de Maurice Oliver et de Marie Matheu et Oliver épouse de Dominique Matheu, par acte passé ce jour. Témoins : Pere Corcinos batlle et Thomas Corcinos. (ADPO 3E21/359 folio 127 Xavier Bordes)
Nota : Il semblerait qu’Emmanuel Pares ait racheté ce champ au seigneur d’Aguilar le 4/11/1750 (Acte de François Xavier Bordes)
Répartition de l’héritage familial
Joseph Romeu (1706), pages de Ria, en qualité de père des personnes et biens de Joseph Romeu, et Thérèse Romeu née Pares les enfants, et époux de Thérèse Romeu et Parès, sa seconde femme, soeur d'Emmanuel Parès
reçoit de
Emmanuel Parès, chirurgien de Mosset, son beau-frère, la somme de 492 livres monnaie de France en complément des 770 livres payées et données par Pierre Ange Parès (1675-1746), pages de Mosset, et Rafela Parès et Julia mariés, à ladite Marie-Thérèse Romeu et Parès, leur fille, au titre du contrat de mariage avec Joseph Romeu passé par-devant Vincent Felip, notaire à Prades, le 27 juillet 1728 (ADPO 3E21/315 ou 328 Vincent Felip notaire).(Bordes 3E21/359 folio 223)
Achat de la tour du Portal de France en 1740
Par Bail emphytéotique perpétuel entre d'Aguilar et Emmanuel Parès, le 3/11/1740, don Jean de Crouilles de Santa Pau Marquis d'Aguilar, seigneur de la baronnie de Mosset domicilié à Perpignan, a baillé et baille en emphytéose perpétuelle (de longue durée et généralement jusqu'à 99 ans) à Emmanuel Parès, chirurgien, une tour découverte (N°250 sur le plan cadastral de 1811), à Mosset à côté du " Portal de France " et confrontant :
- d'Orient la rue " de Vall " actuellement haut du Carrer del Trot (En 2014)
- du midi et du couchant le cimetière bénit il y a 3 ans (en 1737).
- de septentrion le chemin royal qui va au Col de Jau.
Il sera permis au dit Pares de faire une galerie vulgairement appelée barane au-dessus de l’arceau du portal pour relier sa maison [15 Carrer del Portal de France] à la tour.
Emmanuel Pares payera chaque année pour la Saint Michel en septembre… trois poules domestiques et a donné comme droit d’entrée une paire de perdrix
Témoins : Pierre Corcinos Batlle et Jean Thomas pages. Fait à Mosset (ADPO Bordes 3 E 21/359 folios 631)
Confirmation de Rente (Censal) entre Bonafont et Pares le 19/02/1740
Marie Bonafont, veuve de Joseph Forcade (+1720), brassier de la Carole, confesse et reconnaît qu'elle tient et possède une maison à la Ville neuve confrontant :
- d'Orient les héritiers d’Henri Cantié (1664-1739)
- du midi la rue publique de Ville neuve,
- du couchant André Cossey (1683-1755),
- de septentrion, Jacques Costeseca.
Maison sur laquelle, Emmanuel Parès et Julia, reçoit tous les ans, le dimanche de Quasimodo (La fête de Quasimodo a lieu le premier dimanche après Pâques), une rente de 4 liures (livres) 16 sols 8 deniers monnaie de France, comme pension annuelle et de 97 liures 13 sols 4 deniers en capital.
Rente faite par Marie Bonafont (+1721) née Mario veuve de Pierre Bonafont, mère de Marie Bonafont et Forcade au profit de Marguerite Junci (1708) (Sosa 811) veuve de Julien Julia (Sosa 810), mère de Rafela Julia, par acte reçu par Me Joseph Sunyer notaire à Prades le 02/11/1687 (ADPO Sunyer 3E11/255)
Témoins Pierre Corcinos Batlle et pages et Julien Morer pages.
Acte signé à Mosset l’après midi. (ADPO 3E21/359 folio 129)
Artisans de Mosset le 10 mars 1747
Cet état est destiné au VIGUIER du Conflent qui veut imposer les artisans pour une somme comprise entre 21 et 25 livres. Cet état est signé par Emmanuel Pares Julia (17081788), batlle de Mosset, qui ajoute le commentaire suivant : " il n'est pas possible de payer cette taxe car leur activité artisanale ne leur procure pas un revenu suffisant. Pour vivre ils doivent en plus travailler des terres."
2 chirurgiens : Emmanuel Parès et Jaume Font (1716-1766)
1 cordonnier : Isidore Porteil (<1715->1761)
2 tailleurs : Jean Maillol (1705-1783) et Joseph Piedjon (<1719-<1754)
1 maçon : Barthélemy Sole (<1735-1752)
2 maréchaux : François Xapeiro (1702-1752) et Ferréol Rousse (<1719-1775)
1 tisserand : Joseph Villanova (1673-1763)
1 cloutier : Jean Sure (1713-<1777)
1 cordier : Sébastien Marti (<1727->1771).
Soit un total de onze personnes.
Il n’y a aucun barbier ou perruquier et aucun cardayre.
Le secrétaire est Corcinos. (ADPO 1C1962)
Parrain en 1747
Le 4/10/1747 est baptisé Emmanuel fils de père inconnu.
Emmanuel Parès et Baronique Parès son épouse sont parrain et marraine.
Lettre du 1/7/1757 à Monsieur l'intendant de la Province du Roussillon et du Pays de Foix, premier Président au Conseil Souverain de la même province, signée des Consuls : Dominique Matheu (Sosa 420), Isidore Pons (1732 - après 1786), Michel Pejau (1741-1804).
"Le sieur Emmanuel Parès, chirurgien, met depuis longtemps le trouble et la confusion dans la communauté, a coutume de donner la loi parmi les paysans, n'a d'autres règles que son caprice, croit tout permis."
Conflit d’Arrosage en 1762
Le 16/03/1762, demande d'exécution de sentence à la requête de Don Jean de Crouilles et de Santa Pau, de Biure et de Margarit, Marquis d'Aguilar, Seigneur de Mosset, demeurant à Perpignan, contre les consuls de la communauté séculière de Mosset (consuls en charge en 1757) pour que la sentence rendue le 19/12/1760 soit exécutée contre la communauté et contre ces consuls de Mosset :
Joseph Arrous (1688-1765), consul,
Jacques Font (1716-1769), consul,
Jacques Lavila (1721-1784), consul,
Pour ce qui les concerne de la condamnation aux dépens, faits et à faire, par la sentence du 19/12/1761, soit 780 livres et contre leurs biens.
Et les syndics du ruisseau commun entre les tenanciers arrosant de Mosset, Molitg et Campôme.
Le marquis d'Aguilar, demandeur, prétend que le ladite communauté de Mosset, et pour elle ses consuls, le titre nouveau des reconnaissances de la censive de vingt livres, monnaie de France, à laquelle ladite communauté a obtenue, en sa faveur, suivant la retenue par Me Onufre Bordes le 2 juin 1722 [depuis 1751 l’usage du canal de Molitg est étendu aux habitants de Mosset] et lui payent les arrérages de ladite censive. (ADPO 2E21/341)
Syndic du ruisseau de Mosset Molitg Campôme
Sur l'offre de leur tenir, à compter tous les paiements faits à la marguillerie de l'église de Mosset, ayant à cet effet institué un commandement contre les dits consuls, de se pouvoir dans les délais de l'assignation d'une délibération de leur communauté qui les autorise à passer ladite reconnaissance et en paiement de telles censives avec dépends et ladite communauté, et pour elle Joseph Arrous, Jacques Font et Jacques Lavila, ses consuls,
répondent que la prétention du seigneur, demandeur, est juste. Ayant en conséquence, les dits consuls, offerts de reconnaître ladite censive en faveur du seigneur et lui en payer les arrérages, comme de procéder dans un délai comptant à une assemblée de leur communauté, pour ce pouvoir de la délibération convenable à ce sujet.
Ayant toutefois, les dits consuls, demandé, en même temps, garanti et indemnité pour raison des arrérages de ladite censive contre les dits :
Dominique Matheu (1702-1771) Pagès de Mosset,
Emmanuel Parès (1707-1788) chirurgien de Mosset,
Joseph Borreil (avant 1704 - après 1763) brassier de Campôme,
Jean-Pierre Berjoan (avant 170- après 1762) brassier de Molitg.
Syndics du ruisseau en question qu'ils ont fait assigner à ces fins. (ADPO 11 BP498)
Suivent plusieurs pages sur ce sujet : à voir
Expert en graphologie en 1766
Enquête à la requête de Mathieu Bonamich (1717-1789) contre François Campoussy (1731-1780) de Counozouls.
Le 03/12/1765 a comparu le sieur Emmanuel Pares (1707-1888), maître chirurgien, juré habitant Mosset, témoin assigné, natif de Vingrau et âgé de 58 ans, qui précise «Le billet est tout écrit de la main, caractères et lettres, du Sieur Campoussy aîné et que le mot CENT qui se trouve à la seconde ligne du dit billet lui paraît être du même dit caractères et lettres ce que lui témoin dit savoir pour avoir vu écrire le dit sieur Campoussy aîné non seulement chez lui témoin et pour avoir reçu une de ces lettres."
Le témoin suivant, Jacques Prats (1700-1776), 65 ans, indique : "Le billet est tout écrit du Sieur Campoussy aîné à la réserve du mot CENT qui paraît être de tout autre caractère." (ADPO 11BP498 Justice de Prades)
Emmanuel Parès en 1757 - Intolérance
Certaines querelles internes au village s'insèrent dans le cadre seigneurial au point qu'on ne sait plus très bien quel est le moteur et le sens réel du conflit. Les marquis successifs sont assez rarement présents sur leurs terres de Mosset ; les accrochages opposent donc en pratique les élus municipaux aux batlles ou aux salariés du seigneur qui couvre habituellement ses gens comme tout titulaire d'un pouvoir qui se respecte. Le seigneur endosse les responsabilités " bien qu'on paraisse rejeter sur nos agents d'affaire l'oppression et la servitude dont on se plaint" tout en qualifiant évidemment ces doléances de " tissu de fausseté et d'imposture ". Il arrive pourtant que le seigneur lui-même soit obligé de désavouer les excès de zèle ou les abus de pouvoir de ses mandataires. La communauté se plaint en 1757 [il n’est plus batlle depuis 1754], à l'intendant, des agissements insupportables du chirurgien Emmanuel Parès qui "met depuis longtemps le trouble et la confusion dans la communauté accoutumé à donner la loi parmi les paysans n'a d'autre règle que son caprice. Croit tout permis. L'exactitude du sieur Parès à assister aux assemblées de la communauté serait à la vérité, monseigneur, digne de louange s'il s’y comportait comme les autres mais étant en possession de maîtrise, il est toujours le premier à parler, si malheureusement quelqu'un des... (illisible) ne pense pas comme luy en donnant son suffrage, il l'interrompt, le provoque et lui impose silence, ce qui ôte la liberté si nécessaire dans les assemblées. Il s'oppose à la nomination des experts pour former un cadastre. Les cotisateurs de la communauté ont-ils le malheur de n'être pas de la faction du sieur Parès, c'est là un crime pour eux, il désapprouve hautement tout ce qu'ils ont fait et les attaque sur la place de la ville de Mosset, les insulte, les provoque et les traite de voleurs en présence de presque tout le peuple... il s'est porté à donner des coups de bâton à François Cossey [1694-1766], consul".
Suivant cette dénonciation, le chirurgien s'est laissé aller à mille autres violences qui ont conduit le seigneur à le démissionner ; "Monsieur le marquis d'Aguilar a été forcé de lever au sieur Parès la portion qu'il lui avait commise dans la dite ministration de qu'il abusait de l'autorité que cette charge lui donnait, ne s'en servant que pour ses propres intérêts et pour satisfaire ses animosités". La communauté demande que ce tyranneau soit exclu de toute charge municipale et qu'il présente des excuses et l'intendant accorde ces réparations morales. [Emmanuel Parès a été batlle de 1748 à 1754]
On peut raisonnablement penser qu'Emmanuel Parès s'était servi de l'autorité que lui avait déléguée le seigneur pour mieux donner libre cours à son exécrable tempérament. Cette instrumentalisation du pouvoir seigneurial n'est pas un cas unique : c'est un des leviers qu'on utilise dans le grand jeu du pouvoir où les gains et les pertes ont une portée souvent plus symbolique qu'économique.
Dans le microcosme de Mosset, le défi, la provocation, la querelle pour un oui ou pour un non sont les distractions favorites des villageois. Les procédures judiciaires sont une façon de continuer la guerre par d'autres moyens et personne n'échappe à ce tourbillon perpétuel. Mossèn Thomas Chritia, dénoncé par les consuls comme ne respectant pas les coutumes liturgiques et refusant de fournir des chandelles au prêtre des âmes, parle de la "haine et de la malice" de ses paroissiens et prétend que les consuls "sont poussés par quelque ennemi secret".
Dans un contexte où l'esprit évangélique ne règne pas sans partage, on est tenté de penser que si le seigneur n'avait pas existé, il eût fallu l'inventer. En éradiquant la seigneurie, la Révolution n'apportera pas pour autant la sérénité sur la place du village et les conflits inter villageois et intra villageois y feront rage : on n'a pas tous les jours un aussi beau prétexte pour régler ses comptes personnels.
(Capitationimpôt royal qui touche l'ensemble de la population (à la seule exception des ecclésiastiques). Tous les contribuables sont classés dans une grille de vingt deux catégories fiscales hiérarchisées.)
(Source : Les pouvoirs au village de Michel Brunet page 210 - Trabucaires 1998)
Patrimoine en 1758
Emmanuel Parès faisait partie des plus fortunés de la communauté de Mosset. En 1758, alors qu’il n’est plus Batlle et donc n’en perçoit plus le salaire, le niveau de contribution le place en deuxième position des contribuables derrière François Climens (37 livres), devant Jean Thomas son successeur comme Batlle (13 livres) et Dominique Matheu, premier consul en 1758 (26 livres).
Le rôle des impôts sur le revenu dit du vingtième (Vingtième : impôt royal sur le revenu pesant sur l'ensemble des sujets du Roi à l'exception des seuls ecclésiastiques) fait apparaître un impôt de 28 livres qui se réfère aux revenus des biens suivants1 (ADPO 100 EDT17)
1 maison et jardin, [Le portal de France], 1 journal de vigne, (Journal : mesure agraire de surface valant 0,35 hectare en Conflent) journaux de terre arrosable, journal de terre médiocre, industrie de chirurgien, bétail à cornes, troupeau à laine.
A titre indicatif, on relève parmi les ancêtres des Pares Garrigo descendants d'Emmanuel en 2000.
Michel Pajau7 livres,
Dominique Dimon (1727-1795), 4 livres (SOSA N° 224 époux de Françoise Vila),
Isidore Portell mineur, 11 livres époux de Marie Garrigo,
Isidore Portell (1728-1778) majeur, 8 livres, (SOSA N° 200 époux de Marie Llopet)
Jacques Corcinos, 4 livres,
Margarita Garrigo, veuve, 1 livre,
Baptiste Ville, 10 livres,
Thomas Corcinos (1713-1771), 23 livres, (SOSA N° 260 époux de Anne Marie Llopet)
Magdeleine Garrigo (née Portell Magdeleine (1717 – 1786), 1 livre, (SOSA N° 193 veuve de Garrigo Francesch (1712 - < 1758), brasier,
Pierre Cortie et son beau-père, 4 livres,
Isidore Garrigo, 3 livres,
Joseph Garrigo, 1 livre,
François Cortie, 5 Livres,
Pierre Garrigo (1732 – 1772), 1 livre,
Veuve Assens / Delmas, 10 livres,
- Monsieur le Curé [Il s’agit de Joseph Portell], 9 livres, avec la mention suivante le concernant "cela détaché du bénéfice que lui-même le conquis"
et concernant
Grand jardin et maison
½ journal de terre arrosable, journal de terre arrosable, et ½ journal de pré, cantonade à la montagne.
Patrimoine en 1785 d'Emmanuel Parès
Les propriétaires terriens en 1787
Un registre en langue catalane de 1787, donne une estimation en francs de la valeur des terres de la baronnie de Mosset. Elle exclue les autres biens tels que les propriétés bâties et les industries. (ADPO 100EDT19)
La traduction du texte est la suivante :
"Estimation de toutes les terres du territoire de Mosset, tant des étrangers que des habitants. Estimation en francs faite par les experts nommés par une assemblée générale le 28 octobre 1785."
Detras la Portella un hort : 10
A la Carola un camp, prat y hort, 142
A Coma Rallu un prat : 3
A Junquera una Vigny : 8
Detras la Portella un camp : 100
Al Cunq Perpignan terres y prats : 90
A Falgueras Perpignan terras : 100
Total : 453 (ADPO 100EDT16)
Conflit d’Arrosage
Le 16/03/1762, demande d'exécution de sentence à la requête de Don Jean de Crouilles et de Santa Pau, de Biure et de Margarit, Marquis d'Aguilar, Seigneur de Mosset, demeurant à Perpignan, contre les consuls de la communauté séculière de Mosset (consuls en charge en 1757) pour que la sentence rendue le 19/12/1760 soit exécutée contre la communauté et contre ces consuls de Mosset :
Joseph Arrous (1688-1765), consul,
Jacques Font (1716-1769), consul,
Jacques Lavila (1721-1784), consul,
Pour ce qui les concerne de la condamnation aux dépens faits et à faire par la sentence du 19/12/1761, soit 780 livres et contre leurs biens
Et les syndics du ruisseau commun entre les tenanciers arrosant de Mosset, Molitg et Campôme.
Le marquis d'Aguilar, demandeur, prétend que le ladite communauté de Mosset, et pour elle ses consuls, le débat titre nouveau des reconnaissances de la censive de vingt livres, monnaie de France, à laquelle ladite communauté et obtenue en sa faveur, suivant la retenue par Me Onufre Bordes le 2 juin 1722 et lui payent les arrérages de ladite censive. (ADPO 2E21/341)
Sur l'offre de leur tenir à compter tous les paiements faits à la marguillerie de l'église de Mosset alliant à cet effet institué un commandement contre les dits consuls de se pouvoir dans les délais de l'assignation d'une délibération de leur communauté qui les autorise à passer le ladite reconnaissance et en paiement de telles censives avec dépends et ladite communauté et pour elle Joseph Arrous, Jacques Font et Jacques Lavila, ses consuls répondent que la prétention du seigneur demandeur est juste, ayant en conséquence les dits consuls offerts de reconnaître ladite censive en faveur du seigneur et en lui en payer les arrérages comme de procéder dans un délai comptant à une assemblée de leur communauté pour ce pouvoir de la délibération convenable à ce sujet.
Ayant toutefois les dits consuls demandés, en même temps, garanti et indemnité pour raison des arrérages de ladite censive contre les dits
Dominique Matheu (1702-1771) Pagès de Mosset,
Emmanuel Parès (1707-1788) chirurgien de Mosset,
Joseph Borreil (avant 1704 - après 1763) brassier de Campôme,
Jean-Pierre Berjoan (avant 170- après 1762) brassier de Molitg.
Syndics du ruisseau en question qu'ils ont fait assigner à ces fins. (ADPO 11 BP498)
Suivent plusieurs pages sur ce sujet : à voir Haut
Pension viagère à son fils Emmanuel, ecclésiastique en 1774
Le 30/04/1774, à Mosset, Emmanuel Pares et Julia, chirurgien, juré de Mosset, pour faciliter à son fils, Emmanuel Parès et Fabre (1745-1813), l’exécution du saint désir, qu’il a, d’être promu aux ordres sacrés et autorisé de Monseigneur l’évêque d’Elne, constitue en faveur d’Emmanuel Parès et Fabre, son fils, 150 livres, monnaie de France, de pension viagère pour lui servir de titre clérical payable tous les ans, en deux termes et paiements égaux, de 6 en 6 mois et dont les premiers six mois du paiement commenceront d’avoir cours du jour qu’il aura pris l’ordre sacerdotaux et ainsi après les autres années, ce pareil jour, sous peine d’obligation de ses bien présents et à venir qu’il se soumet aux rigueurs de la justice et ainsi qu’il a promis et spécialement hypothéqué :
1 - une pièce de terre champ à Mosset dans la partie dite « Camp del Mosseto » de la contenance de quatre journaux de terres et confrontant :
- d’orient avec Rose Parès et Bousquet (1732-1793) et M. le marquis d’Aguilar.
- du midi avec le ruisseau de Molitg à Mosset.
- du couchant avec le chemin de Mosset à la Carole.
- de septentrion avec M. l’abbé de Prades.
Plus d’autres pièces de terre dans les terroirs de Mosset.
2 - la partie dite à la Carole de la contenance de trois journaux de terre, confrontant
- d’orient avec le ruisseau de la Carole.
- du midi de même et Rose Pares Bousquet.
- du couchant avec les jardins de la Carole.
- de septentrion avec le chemin dit «del Sill» et au bas de la ville.
Étaient présents Jean Thomas Pagès, Jacques Pompidor négociant, qui ont dit que les propriétés ci-dessus désignées et confrontées et spécialement hypothéquées appartiennent bien et valablement au constituant et que le revenu annuel est plus que suffisant pour satisfaire aux paiements de ladite pension viagère.
En présence de Jacques Prats, pagès, Jean-Pierre Seguy de Mosset et Dominique Bordes notaire royal et apostolique. ((ADPO 3E23 folio122 Dominique Bordes)