Ces " gens do Vingrau " comme dira plus tard Y.D. Gotteland avec mépris - qui ne veulent pas entendre raison; ou plutôt qui ne veulent entendre que leur raison.
Ces gens-là aiment bien Claude qui fut l'épicier du village pendant de longues années. Oh! il n'aimait pas beaucoup ce commerce et sa femme s'y investissait plus que lui qui lisait, écrivait, ou dessinait des B.D. dans l'arrière-boutique lorsqu'il n'était pas dans ses vignes.
Ni gros ni maigre, un peu cagneux, ses cheveux blancs, son visage un peu fermé, ses yeux bleus et sa pâleur lui confèrent une prestance certaine. Il parle peu, mais semble capable de résister à toutes les manœuvres et pouvoir faire face à tous les coups bas. Il est solide, honnête et décidé. On peut avoir confiance en lui.”
Hommage à Claude Bazinet.
Hommage à Claude Bazinet, maire de Vingrau de 1994 à 2008.
« La ville de Vingrau a fait un rêve, celui d’échapper à l’industrie de concassage. Les habitants de Vingrau ont fait un vœu, celui d’échapper à la logique du profit d’une multinationale. Pendant 10 ans, ils ont mené l’un des conflits environnementaux les plus importants qu’ait connus la France. Ils ont illustré un combat fondé sur l’intimité culturelle avec un pays remarquable et sur le sentiment profond de défendre la démocratie.
Lorsque Claude Bzazinet devient mère le 6 novembre 1994, à la tête d’une équipe opposée aux carrières, il obtient 68,8 % des voix d’une population fortement mobilisée. Ce jour-là, la légitimité du suffrage universel ne s’appuie pas que sur un vote mais sur un engagement clair de défendre le village et son site est d’empêcher l’implantation de la société Omia.
La vie de Claude Bazinet en sera bouleversée mais l’engagement sera tenu malgré toutes les avanies. Il aura su faire face a la pression constante du lobby des carriers, aux coups tordus de l’administration, aux procédures juridiques contradictoires. Il sera le maire d’un village en rébellion contre la classe politique qui accepte que l’industrie extractive défigure à jamais les Corbières. Sa lucidité et son calme sont des atouts essentiels et de rejoint par la les grandes figures de la révolte viticole qui se sont portés jadis à la tête des populations du Midi. Il n’a pas fléchi face aux intimidations policières et aux inculpations judiciaires. Il n’a pas hésité à mettre sa vie en danger en menant une grève de la faim dans sa mairie même.
L’attachement à la terre, à son histoire, ne tombe pas du ciel, né son expression peut prendre des formes différentes avec Claude Bazinet, elle était silencieuse est fixée dans le regard (…) »
Hommage de marque maillée, présidente de la Frene66.