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Parer Joseph (1735 - vers 1799)
Curé de Mosset de 1780 à 1792
Il y avait avant la Révolution trois frères Parer :
- Joseph Parer de 1770 à 1777, (probablement celui qui fut nommé à Mosset en 1780, après être passé par Villerach)
- François Parer de 1777 à 1778
- Pierre Parer de 1778 à 1791.
Les 2 derniers prêtent le serment constitutionnel lors de la Révolution et furent nommés, François curé et Pierre vicaire de Prades, le premier, Joseph, étant à Mosset. François Parer resta curé de Prades de 1791 à 04/l /1814 alors que que les 2 autres ont émigré.
Monseigneur Laporte vint à Prades en juillet 1804, "où il dut laisser pour curé, Monsieur Parer, duquel il ne put obtenir la rétractation de son serment malgré toutes les remontrances qu'il lui fit. Monseigneur revint à Prades en juillet 1805 pour recevoir la rétractation du curé que celui-ci lui avait promis et qu'il finit par faire le 19 juillet." ( Histoire de la ville de Prades de Ernest Delamont, note IV in fine.)
Le curé à Mosset Parer Joseph prêta serment, selon la forme adoptée par l'évêque d'Elne, c'est à dire selon une forme qui respectait la soumission à la Papauté. En 1791 il expliqua ouvertement au prône son serment, renouvela ses explications en mars 1792. Ne se sentant pas en sûreté, il émigra vraisemblablement en fin septembre 1792, car le dernier acte d'état civil qui porte sa signature est du 22 septembre 1792. (Mosset - Un vieux Village de J.J. Ruffiandis - 1970 - page 80.)
Précédemment curé de Villerach, "la nomination de Monsieur Joseph Parer qui eut lieu le 24 février 1780, mit fin à la vacance de la cure de Mosset, laissée par Francisco Portell..
Monsieur Joseph Parer était frère de Monsieur François Parer curé de Prades, ami intime des prêtres Escapes, originaires de Prades, illustres par leur science et leur piété. Les liens d'amitié qui l'unissaient à ses compatriotes lui valurent l'honneur au moment ou éclata la tourmente révolutionnaire de les accompagner dans l'émigration en Espagne où l'un de ses amis fut le directeur spirituel de Madame Marie-Thérèse, sœur du Roi Louis XVII. Monsieur Joseph Parer partit pour l'exil le 22 septembre 1792. Ses paroissiens le virent s'éloigner avec regret. Les notables de la commune, pour le retenir, lui promirent de lui faire un rempart de leurs corps ; Malgré cette engageante démarche, qui honore ses paroissiaux, son devoir ne permit à Monsieur Parer d'y acquiescer. Il ne pouvait reconnaître aucun pouvoir à la constitution civile du clergé ; il avait refusé un serment que tout prêtre instruit et consciencieux ne pouvait prêter. Il suivit donc ses illustres amis dans l'exil où il est mort pauvrement.
Un jeune prêtre rempli d'ambition, neveu du grand Portell, et portant son nom, Etienne Portell (1746-1808), était devenu, grâce à l'appui de son oncle, bénéficier de Millas. Apprenant le départ de Joseph Parer et les luttes de François Galiay son vicaire, il arrive dans son pays natal. Oubliant ou ne sachant pas que la constitution civile du clergé est en opposition formelle avec le Droit canon, il prête serment et s'y conforme ; et acceptant de cette constitution schismatique un pouvoir qu'il n'a point reçu de son évêque, il prend la place de Monsieur Parer, le vrai curé. Quant à lui, il meurt le 2 novembre 1808, probablement après être rentré dans le sein de l'église, que son ambition lui avait fait renier. " (Archives de la mairie de Mosset - Liste des curés et des vicaires qui ont administré l'église de la paroisse de Mosset de 1407 à 1944 - Rédacteur Joseph Sobra, curé de 1862 à 1866.)
Vicaires Joseph Parer :
- Jacques Ferréol, prêtre et vicaire 1784,
- Pierre Capdelayre, prêtre et vicaire 1785,
- François Galiay, prêtre et vicaire 1787, et qui joue un rôle civil et social important à Mosset pendant la Révolution.
De l'Église à l'État
Le 20/09/1792, l'Assemblée Législative vote le transfert des registres d'État civil de l'Église à l'État et donc des prêtres aux maires, substituant la notion de commune à celle de paroisse.
A Mosset, les deux prêtres sont Joseph Parer, curé et François Galiay, vicaire. Le 26/09/1792, François Galiay prête serment de fidélité à la Nation devant Joseph Porteil, maire et Léon Vila procureur.Avant la fin du mois Joseph Parer, émigre en Espagne ; son dernier acte est le baptême de Jean Joseph Simon Palagri le 22/9/1792.
L'acte suivant est le baptême de Joseph Cosme Fabre célébré par le vicaire François Galiay le 26/9/1792. Le vicaire continuera d'assurer les cérémonies pendant deux mois selon le rite de " l'église catholique et romaine ".
Le vote de l'Assemblée Législative du 20/9/1792 est mis en application à Mosset en novembre. Le maire note sur le registre d'état Civil : " Clos ainsi par nous Joseph Porteil, maire de cette commune le 15 novembre 1792 et le premier de la république française." Les actes sont désormais signés de l'officier d'état Civil ; tout d'abord par Sébastien Pacuill pendant un mois puis de nouveau par François Galiay qui a ainsi deux chapeaux : celui de curé et celui d'officier d'État Civil. Il était pour cela probablement plus compétent et peut-être plus disponible ? A Mosset on est pragmatique.