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Francesh Michel Hyacinthe Portell (1738-1826)
Curé de Mosset de 1804 à 1808
Né à Mosset
Francesh Michel Hyacinthe Portell, né le 27 septembre 1738, est le fils de Julia Portell et de Catherine Oliver.
Il est le cousin second de Etienne Porteil (1746-1808), curé jureur de Mosset qu'il remplace en 1804.
Son père Julia Porteil (1697-1742) était le cousin germain de François Porteil (1692-1777), le " Grand Porteil ", curé de Mosset de 1734 à 1777 et aussi du frère de ce dernier, Joseph Porteil (1708-1779), vicaire à Mosset en 1732.
Les Porteil de cette branche sont, sur trois générations, des brassiers (Traballado) ou des sabotiers (Sabater) ou des ecclésiastiques. Ils appartiennent à une classe sociale relativement modeste.
Vicaire à Mosset en 1765 de son cousin
Curé de Conat
Le 20/11/1767, à 29 ans, François Porteil prend possession de l'église St Jean Baptiste de Conat, probablement son premier poste de curé. (ADPO 1G118)
En 01/1776, à Villefranche
M. Porteil curé jouissant d'un revenu de 2183 livres. (ADPO L1163 - Etat des biens nationaux d'origine ecclésiastique et du clergé du Conflent).
Bulle Unigenitus en 1776
Le 30/01/1776 en l'église Saint Jacques de Villefranche François Portell prêtre curé de Conat a rejeté et condamné les propositions de Cornellius Jansesnius suivant le bulle de notre Saint père le pape Clément onzième qui commence par uiream domini Sabaot et a admis et admet purement et simplement la onstitution unigenitus dei filius donnée par le même Saint père le pape nouvellement pourvu par autorité ordinaire de la cure de l'église paroissiale de saint Jacques de la ville de Villefranche par collation à lui faite par l'illustre Révérend Mr. Jacinthe Girbau prêtre chanoine et vicaire général du diocèse le 11 du courant mois. "(ANPO 3E23/49 Folio 208)
La bulle unigenitus est la Bulle que le pape Clément XI accorde à Louis XIV en septembre 1713 pour dénoncer le courant janséniste et notamment l'oratorien Pasquier Quesnel. Elle condamne comme fausses et hérétiques 101 propositions extraites des Réflexions morales, son ouvrage paru en 1692 et qui continue d'asseoir son succès. Loin de mettre fin aux divisions de l’Eglise cette bulle provoque la coalition, voire la fusion de plusieurs oppositions : gallicane, richériste et janséniste. Face au refus du parlement de Paris de l'enregistrer et aux réticences de certains évêques, Louis XIV cherche à l'imposer par la force.
L'opposition à la bulle se réveille lors de la Régence et en appel à un concile général. Fleury qui arrive au pouvoir la fait devenir loi du royaume par le lit de justice royal du 24 mars 1730 et continue une épuration du clergé ce qui attise les oppositions (clergé, parlement).
À partir de là, le jansénisme se construit comme opposé aux proclamations de la bulle.
La Constitution Apostolique Unigenitus (nommée ainsi par ses premiers mots en latin Unigenitus Dei filius, c'est-à-dire " le fils unique engendré par Dieu), est une bulle pontificale célèbre promulguée par le Pape Clément XI, elle ouvrit en France la phase finale de la controverse janséniste. 101 propositions de Pasquier Quesnel s'y trouvent condamnées comme " fausses, captieuses, mal sonnantes, injurieuses aux oreilles pieuses, scandaleuses, pernicieuses, téméraires, préjudiciables à l'Église et à ses pratiques, insolentes envers l'Église et l'État, séditieuses, impies, blasphématoires, suspectes d'hérésie et sentant l'hérésie, favorisant les hérétiques, l'hérésie et le schisme, fausses, proche de l'hérésie, souvent condamnée, hérétiques et faisant revivre différentes hérésies, surtout celles que contenaient les fameuses propositions de Jansénius ".
La controverse sur l'acceptation de la bulle Unigenitus en France nous éclaire plus sur la conduite de la diplomatie à la cour de Louis XIV dans sa vieillesse qu'elle ne le fait sur ce qu'est en fait le jansénisme.
En 1671 Pasquier Quesnel avait publié son livre Abrégé de la morale de l'Évangile, qui contenait les quatre Évangiles en français, accompagnés de courtes notes explicatives, afin d'aider à la méditation. L'ouvrage fut approuvé par l'évêque de Châlons. Des éditions augmentées suivirent, comprenant un texte français annoté du Nouveau Testament tout entier, en 1678 et 1693-4. Cette dernière édition fut chaleureusement recommandée par le nouvel évêque de Chalons, Louis Antoine de Noailles. Alors que la première édition du travail ne contenait que quelques traces de jansénisme, la tendance janséniste se manifesta davantage dans la deuxième édition et, sous sa forme complète de 1693, il était " envahi de pratiquement toutes les erreurs du jansénisme " pour parler comme l'Encyclopédie Catholique. Plusieurs évêques en interdirent la lecture et Clément XI le condamna dans une bulle, le 13 juillet 1708 ; celle-ci pourtant ne fut pas acceptée en France, parce que ses termes et la façon dont elle avait été publiée étaient en opposition avec les prérogatives traditionnelles de l'église Gallicane. Il ne fallait pas s'attendre à ce que Noailles, qui était devenu entre temps archevêque de Paris et cardinal, et qui en 1702 avait fait disparaître le cordon ombilical de Jésus, une relique longtemps vénérée à Chalons, retirât au livre l'approbation qu'il lui avait donnée et le jansénisme releva encore une fois la tête.
Pour mettre un terme à cette situation plusieurs évêques, sous l'inspiration de Louis XIV lui-même, demandèrent au pape de publier une bulle pour remplacer celle qu'ils ne pouvaient admettre. Cette bulle devait éviter dans son expression tout ce qui pouvait contrarier les " Libertés Gallicanes " et être soumise au gouvernement français avant sa publication. Pour éviter un nouveau scandale, Clément se soumit à ces conditions humiliantes et, en février 1712, nomma une congrégation spéciale de cardinaux et de théologiens pour extraire du travail de Quesnel les propositions qui méritaient d'être censurées par l'Église. Le membre le plus influent de cette congrégation était le cardinal Fabroni.
Il fallut à la congrégation dix-huit mois pour exécuter sa tâche, et le résultat fut la publication à Rome de la bulle Unigenitus, le 8 septembre 1713. Cette Bulle commence par l'avertissement du Christ contre les faux prophètes, surtout ceux qui " propagent secrètement les doctrines du mal sous couvert de la piété et qui présentent sous un jour de sainteté des sectes qui apportent la ruine " ; vient ensuite la condamnation de 101 propositions prises textuelles dans la dernière édition de l'œuvre de Quesnel comme : quand la grâce travaille elle est toute-puissante et irrésistible; sans grâce l'homme ne peut commettre que le péché; le Christ n'est mort que pour les prédestinés ; tout amour qui n'est pas surnaturel est mauvais ; sans amour surnaturel il ne peut y avoir aucun espoir en Dieu, aucune obéissance à Sa loi, aucune bonne œuvre, aucune prière, aucun mérite, aucune religion ; la prière du pécheur et ses autres bonnes actions exécutées par peur de la punition constituent seulement de nouveaux péchés; l'Église consiste seulement dans les justes et dans les élus ; la lecture de la Bible est obligatoire pour tous; l'absolution sacramentelle devrait être remise jusqu'à la fin de la pénitence ; les pasteurs suprêmes ne peuvent exercer le pouvoir d'excommunication de l'Église qu'avec le consentement, au moins tacite, du corps entier de l'Église ; l'excommunication injuste n'exclut pas l'excommunié de son union avec l'Église. La Bulle dénonce des erreurs dans beaucoup d'autres affirmations du livre de Quesnel, sans toutefois les spécifier, et, en particulier, dans la traduction du Nouveau Testament, qui, la Bulle l'affirme, a été altérée de façon condamnable (damnabiliter vitiatum) et ressemble beaucoup à une traduction française auparavant condamnée.
Louis XIV reçut la Bulle à Fontainebleau le 24 septembre 1713 et en envoya une copie au Cardinal Noailles, qui retira son approbation aux Réflexions Morales donné en 1695. Le roi convoqua également le clergé français qui se réunit à Paris pour accepter la bulle. À la première séance, Noailles nomma un comité présidé par le Cardinal de Rohan, de Strasbourg, pour voir quelle manière d'accepter la Bulle serait la plus convenable. Les tentatives de Noailles pour empêcher une acceptation sans condition furent vaines et le rapport du pape fut accepté et enregistré officiellement . Une instruction pastorale de Noailles interdit à ses prêtres sous la peine de suspension d'accepter la Bulle sans son autorisation, mais elle fut condamnée par Rome. Les évêques de France se divisèrent. Le pape estimait que son autorité était menacée et il avait l'intention de convoquer Noailles devant la Curie et, si besoin était, de lui retirer son cardinalat. Mais le roi et ses conseillers, voyant dans cette procédure une intrusion dans les " Libertés Gallicanes ", proposèrent de convoquer un concile national au lieu de celui qui devrait juger Noailles et sa fraction minoritaire et prononcer une sentence contre eux.
Le pape n'appréciait pas cette idée de convoquer un conseil national, qui pourrait prolonger la dispute sans profit et mettre en danger l'autorité vaticane. Il signa pourtant deux brefs, le premier demandant à Noailles l'acceptation sans condition de la bulle dans les quinze jours, sur peine de perdre son chapeau et d'encourir les censures canoniques, l'autre plus amène se contentait de montrer la gravité de l'offense faite par le cardinal. Les deux brefs furent mis en possession du roi, en lui demandant de donner le moins sévère au cas où il y aurait quelque espoir fondé que le cardinal se soumît rapidement. Mais, tandis que Noailles ne laissait voir aucun espoir de soumission, le plus sévère des deux brefs était rejeté par le roi comme contraire aux " Libertés Gallicanes ". Louis XIV, revint alors à l'idée de convoquer un concile national, mais il mourut le 1er septembre 1715 avant sa convocation.
Philippe II d'Orléans, maintenant Régent, penchait du côté des adversaires de la Bulle. La Sorbonne se hâta de passer une résolution qui annulait l' enregistrement de la Bulle qu'elle avait fait précédemment et vingt-deux Sorbonistes qui protestaient furent exclus de la faculté. Les Universités de Nantes et de Reims rejetèrent elles aussi la Bulle. En conséquence Clément XI retira à la Sorbonne tous les privilèges papaux qu'elle possédait et tenta de la priver du droit de conférer des grades. Le 1er mai il avait envoyé deux brefs en France. Le premier, adressé au régent, lui reprochait sévèrement de favoriser les adversaires de la Bulle; l'autre, adressé à l'opposition, menaçait de priver Noailles de la pourpre et de procéder canoniquement contre tous ceux qui n'accepteraient pas la Bulle dans les deux mois. Ces brefs ne furent pas acceptés par le régent parce que leur texte n'avait pas été soumis auparavant à ses ministres. Mais il envoya à Rome Chevalier, janséniste et vicaire général de Meaux, que le pape refusa cependant d'accueillir, quand il devint clair que son seul but était d'arracher à Clément XI l'aveu que la Bulle était obscure et réclamait une explication. Au cours d'un consistoire tenu le 27 juin 1716, le pape prononça pendant trois heures une allocution passionnée au cours de laquelle il mit au courant les cardinaux de la façon dont la Bulle avait été reçue en France et il fit savoir son intention de dépouiller Noailles du cardinalat. En novembre suivant il envoya en France deux nouveaux brefs, l'un au régent pour lui demander sa coopération pour faire disparaître l'opposition à la Bulle, l'autre aux acceptants, pour les mettre en garde contre les intrigues des récalcitrants et leur demander d'exhorter leurs frères dans l'erreur pour qu'ils renonçassent à leur résistance.
Le 1 mars 1717, quatre évêques (Soanen de Senez, Colbert de Montpellier, Delangle de Boulogne et de La Broue de Mirepoix) publièrent un appel contre la Bulle à un concile général, fondant ainsi le parti connu par la suite sous le nom d'" appelants ". Ils furent rejoints le 5 mars par la Sorbonne, la faculté de théologie de Reims le 8 mars et celle de Nantes le 10 mars ; et aussi par l'évêque de Verdun le 22 mars, celui de Pamiers le 12 avril, ceux de Châlons, de Condom, d'Agen et de Saint-Malo le 21 avril, celui d'Auxerre le 14 mai et plus d'une année plus tard par l'évêque de Laon, et ceux de Bayonne et d'Angoulême. Bien qu'une lettre personnelle du pape, datée du 25 mars et une lettre collective des cardinaux à Rome eussent pressé Noailles de se soumettre, il n'en rédigea pas moins le 3 avril un appel, " du pape manifestement mal informé, et de la Constitution Unigenitus, en vertu des décrets des Conciles de Constance et de Bâle, au pape mieux informé et à un concile général qui devrait se tenir à l'abri de toute contrainte et dans un endroit sûr ". Il s'abstint cependant de publier immédiatement cet appel, mais le déposa aux archives de l'officialité de Paris. Le 6 mai il écrivit une longue lettre à pape, dans laquelle il s'efforçait de justifier sa position et celle de ses partisans. Quelques mois plus tard son appel contre la Bulle fut publié. Les appelants furent bientôt rejoints par un grand nombre de prêtres et de religieux, appartenant surtout aux diocèses de Paris et de Reims. Pour gonfler la liste des appelants les noms de laïcs et même de femmes y avaient été acceptés. Le nombre des appelants aurait atteint entre 1800 et 2000, ce qui est vraiment peu, si nous considérons qu'on avait dépensé environ 1 500 000 livres pour les récompenser.
Le 8 mars 1718 parut un décret de l'Inquisition, approuvé par Clément XI, qui condamnait l'appel des quatre évêques comme schismatique et hérétique et celui de Noailles comme schismatique et proche de l'hérésie. Comme ils n'avaient pas retiré leur appel dans un délai raisonnable, le pape publia le 28 août 1718 la Bulle Pastoralis officii ", où il excommuniait tous ceux qui refusaient d'accepter la bulle Unigenitus. Mais là encore ils firent appel de cette deuxième bulle. Noailles, finalement, fit une soumission équivoque le 13 mars 1720, en signant une explication de la bulle Unigenitus, établie sur l'ordre du secrétaire d'État, l'abbé Dubois, et par la suite approuvée par quatre-vingt-quinze évêques. Après toutes sortes de pressions du roi et des évêques, il publia cette acceptation équivoque de la Bulle dans son instruction pastorale du 18 novembre 1720. Mais cela ne satisfaisait pas Clément XI, qui exigea une acceptation sans condition. Après la mort de Clément XI, le 19 mars 1721, les appelants persistèrent dans leur obstination sous les pontificats d'Innocent XIII (1721-24) et de Benoît XIII (1724-30). Noailles, l'âme de l'opposition, en vint finalement à une soumission sincère et sans condition le 11 octobre 1728 et il mourut peu après (le 2 mai 1729). Le siège apostolique, dans une action concertée avec Vintimille, le nouvel archevêque de Paris, et le gouvernement français, amena les uns après les autres la plupart des appelants à se soumettre.
La controverse janséniste semble s'être éteinte.
L'opposition à la bulle se réveille lors de la Régence et en appelle à un concile général (d'où l'appellation d'appelants). Arrivant au pouvoir, Fleury la fait devenir loi du royaume par le lit de justice du 24 mars 1730 et continue une épuration du clergé ce qui attise les oppositions clergé/Parlement.
À partir de là, le jansénisme se construit comme opposé aux proclamations de la bulle.(Wikipedia)
Emigré en 1793
Pour obéir à la loi du 26/08/1791, le quitte Villefranche avant le 15 fructidor an II. (1 septembre 1794) (ADPO L1151)
Inventaire de 27/09/1793
Isidore Lavila est chargé par le district pour aller à Villefranche et faire l'inventaire des meubles et effets, pour être vendus aux enchères des émigrés suivants : Villefranche, Lacroix, Porteil (ADPO L1310)
Inventaire le 14 octobre 1793,
Selon l'arrêté du 13 thermidor an 9, " Le 14 octobre 1793, an II de la République, nous Isidore Lavila, membre du directoire du district de Prades, commissaires nommés par le directeur du même district, aux fins d'inventorier l'immeuble et les effets existants dans la maison habitée par Porteil curée de Villefranche, déclaré émigré par arrêté du directeur du département le 28 juillet 1793.
Nous étant transporté à Villefranche en présence des citoyens :
- Raymond Berjoan, officier municipal,
- Michel Sabater, procureur de la commune, commissaires nommés par la municipalité,
- Gaudérique Berjoan, maire de Villefranche.
Nous nous sommes rendus dans une chambre qui donne sur la grande rue... Puis dans une chambre donnant sur le rempart... Puis au deuxième étage.
Dans une autre cave donnant sur la rue nous avent trouvé cinq tonneaux pleins que Marguerite Boher épouse de Jean Boher, a déclaré lui appartenir.
La citoyenne Eulalie Compte née Pallares de Rigarda épouse de François Xavier Compte de Prades... »
Estimation de cette maison le 2 thermidor an II, maison qui est régie par l’hôpital de Villefranche, à 2400 livres. Maison confrontant… (ADPO 1Qp271 et 1Qp160)
- d’orient les héritiers de Pierre Bassères,
- du midi, avec la grande rue,
- du couchant avec François Vicens,
- du nord, avec les remparts.
Maison adjugée à Didace de Villefranche pour 2700 livres. (ADPO 1Qp674, inventaire d'immeubles de François Porteil)
Récupération d'une cuve.
Marie Porteil, épouse de Joseph Marty cordier de Codalet, expose que se trouvant l'unique sœur de François Porteil, prêtre curé de Villefranche déporté et que par conséquent sa succession lui est dévolue conformément à la loi.
Elle a appris qu'on se disposait à faire vendre tous les outils et effets qui ont servi à fabriquer le salpêtre. Elle craint qu'on ne lui fasse vendre par mégarde une cuve qui lui appartient, comme ayant succédé au bien du dit Porteil prêtre, déporté, son frère.
Les membres de l'administration de Corneilla répondent positivement le 21 messidor an V. (ADPO 1Qp674)
Retour d’Espagne en 1801
François Portell fut curé de Conat de 1767 à 1776. A cette dernière date il passa à la rectorie de Villefranche. Après 10 ans d'exil à l'époque de la Révolution, il revint en 1801 reprendre sa paroisse, d'où il fut transféré à Mosset en 1804. Il mourut en 1826 curé de Finestret.
Curé e Mosset de 1804 à 1808
"Lors de la restauration du culte catholique en France, quand les évêques instituèrent des curés dans les paroisses de leurs nouveaux diocèses , Monsieur François Portell, ancien vicaire de Mosset en 1765, et puis curé plébain de Conat, fut nommé curé desservant de Mosset par Monseigneur Arnaud-Ferdinand de Laporte évêque de Carcassonne et de Perpignan.
Ce qu'était devenu pendant la tourmente révolutionnaire, le curé plébain de Conat, nous l'ignorons. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il fut préféré, par l'autorité diocésaine, à son ambitieux et peu consciencieux parent [Etienne Porteil ] pour occuper légitimement le poste de Mosset.
Visite de l’ évêque
En 1805, le 3 septembre, un an après avoir été nommé au poste de Mosset, Monsieur François Portell reçu la visite de son évêque Monseigneur Arnaud-Ferdinand de Laporte. Sa grandeur fut reçue avec enthousiasme, à l'entrée du village, par la majeure partie de ses habitants en habits de fête ; placée sous le dais elle fut solennellement accompagnée à l'église paroissiale où le sacrement de la confirmation fut administré aux personnes à ce préparées.
Homme d'un certain savoir, mais appartenant à une famille qui n'était point des plus notables, il fut, par une intrigue ou une certaine coterie, forcé d'abandonner son poste en faveur de son vicaire. Il fut nommé curé desservant de Finestret où il mourut." (Archives de la mairie de Mosset - Liste des curés et des vicaires qui ont administré l'église de la paroisse de Mosset de 1407 à 1944 - Rédacteur Joseph Sobra, curé de 1862 à 1866.)
Vicaire :
Joseph Climens, vicaire 1804, qui devient curé desservant de 1808 à 1835
Finasseries de marguilliers en 1806
Nous avons de lui une lettre qu'il écrivit de Mosset le 19 mars 1806 aux marguilliers de Villefranche, sa précédente paroisse :
" Messieurs, le besoin où se trouve mon église qui par le malheur des temps, est dépourvue du lignum Crucis (parcelle du bois de la Croix), me force à réclamer la portion enchâssée dans une petite boîte d'argent que je prêtai à votre église jusqu'à ce que vous en seriez pourvus.
Je viens en conséquence, Messieurs, vous prier de vouloir m'envoyer le plutôt possible par une main sûre et fidèle la boîte que je sollicite. Le besoin indispensable motive la justice de ma demande.
Veuillez bien, Messieurs, recevoir l'assurance des sentiments sincères de celui qui a l'honneur d'être très parfaitement, Messieurs, votre très humble serviteur.
François Porteil, curé desservant."
A cette lettre, les marguilliers de Villefranche répondirent ainsi le 21 avril 1806 :
" Monsieur, en réponse à votre lettre par laquelle vous nous faites savoir que le besoin où se trouve votre église qui, par le malheur des temps, est dépourvue du lignum Crucis, vous force à réclamer la portion enchâssée dans une petite boîte d'argent que vous prêtâtes à notre église jusqu'à ce que nous en serions pourvus, et en conséquence vous nous priez de vouloir vous envoyer le plutôt possible, par une main sûre et fidèle, la boîte que vous sollicitez, en ajoutant que le besoin indispensable motive la justice de votre demande.
Nous ne pouvons disconvenir que vous êtes fondé à réclamer ce qui vous appartient. Lorsque vous étiez notre curé, vous avez bien voulu prêter à notre église votre portion du précieux instrument de notre salut, la voyant dans le même état, par le malheur du temps, où se trouve, comme vous le dites, votre église. Il est bien juste qu'ayant cessé d'être notre curé, vous donniez la préférence à l'église de Mosset que vous occupez, pour l'enrichir d'un don si inestimable.
Mais nous vous prions d'observer que vous avez prêté à notre église votre portion du lignum jusqu'à ce que nous en serions pourvus, ainsi que vous le dites dans votre lettre. Vous devez donc attendre jusqu'à cette époque.
Nous avons communiqué votre lettre à notre pasteur qui pourra s'occuper de cet objet auprès des supérieurs dès le premier moment de son loisir.
Nous sommes avec respect, Monsieur, vos très humbles et très obéissants serviteurs." (Les églises de la vallée de Molitg par Abbé Albert Cases, Conflent page 13.)
Curé de Finestret de 1808 à 1825
François Portell fut curé de Conat de 1767 à 1776. A cette dernière date il passa à la rectorie de Villefranche. Après 10 ans d'exil à l'époque de la Révolution, il revint en 1801 reprendre sa paroisse, d'où il fut transféré à Mosset en 1804. Il mourut en 1826 curé de Finestret.
Lettre à l’évêque
Lettre de Monsieur l'Abbé François Porteil à l'évêque Monseigneur de Saunach Belcastell, nouvellement nommé à la tête du diocèse. Il exprime ainsi qu'il ne peut venir lui présenter ses respects :
" Finestret le 07-07-1824,
Monseigneur,
Il est consolant et plus glorieux encore, pour le pasteur de Finestret, de posséder aujourd'hui au milieu des ouailles confiées à la sollicitude pastorale, l'illustre et digne prélat que l'autorité du saint Siège apostolique et la majesté royale viennent de placer sur tout le département.
La sagesse qui seule a présidé dans l'heureux choix d'une impartialité généralement reconnue, motive le juste et particulier éloge d'un vieillard de 88 ans, le plus ancien curé de tout votre diocèse.
Il atteste n'avoir jamais employé ni ouïe d'autre protection que celle de son prélat immédiat.
Les infirmités journalières qui accompagnent la triste vérité de ses jours le privent du respect et soumission qu'il désire présenter par lui-même à votre Grandeur. La bienfaisance qui le caractérise ose anticiper qu'elle daignera accorder indulgence à l'humble obtention que sollicite de votre Grandeur le plus respectueux et soumis de vos prêtres." (Bibliothèque diocésaine de Perpignan - Liasse Finestret - Liasse N°1)