Période de 1853 à 1861 - La guerre de Crimée - Histoire de Mosset

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Période de 1853 à 1861 - La guerre de Crimée

XIXe siècle > 1853 à 1861

La guerre de Crimée (1854-1856)


La guerre de Crimée
Depuis Napoléon Ier la France s’est relativement peu engagée dans des conflits extérieurs. Déclarée en 1854, la guerre de [link:3]Crimée[/link:3] fut une guerre entre la Russie Impériale et une coalition comprenant l'Empire Ottoman, le Royaume-Uni, la France et le Royaume de Sardaigne. Loin du prétexte religieux des lieux Saints, la véritable objet du conflit est d'empêcher la Russie de profiter de la faiblesse de l'Empire ottoman pour s'assurer du contrôle des détroits du Bosphore et des Dardanelles et de contrôler ainsi le commerce maritime entre la mer Noire et la Méditerranée. Le siège puis la chute de Sébastopol constituent les éléments les plus importants de ce conflit.

La Campagne de Crimée - 1858
 Passage de la rivière l'Alma - (Collection Pascal Decamp)

Le 8 septembre 1855, la tour Malakoff tombe aux mains des Français et des Anglais dirigés par le général Mac-Mahon, devenu célèbre notamment pour cette victoire, au cours de laquelle il prononça son fameux "J’y suis. J’y reste." Le soir même, les Russes évacuaient Sébastopol après avoir détruit leur défense et incendié leurs navires. En 332 jours de sièges, les alliés avaient perdu 120000 hommes, autant chez l’adversaire. Les Français en perdirent 95000 dont 75000 à la suite de maladies, les Anglais environs 25000 et les Sardes, entrés plus tard dans le conflit, 2000.

La conscription de 1848 à 1862
Depuis 1832 la durée du service militaire est de 7 ans. Le tirage au sort et le remplacement en sont les particularités. Ne faisaient le service que ce qui tiraient le bon numéro. Les autres, pour ne pas partir devaient être dispensés, soit pour une malformation physique, soit pour une raison familiale. Ceux qui pouvaient payer se faisaient remplacer.  
En 1855, Napoléon III, supprime le remplacement. mais on peut en être exonéré totalement en versant la somme de 2500 Francs.

Morts en Crimée

Joseph Marty

1831-1855

Pierre Portal

1828-1855

François Porteil

1826-1855

François Dimon

1833-1856

Les Mossétans
Les militaires originaires de Mosset n’ont pas été épargnés par cette guerre. Quatre militaires  y sont morts dont 3 exemptés de service militaire qui ont tenté leur chance et sont partis volontaires comme remplaçants, espérant amasser un petit pécule. Le pécule a profité aux héritiers :

1 - Joseph Marty (1831-1855) dit "En Pifre" est le fils de Mathieu Marty (1805-1865) et de Catherine Galaud (1806-1883). "Ne sait ni lire ni écrire, il est exempté par la force de son numéro." Il part comme remplaçant pour la somme de 1400 francs.
Il est tué dans les tranchées devant Sébastopol le 02/05/1855 4 mois avant sa chute et le départ des Russes
.
2 - Pierre Portal dit (1828-1855) dit "Calou," est le fils de Michel Portal (1789-1847) et de Thérèse Cortie (1799-1884). Il sait lire et écrire et est exempté comme " fils aîné de veuve."

Tranchée devant Sébastopol
Tranchée devant Sébastopol - Gravure de Muraine

Incorporé au 36e Régiment d'Infanterie de ligne le 15 décembre 1850 comme remplaçant d'Antoine Emilien Laborie, il passé ensuite au 3e Régiment de Zouaves le 14 mars 1852
Il est tué à Traktir  le 23 mars 1855. Tarktir est sur la rivière la Tchernaïa qui sépare les belligérants. Le pont de Tarktir, enjeu de violents combats, sera pris par le 1er Chasseurs d'Afrique le 25 mai 1855.

3 - François Porteil (1826-1856) dit "Mestraspaze," est le fils de Jean Porteil (1790-1856) et de Marie Joulia (1791-1833)¨.
Reconnu propre au service il est cependant remplaçant de François Sournia propriétaire demeurant à Ille-sur-Têt. Il est soldat au 53e puis au 10e Régiment d'Infanterie de Ligne et prend part à la guerre de Crimée.
Le 23 septembre 1855 il décède à Inkerman de "désarticulation de l'épaule gauche, blessure reçue sur le champ de bataille," dans les semaines qui suivent la chute de Sébastopol.
Ses héritiers se partageront les 2.000 francs de son contrat de remplacement.

Bataille d'Inkerman
Image de David Rowlands

4 - François Jérôme Pierre Dimon (1833-1856) dit "En Mire," fils de Dominique Dimon (1784-1883) et de Jeanne Brouzi (1799-1878) et aussi frère de Jean Dimon (1842-1905) époux Pardineille qui lui décédera par accident en 1905 au Ribéral.

Il est vraisemblablement décédé de maladie à Constantinople le 27 mai 1856, 9 mois après la prise de Malakoff qui met fin au siège de Sébastopol et 3 mois après la signature du traité de Paris. Le choléra, fait plusieurs dizaines de milliers de victimes, suivi en cela du typhus et de la dysenterie.

Trois autres Mossétans ont été plus chanceux :
1 - Nicolas Mestres (1833-1914) dit "Descasat" fils de Isidore Mestres (1793-1868) et de Marie Botet (1792-1858) qui avait tiré le mauvais numéro 8 au Conseil de Révision. Il est père d'Isidore Mestres (1874-1936) qui lui a connu la Tunisie avec le 126e RIT.

2 - Adolphe Gaché (1833-1885) est le fils de Bonaventure Gaché (1833-1885) et d'Antoinette Payra (1809-1884).
Engagé volontaire en 1852, à 19 ans, il gravira tous les échelons de la hiérarchie militaire pour terminer au grade de capitaine et décoré de la Légion d'honneur.
Il a été blessé à Sébastopol par un éclat d'obus au côté gauche du thorax ce qui l’a autorisé à porter la médaille de sa majesté la reine d'Angleterre.

Le Capitaine Adolphe Gaché (1833-1885)
Gache Adolphe

3 - Sébastien Arrous (1824-1905) est le fils de Sébastien Arrous (1788-1865) et de Marie Porteil (1790-1845). Décoré de  l'ordre du Medjidieh de Turquie le 15 novembre 1856, de la médaille Militaire le 29 décembre  1855, de la médaille de la Reine d’Angleterre il est nommé Chevalier de l'Ordre de la Légion d'Honneur par décret du 27juillet 1867.  Il a gravi tous les échelons  jusqu'au grade de Garde de 1ère classe.
L'ordre du Medjidieh a été ondé en 1852 par le sultan ottoman Abdul Medjid (1823-1861) pour récompenser les services civils et militaires des nationaux et des étrangers.

La population de Mosset a été légèrement plus touchée par cette guerre que les autres communes françaises. En effet avec 4 morts pout 1350 habitants le taux de décès est de 3 pour 1000. Dans ce conflit, la France a perdu 95000   soldats et avec 36,7 millions d’habitant le taux n’est que de 2,6 pour mille.

Au cours de ces 2 ans de guerre la mairie de Mosset est passée en 1855 d’Isidore Porteil (1791-1871) à Maurice Corcinos (1804-1863). Le premier a fait  son service militaire à la fin du 1er Empire et a été élu  sous-lieutenant de la Garde nationale locale en 1831. Le second a été élu eu même grade la même année et Lieutenant en 1834 mais il a fait le nécessaire pour ne  pas effectuer de service. Au conseil de révision de 1824 sa réclamation  sur sa mauvaise constitution physique a été jugée non fondée. Il s’est fait remplacer  par Julien François Terrals (1802-1875).

Contrat de remplacement au service militaire
Le contrat a été signé le 20 novembre 1825 chez maître Jaume, notaire à Perpignan, par Jean Baptiste Corcinos, propriétaire aisé, père de [link:3]Maurice[/link:3], fils aîné et qui tient à le faire savoir en l’indiquant clairement dans sa signature.
Le contrat de 4 ans prend fin le 28/01/1829. Julien Terrals, musicien au troisième Régiment d'Infanterie Légère, domiciliée à Mosset reconnaît avoir reçu, en plusieurs fois, en espèces d'or et d'argent de Maurice Corcinos propriétaire la somme de 1300 Francs que Jean Baptiste Corcinos père s'était obligé de lui payer. (ADPO 3E23/79 Bordes Notaire N°25)

Médaille de Crimée décernée par la reine Victoria
Médaille de Crimée

Guerre contre l'Autriche (3 mai 1859)
Une autre guerre, de courte durée, deux mois, eu lien durant cette période contre l’Autriche. Elle concernait l’unité italienne. Elle est connue par les batailles de Magenta et de Solferino et en particulier par cette dernière qui vit naître la première Organisation Non Gouvernementale (ONG), la Croix Rouge. Elle prit fin par le traité de Zurich.
Mosset ne semble pas avoir été touché par ce dernier conflit.

Bataille de Magenta
La bataille de Magenta - Adolphe Yvon (1817-1893)
Bataille de Solférino
La bataille de Solferino (Collection Patrick Herlemont)
 
Mis à jour le 13/02/2018
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