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Affaire Arbos
Déclarations adressées à M. Bès-Siré,
Le 25/10/1888, Quès Joseph, Albisson Louis, Escaro Pierre, Bazinet Thomas, Prats Julien, Arcens Joseph de Mosset écrivent à M. Bès-Siré, juge de Paix à Olette.
"Je soussigné… déclare avoir entendu dire à M. Arbos, instituteur à Mosset : "On veut chercher à me faire changer mais j'ai les moustaches plus longues que M. Bès-Siré et Vilar député."
On remarque l'annotation manuscrite au crayon concernant Joseph Quès : "Père né à Vernet, un des chefs de la réaction. Il figurait lui-même sur la liste de Palol, maire du 16 mai, aux dernières élections." Et concernant Joseph Arcens : "ancien crieur public du 16 mai, révoqué par M. Cantié."
Lettre du 20/10/1888 de Monsieur Vilar, député, au Préfet.
"Je reçois de nombreuses lettres d'amis et particulièrement de M. Rouffiandis, ancien Maire de Mosset, et président du conseil d'Arrondissement contre M. Arbos dont le déplacement serait très favorablement accueilli. Cet instituteur a pris une telle attitude que 10 pères de famille ont retiré leurs enfants de l'école publique qu'il dirige."
Lettre du 10/11/1888 de Monsieur Escaro à M. Bès-Siré.
"Cher Monsieur Bès-Siré,
J'ai l'honneur de vous informer que hier soir vendredi 9 du mois, M. l'Inspecteur primaire de Prades, s'est rendu au café Brunet dont ces Messieurs Rousse, Cantié et Arbos, savaient déjà son arrivée et ce matin samedi nous avons appris que M. l'Inspecteur avait fait appeler quelques élèves désignés par ces Messieurs pour lui donner quelques renseignements mais il s'est bien gardé de demander des renseignements aux enfants qui sont privés d'aller à l'école ou à leurs pères. Il s'est bien gardé de demander des renseignements au fils de Jean Rolland. Voyez si le coup était bien monté. On peut dire que dans cette affaire on fait le loup berger.
Je crois qu'il est de mon devoir de vous signaler tous ces faits. Je crois même qu'il serait urgent que vous vouliez bien nous désigner un jour bien rapproché pour nous rendre à Prades avec vous chez M. l'Inspecteur primaire pour nous plaindre de l'inconduite de M. Arbos. Pensez vous-mêmes comment les affaires se passent à Mosset.
...
M. l'Inspecteur est parti ce soir à 3 heures du soir et M. Cantié à son service avec sa voiture... pour le porter à Prades. Il est pour ainsi dire certain attendu que Rousse, Cantié et autres sont allés cet après midi prendre le café chez Brunet ensemble.
Veuillez agréer, Monsieur Bès-Siré, de mes sentiments d'amitié. Escaro."
Lettre du 12/11/1888 de M. Bès-Siré au Préfet :
"M. Escaro de Mosset, ami de M. Vilar, l'a soutenu à Mosset, contre M. Cantié, MM. Floquet, Brousse, Vilar."
Lettre du 30/12/1888 de Monsieur Escaro à M. Bès-Siré, juge de paix à Olette.
" Je me fais un grand plaisir de vous annoncer que nous avons un grand succès sur toute la ligne. M. le Maire de Mosset a voulu donner la place en adjudication pour les danses du 7 janvier. Adjugée à 55 Francs, les habitants de Mosset n'ont voulu ne tenir aucun compte de ce qu'a fait M. le Maire. Ils se sont réunis chez Rolland. Il y avait au moins 200 électeurs qui ont donné la signature pour faire un bal de société (tandis que le maire n'a pu réunir que 8 signatures), en disant à Rousse et Cantié, si demain il y avait des élections nous serions contre vous.
Si Arbos ne part pas, … on est tout à fait décidé à s'adresser à M. Manoury (Rédacteur du journal La République démocratique) qui nous a offert les colonnes de son journal. Escaro."
Lettre du 08/01/1889 du Sous-Préfet eu Préfet
"Il est très regrettable qu'une grande animosité se soit élevée entre M. Bès, l'honorable conseiller général du canton de Prades, et le Docteur Cantié de Mosset que l'on cherche à atteindre par le déplacement de son beau-frère M. Arbos. Je n'ai pu découvrir l'origine de cette animosité mais il est certain qu'elle existe à l'état aigre et il n'est pas douteux que M. Bès mette tout son amour à obtenir le déplacement de cet instituteur. Les griefs reprochés à M Arbos et relatés dans l'enquête très consciencieuse de M l'inspecteur primaire de Prades, ne me paraissent pas d'une gravité telle qu'on doive frapper un fonctionnaire et méritant et avec lui toute sa famille composée de républicains avérés, d'une nuance différente peut-être de celle de M. Bès, mais enfin ses coreligionnaires. M. le Conseiller général de Prades n'admet pas que la famille Cantié débarrassée de toute inquiétude au sujet de la dispersion de ses membres, puisse en temps d'élection jouer un rôle utile à la cause républicaine".
"Il n'est pas douteux qu'en laissant M Arbos occuper le poste de Mosset, son attitude et celle de ses parents à l'époque des prochaines élections soient correctes, sinon profitables, à l'élection de leurs ennemis personnels. Il est presque sûr, au contraire, qu'à la suite de l'éloignement de cet instituteur, sa famille usera de toute son influence, qui est vieille dans le pays, pour combattre la candidature de personnes qui lui auront été hostiles."
Lettre du 23/01/1889 du Sous-Préfet eu Préfet
"Les mêmes attaques sont toujours renouvelées par les mêmes personnes ; elles sont dictées par les rivalités politiques et surtout par des haines personnelles des plus intenses. Les limonadiers et les épiciers du groupe Palol ne pardonnent au maire, M. Rousse, d'avoir un neveu limonadier, et à M. Arbos, instititeur, de laisser sa femme à la tête d'un magasin d'épicerie."
02 Février 1889 : Journal "La République démocratique", organe du parti républicain national, rédacteur en chef M. Manoury
Lettre du 16/11/1900 de Monsieur Jean Rolland, Conseiller municipal au Préfet.
"Monsieur le Préfet,
Malgré la prescription formelle de M. le Ministre de l'instruction publique, interdisant aux fonctionnaires de se livrer à des opérations commerciales, M. Arbos, instituteur à Mosset, n'a cessé de tenir un magasin que dirige sa femme, Mme Adèle Arbos. Les fonctions d'instituteur ajoutées au titre de secrétaire de la mairie lui créent une situation privilégiée et les commerçants de la commune ne peuvent soutenir une concurrence inégale ; dé lors tous les bénéfices reviennent, ce qui n'est pas juste, à un employé de l'état auquel la loi défend de toutes spéculations commerciales. Nous voudrions qu'un tel abus cessât et que M. Arbos, dont les idées prises dans la lecture de la Dépêche dont il est un fervent propagateur, se renfermât scrupuleusement dans ses devoirs d'éducateur des enfants du peuple. Nous venons vous prier de faire respecter la loi et de vouloir bien rappeler M. Arbos à l'observation rigoureuse des circulaires ministérielles. Dans cette attente, nous avons l'honneur d'être, Monsieur le Préfet, vos humbles et dévoués serviteurs.
Rolland, conseiller municipal.
Nous avons fait une pareille demande à Monsieur l'inspecteur d'académie."
Rolland = Rolland Jean (NDLR : né en 1826 et gendre de Palol),
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(ADPO 1T91)