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La critique de la légende
Dans "Mosset -Un vieux village " Ruffiandis rapporte la légende suivante.
"En 1790, un Mossétan nommé Bonamich , ayant ouï chuchoter quelques échos des événements survenus dans la capitale, voulut s'en rendre compte par lui-même. Il partit donc à pied, en sabots, pour Paris ; il dut être considérablement étonné, car Mosset, même avec une forte dose d'imagination ne saurait donner aucune idée d'une grande ville en effervescence. Il mit longtemps à revenir, et, fier de ses nouvelles connaissances, il voulut montrer à ses concitoyens et au sire d'Aguilar, alors dans son château, que les temps étaient changés.
Le dimanche matin, à la sortie de la grand' messe, il s'assit ostensiblement sur un siège de pierre, sorte de reposoir situé à mi-chemin de l'église au donjon et où le seigneur avait la coutume de s'arrêter pour souffler. Le marquis ne tarda pas à arriver suivi d'un domestique qui portait son paroissien. Le valet se préparait à chasser du siège l'affronté Bonamich quand le seigneur lui fit signe de continuer son chemin ; il avait compris que le plus sage était de passer en avalant son affront. Les temps étaient bien changés ; d'Aguilar se retira à Codalet où il mourut en 1792 ".
Critique
Notons que le héros de cette histoire, même si elle est dans son principe crédible, ne saurait être un Bonamich. En effet le seul Bonamich vivant en 1790 est Julien Bonamich (1755-1837) âgé de 25 ans et ne sachant pas signer. Mathieu Bonamich (1717-1789), par contre, était plus instruit, mais il est décédé en 1789 à l'âge de 72 ans.
Par ailleurs le "sire d'Aguilar"de 1790, Pierre d'Aguilar, n'a jamais vécu à Mosset où les locaux du château étaient inhabitables. En 1790 il était maire de Perpignan où il disposait d'un immeuble des plus confortables de l'époque. Il s'est bien retiré à Codalet où il est mort en 1792.