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Les malheurs de Jean Rousse (1835-1909)
Jean Rousse a occupé pendant 30 ans des fonctions municipales. Coneiller de 1878 à 1881. Républicain, il est élu maire en 1881, il démissionne en 1891 pour raison personnelle.
Receveur buraliste, il avait auparavant fait l'objet d'une attaque de l'opposition politique dans son activité professionelle. Il avait aussi reçu un blâme des autorités départementales à la suite de son comportement vis à vis de Jacques Berjoan dont l'épouse est internée à Limoux.
Il reste membre du Conseil Municipal jusqu'en 1895 et sucède à Benjamin Cantié de 1900 à son décès en 1909. Les habitants de Mosset n'ont donc pas partagé les jugements sévères du sous préfet de Prades.
Receveur buraliste
Le 11 janvier 1889, paraît dans le journal LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE de Perpignan l'article ci-contre envoyé de Mosset.
Cet article, dans sa dernière partie, met en cause l'Administration au sujet du comportement du receveur buraliste de Mosset qui bafoue les règles du Service Public.
Quelques jours plus tard, le sous-préfet de Prades écrit à M. le préfet du département :
" La seconde partie de la correspondance de Mosset adressé à la République Démocratique dans son numéro du 11 janvier reproche au maire, qui est receveur buraliste, de refuser ces marchandises à tel ou tel habitant de la commune qui ne lui convient pas.
Le maire de Mosset n'est pas receveur buraliste, il est tout simplement intérimaire toléré. J'ai appris un effet qu'à l'époque de la fête votive de Mosset, M. Rousse avait refusé du tabac et des cigares à des enfants qui se présentaient de la part de ses ennemis politiques, prétendant le trop jeune âge de ces enfants mais en réalité pour se montrer désagréable à ceux qu'ils envoyaient.
Je vous serais gré, M. le préfet, de nommer au plus tôt un titulaire à la recette buraliste de Mosset.
Cela diminuera d'autant les des éléments de discorde qui affligent cette petite localité."
Prades le 23/01/1889. (ADPO 3M413)
Affaire Berjouan Jacques en 1889
Ce Berjouan n'est pas clairement identifié. Il y cependant à Mosset en 1886, un Jacques Berjouan.
Ce jacques Berjouan est né avant 1852 à Oreilla et marié à Houillo (Hullo) Marie en traitement à Limoux en 1886.
Jean Rousse a fait l'objet "d'un dossier d'instruction relative à une plainte adressée au parquet de Prades contre M. le maire de Mosset pour ses agissements abusifs et son ingérence illégale dans des affaires d'ordre civil privé.""
Le sous-préfet écrit alors au préfet le 04/07/1889 : "Le maire de Mosset Monsieur Rousse, a peu d'instruction et manque surtout d'éducation et de tact. Ses manières sont grossières, son langage n'est pas mesuré et prend facilement un ton choquant. Autoritaire par nature, d'ailleurs inhabile à faire de la conciliation et enclin plutôt à faire de l'arbitraire, il grossit et envenime les différents au lieu de les aplanir.
Des pièces de l'instruction il résulte que Monsieur Rousse a abusé de l'autorité qu'il tient de ses fonctions de magistrat municipal. Cependant Monsieur le Procureur Général ayant décidé que les faits établis ne pouvaient pas motiver des poursuites devant les tribunaux répressifs, je pense qu'il n'y a pas non plus lieu de provoquer administrativement des mesures disciplinaires mais je suis d'avis que Monsieur le maire de Mosset doit être rappelé sérieusement aux sentiments de la modération et de la justice et j'ai l'honneur de vous proposer de vouloir bien user de votre haute autorité pour lui faire des remontrances sévères."
Dans sa réponse du 24/08/1889, le préfet écrit : "Je lui inflige un blâme des plus sévères. La conduite qu'il a eue dans l'affaire Berjouan Jacques échappait à sa compétence." (ADPO 3M413)
Démission le 13/12/1891.
Il présente sa démission au préfet du département :
" Par le malheur qui me frappe en la perte de mon regretté fils, je me vois dans l'impossibilité de gérer les affaires communales.
Par ce fait, je viens, M. le préfet, vous prier d'accepter ma démission de maire de la commune de Mosset."
Son fils Auguqte avait signé un engagement volontaire pour 3 ans, le 23.10.1889 à Perpignan, pour le 78e Régiment d'Infanterie
Elle est acceptée le 19 décembre.
Pour son remplacement, le conseil, sans Palol ni Climens, élit le 27 décembre Benjamin Cantié aves 10 suffrages sur 10.