De 1300 à 1790 - Histoire de Mosset

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De 1300 à 1790

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1300 : Création du canal d’arrosage de Molitg

Le 5/01/1300 : Création du canal d’arrosage pour Molitg
Adémar de Mosset, seigneur du lieu, concède à perpétuité à la communauté des habitants de Molitg et Campôme le droit de prendre l'eau de la Castellane, sur le territoire de Mosset, au-dessous du moulin de Pierre Aguil et de faire un ruisseau sur le territoire de Mosset jusqu'à Molitg pour arroser exclusivement les terres de son territoire. Les habitants de Molitg ne pourront céder ce droit à ceux de Mosset.
L'acte correspondant a été passé devant maître Pierre Mas-Demon notaire à Perpignan le 5 de janvier 1300.
Cette faveur à l’avantage de Molitg serait un signe de reconnaissance, dit-on, à la nourrice d'un des enfants d’Adémar, moyennant une redevance annuelle de 20 livres payables le jour de Noël.
Digue du canal de la Ville
Digue du canal de ka ville
Cette réalisation, à ainsi perduré plus de 7 siècles et a largement contribuée au développement de l’agriculture. Le canal aurait décuplé la valeur des quelques 14.580 ares de terres qu'il bonifiait.
Mais il était quasi impossible d’empêcher les propriétaires de Mosset dont les champs étaient traversés par l’eau du canal, de ne pas profiter de cette manne qui y coulait. Ce canal a ainsi donné lieu à de multiples querelles, bagarres et procès. Pour y remédier ou au moins pour les limiter il fallait coopérer avec Mosset.
1718 - Extension de l'arrosage à Mosset
Le 22 mai 1718 par acte du notaire Vincent Philippe, notaire à Prades, concernant le ruisseau de Molitg, les consuls Joseph Prats, Hilaire Galaud (av 1678-1724), Nicolas Pons (1668-1739) pour Mosset et Joseph Fabra (1677-après 1726), Ignace Bori (1665-après 1728) et Augustin Deixonna (av 1759) pour Molitg, élus par leurs conseils généraux respectifs, signent l'accord permettant aux propriétaires de Mosset dont les terres sont situés en dessous du canal, de bénéficier de son eau.

1721 - Règlement du canal de Molitg
Le 15/06/1721, mise en application de l'accord signé en 1718 entre Mosset et Molitg pour l'exploitation par les propriétaires de Mosset du canal d'arrosage
Acte de 1721
Acte passé devant maître Onuphre Bordes, notaire à Prades, le 15 juin 1721 :
- contrôlé et homologué par Monsieur [Jean-Baptiste Louis Picon d’Andrezel (1663 -1727)], l’intendant du Roussillon, le 2 octobre 1721,
- décrété et autorisé par les juges de Mosset, Molitg et Campôme le 9 décembre 1721.

Canal de Molitg après la traversée de la route de Prades
Messire Don Juan de Crouilles de Santa Pau, de Biure de Margarit d’Aguilar, Comte de Montagut, Baron de Castellfolit, seigneur de Mosset a concédé à la communauté de Mosset et à la communauté de Molitg et à tous les tenanciers des terres sises, tant dans le terroir de Mosset que dans celui de Molitg, le droit de prendre à la rivière de Mosset, dite la Castellane, au-dessous du moulin du dit Seigneur, qui était autrefois de Pierre Aguil, l’eau nécessaire pour arroser les terres du terroir de Mosset et celles de Molitg.
Cette extension au territoire de Mosset résulte du fait qu'il était probablement très difficile aux utilisateurs de Molitg d'empêcher totalement l'utilisation de l'eau par les propriétaires riverains de Mosset.
Par ailleurs cette extension autorise aussi d'augmenter le débit du canal qui ; pour ceux de Molitg, allègera les frais correspondants.
1765 - Assemblée des tenanciers
Cette assemblée du 2 juin 1765 est déclarée comme étant la première. Elle est décrite, le 1er mai 1791, comme étant la transcription des deux textes du 2 juin 1765 alors rédigés par feu François Xavier Bordes notaire à Prades. (ADPO 100EDT47)
Le premie texte énumère, sur la partie mossétane du canal, les prises d'eau, vanne après vanne, d'amont en aval. Pour chaque vanne (ouill ou amberga) sont indiqués les noms des propriétaires autorisés. A titre d'exemple, le texte ci-contre reprend la liste correspondante des 17 premières vannes sur un total de 70. Mais il n'y a aucune indication tamporelle ce qui laisserait supposer que chaque propriétaire irrigue jusqu'au complet arrosage de son terrain. On sait que le tour d'arrosage est de 6 jours : Mosset dispose de l'eau pendant 2 jours et Molitg pendant 4 jours. On apprend aussi que les près sont arrosés exclusivement la nuit.

Cette première assemblée des tenanciers du "Rech de Molitg" a nécessité : "un ordre de Monsieur le Marquis d’Aguilar |Dominique d’Aguilar de 1763 à 1777] seigneur haut justicier de la baronnie de Mosset."
la présence du Batlle de Mosset, Jean Thomas (1707-1788) qui a été Batlle de 1744 à 1788.
et celle des trois consuls de Mosset, Isidore Pons (1724-1793), Pierre-François Arrous (Plus probablement son fils Joseph (1688), Joseph Comminge (1733-1819).et enfin un notaire de Prades.

Sont présents : Jean Lavila, Ignace Mayol, Isidore Pajau, Jacques Font, Gaudérique which, Dominique Matheu, Mathieu Prohom, Jacinthe Mario, François dit rigole, François Climens, Joseph villa noves, Dominique Salvagnac, Jacques Costasec, Sébastien Comminge, Jean-Pineu, Jean-Maydat, Pierre porteil, Joseph Villa, Pierre Rocca for, Jean Clausseil, Jacques Faura, Jean Antoine Ribes, Jean Pierre Segui, Joseph Guzy, Julien Escanyer, Baptiste Ville habitants à la ville de Mosset.
Henri Lacombe, François Lacombe, Joseph Brunet, habitants de la Carole,
François Berjoan, Isidore Pacouil « ichou » Michel Vernet Ignace Pacouil habitants à Molitg,
Gaudérique Laguerre, Francisco Bori, Alain Sarda, Barthélémy Soler, François Mestre, Gaudérique Autier dit Parot, Joseph Monteil (1730-1806), Jean Borelli, Joseph Garriguet, François Combaut dit "Claret", Isidore Carboneil. Jean Fourquier, Jean Xinau habitants au lieu de Campôme.
Isidore Pons premier consul a insisté sur la nécessité de règles "pour que tout le monde arrose sa propriété suivant son rang et par l’amberga destinée."
Après avoir entendu le notaire lire le règlement d’organisation de l'arrosage des propriétés, l’autorisation donnée par le seigneur, les tenanciers présents en ont accepté la teneur.
Par ce fait, ils promettent : "d’observer et garder l’ordre pour l’arrosage de leurs respectives propriétés, amberga par amberga, ainsi qu’ils s’y trouvent désignés et de n’y jamais contrevenir sous la peine de 10 livres d’amende à chaque contravention." Ces contraventions seront dressées par le "banier ou reguier", qui sera annuellement nommé, "le serment par lui préalablement prêté entre les mains du batlle de Mosset."
Tour d'arrosage au "Rech de Molitg"
Après avoir entendu le notaire lire le règlement d’organisation de l'arrosage des propriétés, l’autorisation donnée par le seigneur, les tenanciers présents en ont accepté la teneur.« État des propriétés champs et près situés dans le terroir de Mosset qui s’arrosent de l’eau au ruisseau appelé "Le Rech de Molitg » inféodé aux communautés de Mosset, Molitg et Campôme  et des ouills ou ambergas par lesquelles lesdites propriétés s’arroseront dorénavant afin que le bon ordre soit obtenu sur l’arrosage et que toute contestation cesse à cet égard."
 Savoir
  Par la première emberga qui est immédiatement après la digue ou chaussée appelée L’amberga del camp de na gallarda s’arroseront les propriétés suivantes :
1- propriété de Jean Lavila dit Regalat
2 - le jardin d’Isidore Pons (1724-1793)
3 - la terre de Joseph Fabra dit Paste.   
  Par la seconde emberga qui va au champ de la gallarda s’arrosera le reste des champs du dit Jean Lavila et son jardin et par celle qui se trouve au champ d’Ignace Maillol (1735-1803). Celui-ci arrosera son champ par la troisième amberga qui est entre les champs des héritiers de Galceran Faura et de Jacques Prats. S’arroseront :
1 le champ dudit Galceran Faura
2 partie du champ de Jacques Prats
Par la quatrième amberga qui ira au champ du dit Prats, s’arroseront
1  le champ d’Isidore Pajau musulle (1724-1780)
2 le champ de la veuve Surra
3 le champ de Julien Corcinos (1745-1820)
4 le champ de Jacques Santgerma.
Par la cinquième amberga qui est au champt du dit Prats celui-ci finira d’arroser son champ
Par la sixième amberga dit "pontet" s’arroseront
1 le champ de Julien Trapier ( ?)
2 le champ de Joseph Rocafort
3 le champ de Jean Mallol
Par la septième amberga qui est au champ de Dominique Dimon (1727-1796), celui-ci arrosera son champ.
Par la huitièmembergaa qui est au champ de François Cossey (1757-1800) celui-ci arrosera son champ
Par la neuvième amberga qui est au champ de Jacques Font celui-ci arrosera son champ
Par la 10e amberga qui est au bout du champ du bénéfice fondé par de Driniy s’arrosera le champ de la foun nogal de Jean Thomas (1707-1788)
Par-là 11e amberga qui est de même champ du bénéficié s’arroseront
1 le champ du bénéficié
2 le champ de Jacques Santgerma
3 le champ de Gaudérique Puig (1718-1788)
 par la 12e amberga qui est Au champ de François Darnaud (1725-1778)…. Celui-ci arrosera son champ
 par la 13e amberga qui est Au champ de Dominique Matheu (1778-1839) qui arrosera son champ et son jardin contigu
Par la 14e amberga qui est au champ d’Isidore Prohom (1730-1790) s’arroseront
 1 le champ d’Isidore Prohom (1730-1790)
 2 le champ de Joseph Fabra domenjo
 3 le champ de Maurice Cabannaix (1752-1801)
 4 le champ de Jean Lavila majeur
  Par les amberga 15,16, les 17 qui sont au champ de Jean Thomas celui-ci arrosera son champ et pendant la nuit son prè.
"Ouills, ou amberga ou regadura."
Dans les règlements sur l'utilisation de l'eau du canal de Molitg figurent les mots "ouill, regadure, amberga." Ils désignent un dispositif de libération de l'eau s'écoulant du canal pour arroser les terres en contrebas. De nos jours ce sont des vannes.
En ce qui concerne les "Ouills" une analyse interessante est à lire sous le titre ""Histoire d’eau" dans le JDM n°25 de mai/juin 2002 à la page 21. Rédigé par Jacotte Gironès, il se réfère à l"ouvrage collectif  "DE L'EAU ET DES HOMMESEN TERRE CATALANE."
" Pour que l’ordre pour l’arrosage soit observé et pour veiller à la conduite du reguier, et que le dit ruisseau soit toujours en bon état et bien récuré lesdites délibérations ont nommé un syndic dudit ruisseau dans toute l’étendue du terroir. Sont directeurs les dits Mathieu Prohom, Jean-Pierre Sagui (1722-1799) de Mosset François Berjoan (1735) de Molitg et Gaudérique Laguerre de Campôme. "
Il leur est donné tout pouvoir "de demander et solliciter auprès du dit seigneur ou de Monsieur le juge de sa juridiction l’homologation de la personne et de l’état… pour être exécuté sous ladite peine de 10 livres demandés contre le contrevenant et corriger les erreurs que les personnes qui ont dressés le dit état peuvent avoir commises dans l’ordre et le rang d’arrosage par les ambergas.
Vanne d'arrêt en 2015
vanne sur canal
 
Mis à jour le 13/02/2018
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