Corps médical - Histoire de Mosset

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Le corps médical de Mosset depuis 1600


Le corps médical  se compose des médecins et des sages-femmes. Le corps des médecins se réparti, selon les périodes en 3 groupes ;
- les chiturgiens avant 1800.
- les officiers de santé de 1800 à 1835 environ.
- les docteurs en médecine ou médecins.
Dans la présente analyse, on prendra en compte, non seulement le corps médical de Mosset mais aussi celui de Molitg et celui de Campôme.

Chirurgien ou barbier ?
On dit couramment que dans les temps anciens les dits chirurgiens n’étaient en fait que des barbiers. Wikipédia explique, sur ce sujet, qu’au Moyen Âge, l’acte chirurgical était interdit par l’église à la suite des conciles de Tours et de Latran. De ce fait, la profession de chirurgien est abandonnée par les prêtres et ne se pratiquera que par des arracheurs de dents et les barbiers.
Depuis 1600, les chirurgiens sont présents dans la vallée de la Castellane. La seule trace de leurs liens avec les barbiers est l’inventaire du chirurgien Paul Porteil (1786-1818) qui révèle, parmi ses objets personnels «Un plat à barbe en faïence estimé à 0,50 francs et 6 rasoirs communs usés estimés à 3 francs » (ADPO 3E64/40 N°117 Folio 206 Felip - Inventaire du 19/04/1819)

Une vallée bien soignée
Le dénombrement du corps médical identifie 50 personnes : 37 médecins et 13 sages-femmes. Le plus ancien, Francisco Rufiandis, a exercé à partir de 1650 et le dernier, Xavier de Massia, est mort en 1976. Mosset a disposé de 37 médecins de proximité sur une période de 326 ans soit plus de 3 médecins environ par génération. (la génération est prise égale à 30 ans)

La plus ancienne sage-femme, Thérèse Coll a exercé à partir de 1650 et la dernière Marie Pujol est mort en 1947. Mosset a disposé de 13 sages-femmes de proximité sur une période de 300 ans soit plus d’une sage-femme environ par génération. (la génération est prise égale à 30 ans)
A noter que le population moyenne de la vallée était de l’ordre de 1000 personnes dont les 2/3 seulement vivaient au-delà de 7 ans.

Qui est médecin ?
Les médecins appartiennent souvent aux groupes de familles les plus aisés de la population. Ils font partie des élites qui savent lire et écrire et qui ont appris le latin. Après la Révolution 20% des personnes savent signer et le parmi elles, le nombre de femmes se compte sur les doigts de la main. La classe de l’élite dont font partie les médecins ne dépasse probablement pas le nombre de 10 personnes dans la vallée.
De plus et le plus souvent ils exercent la profession de pères en fils sur plusieurs générations.
Les Ruffiandis (6 générations), les Trainier (2), les Thomas (3) forment 3 familles de chirurgiens lièes pour la plupart à Molitg avant la Révolution ; les Parès (5), les Garriguet (3), tous chirurgiens, puis les Cantié  (3 avec Jean Arrous), les de Massia (3), Officiers de Santé puis médecins.
Le premier chirurgien identifié, Francisco Ruffiandis de Molitg, est le premier de la lignée des Ruffiandis lignée qui a précédé celle de Mosset.
Ce numéro un Francisco Ruffiandis épouse Marianne Bori de Campôme. Leur fils Francisco reprent le nom, le prénom et le métier du père et épouse en 1686 Técla Lacreu de Catllar. Il exercera de 1690 à 1722 environ.

Presque en même temps, de 1695 environ à 1730, un autre Rufiandis excerce à Mosset : Isidore Julia Lluch Rufuoiandis.
Le petit fils et fils des 2 Rufiandis précédents de Molitg, Isidore Rufiandis, est chirurgien à partir de 1720. Quant au suivant, Il faudra attendre pour Jacques Ruffiandis (1823-1891).
Que lit un médecin ?

Dans l’inventaire de ses biens, dressé après le décès de Paul Porteil, on lit :
- Opérations de chirurgie de Villaverde, écrit en langue espagnole en 2 volumes, in octavo reliés et estimés 1 franc.
- Traité de théorie pratique du métier médical en langue espagnole par Jean Raule en 2 volumes in 8° reliés en parchemin estimés 1 franc.
- Seledades de la vida par Christophe  Lozano, 1 volume in 8° estimé 0,25 franc.
- Poésies de Jean Melenser Valdis, 1 volume, en 12 parties, relié et estimé 0,50 franc..
- Traité des maladies de la peau par Jacques Plenck, en langue espagnole, 1 volume in 12 estimé 0,5 franc..
- Persilez et Sigismonda, roman de Levantes, 1 volume tronqué estimé 5 centimes.
- Prospects de nueva doctrina humana de Bron, en langue espagnole, en 2 volumes, 12, estimé 1 franc.
- Cartas physics-chimixas de Compagnon, 2 volumes in 12, brochés estimés  0,50 francs.
- Avis au peuple sur la santé par Tillet en 2 volumes, in 12, estimé 1,50 franc..
- Codex formularum chirurgis complets par des professeurs de Barcelone, un petit volume broché estimé 0,15franc.
- Genesa morborum de Sauvages, 1 petit volume broché estimés 0,15 franc.
- Manual chirurgical sans nom d’auteur, 1 volume in 12 relié estimé 0,50 farnc.
- Tradado o reflexiones a costa de.heridar de arenas de fuego par Ledian, 1 volume in 12 estimé 0,25 franc.
- Tradado sobres et modo de crias.... de nonos par… 1 volume estimé 0,15 franc.
- Aphorismes d'Hippocrate, 1 volume broché, estimé 0,50 franc.
- Instructios sobre et modo de cular a las arfiticos, 1 volume in 12 broché estimé 0,20 franc..
- Tratado de Vendages y appositos par Francisco Canivall, 1 volume in 8° relié en parchemin estimé 0,20 franc.
- Mémoria sobre la contagio de la fiebre amarillo par Antonio Cibat, 1 petit volume in 12 estimé 0,20 franc..
- Tratado del gobienno potities de la puntos de physiologias par Luis Muratori, 1 volume in octavo
broché estimé 0,20 franc..
- Tratado sobre difarentes pintas de phisiologio par Gonzales, 1 volume in octavio, broché en parchemin estimait 0,25 franc.
- Farmacologia chirurgica par Jacques Pleack en langue espagnole, 1 volume in 8° relié en parchemin estimé 0,20 franc.
- Llave nuevo de la langue francesa par don Antonio Dalmate, 1 volume in 8° relié en parchemin estimé 0,25 franc.
- Observations de chirurgie sur la plaie par Chirac ; 1 volume in 12 relié et estimé 0,25 franc..
- Suplamento a las institutions chirurgicalas de Sorento Heister par Francisco Xavier de Laslars, 1 volume in 8° relié en parchemin estimé 0,20 franc.
- Description abrégée des maladies qui règnent dans les armées par Van-Swuten,1 volume in 12 estimé 0,20 franc..
- Higrologia del cuerpo humans par Joseph Santiago Planck, 1 volume petit in 12 broché estimé 0,15 franc..
- 13 volumes tronqués brochés de divers ouvrages estimés 2 francs.
- 16 volumes reliés de divers ouvrages tronqués estimés 4 francs.
(ADPO 3E64/40 N°117 Folio 206 Felip Inventaire du 19/04/1819).


Et aussi  : Une seringue en étain..- Un plat à barbe en faïence et 6 rasoirs communs usés.

La formation – L’apprentissage
Au XIXe siècle la formation se fait pour les médecins à la faculté de Montpellier. Ils défendent une tèse et deviennent docteurs.

Au paravent, les Officiers de Santé devaient passer devant un jury départemental qui délivrait une licence professionnele qui permettait d’exercer dans le département.
Quant aux chirurgiens ils quittaient Mosset pour suivre un apprentissage chez un autre chirurgien.
C’est le cas du jeune de 15 ans, Emmanuel Parès (1708-1788), dans le caadre d’un c
ontrat d'apprentissage de chirurgien passé le 4 avril 1723, entre Sébastien Porra, chirurgien à Prades et Pierre Angel Pares pour son fils Emmanuel à partir du 01 avril 1723 et pour une durée de 3 ans. Emmanuel finira à 18 ans. (ADPO 3E21/313 )..
le 10 avril 1755,.Pierre Thomas y Bassols, chirurgien, juré habitant à Molitg, met en apprentissage son fils Pierre âgé de 16 ans dans la maison et boutique du sieur Sauveur Faure, chirurgien à Prades pendant deux ans à compter du 1er janvier 1755 pour lui apprendre le métier. Il paye pour cela 150 livres. (ADPO 3E23/11 Folio 156)

Mutualisation des dépenses ?

Dans l'inventaire des biens de Paul Porteil, seul document nous permettant de connaître les préoccupations d'un médecin, nous lisons aussi :
« 11 demi-feuilles jointes par un fil où sont notés des abonnements faits avec plusieurs habitants de Mosset et autres, sans aucune mention de ce qui se trouve dû ou payé. »
Cette formulation de la part du notaire, formulation à priori objective, laisse entendre non seulement que l'officier de sante ne tenait pas de comptabilité mais n'était pas très exigent à l'égard de ses patients. Dans ces temps éloignés l'argent circulait peu ; il était rare, on n'en avait pas ou il était caché. On offrait une belle volaille, un lapin. A Molitg où la production était significative et même à Mosset qui exploitait ait des vignes à Fournols au-dessus de Campôme on offrait une bonbonne de vin. Et le praticien n'exigeait rien des plus pauvres ; on le disait à propos de Benjamin Cantié décédé en 1900. Radical socialiste actif et engagé, souvent candidat aux élections régionales il considérait, peut-être ces libéralités comme simples frais de campagne.

La seconde partie de la formulation concerne la notion d'abonnement. Elle est ici juste suggérée mais elle laisse penser que le procédé n'était pas rare avant 1800.
35 années plus tard cette mutualisation des dépenses de santé entre les volontaires d'un territoire restreint est systématisée par Benjamin Bazinet (1810-1882) en 1855.
Il met en place une assurance santé ; il fait signer un contrat défini par ailleurs sur ce site.
Toutes les maladies ne sont pas couvertes : une épidémie locale pourrait en effet être fatale pour le système. Le contrat prévoit aussi explicitement le paiement en nature et en particulier en seigle. Il semble que cette mutualisation n'ait pas rencontré un grand succès au delà de 1860 : le registre des abonnés passe de 20 abonnés en 1855 à 1 seul en 1860.

Voir aussi, concernant le service miltaire et les maladies

Les maladies

 
Mis à jour le 13/02/2018
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