XVIIIe siècle - Les Miquelets - Histoire de Mosset

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XVIIIe siècle - Les Miquelets

XVIIIe siècle > Révolution > 1795

Les Miquelets de Mosset


Les Miquelets
Les miquelets étaient des partisans montagnards des frontières catalanes généralement au service de l'Espagne edepuis le XVI siècle. Souvent contrebandiers en temps de paix, ils avaient une parfaite connaissance des massifs montagneux pyrénéens. Levés par un chef de bande, ils devenaient d'excellentes troupes d'infanterie légère d'une remarquable efficacité contre des troupes étrangères.
Dans le cadre de la levée en masse de 1793, beaucoup de volontaires du Département des Pyrénées Orientales sont enrôlés dans des unités françaisesd'infanterie comme "chasseurs éclaireurs". Compte tenu de la légendaire réputation des Miquelets, ces soldats ont vulgairement conservé cette appellation. De plus, pour renforcer leur spécificité, le capitaine qui est à la tête d'une compagnie lui donne son nom. La plupart des Miquelets de Mosset sont dans la Compagnie Commails et la Compagnie Terrals, ce qui conduit Michel Brunet à écrire :" au début de la Révolution, le capitaine d'une Compagnie de Miquelets apparaît encore et avant tout comme un chef de bande
(1)," mais, à partir de 1794, comme on le verra à propos de l'affaire Commails, la discipline, le contrôle et la rigueur ont bien écorné l'image légendaire du Miquelet sans foi ni loi des siècles précédents.
Ils combattent contre l'Espagne comme "volontaires" de 1793 à 1795 puis comme "conscrits" pendant la Guerre d'indépendance espagnole de 1808 à 1814.

Compagnies franches de 1792
Déjà le 24 octobre 1792 des compagnies franches destinées à la défense particulière des frontières avaient été levées. L'appel ne concernait que les hommes possédant des armes. Ils devaient rester dans leurs foyers mais pouvaient être appelés en temps opportun. Aucun Mossétan ne s'est inscrit alors que Molitg a déclaré 4 candidats : Mathieu Sarda (1773-1848), François Brou, Michel Sarda et Joseph Bayle(2).


Levée en masse et réquisition permanente
Dans le Journal des Mossérans N°73, il a été rappelé que le 24 février 1793, la Convention avait décrété la levée de 300 000 soldats et qu'à Mosset, dès la fin avril, 11 jeunes gens, dont 10 volontaires spontanés avaient répondu à l'appel.
En août 1793, le volontariat "spontané" se trouvant peu productif, la Convention détermine les modalités de "la réquisition des Citoyens Français contre les ennemis de la République.
Article I - "Tous les Français sont en réquisition permanente pour le service des armées. Les jeunes gens iront au combat ; les hommes mariés forgeront les armes... les femmes feront des tentes... les enfants mettront le vieux linge en charpie ; les vieillards... prêcheront la haine des rois et l'unité de la République."
Article VIII - "La levée sera générale. Les citoyens non mariés ou veufs sans enfants de 18 à 25 ans, marcheront les premiers ; ils se réuniront, sans délai, au chef lieu de leurs districts, où ils s'exerceront, tous les jours, au maniement des armes en attendant l'heure du départ
(3)."
La fourchette des âges des combattants est abaissée de 20 à 18 ans. Sont donc concernés les Mossétans mâles nés entre 1768 et 1775, soit près de 70 jeunes gens.

Enrôlés pour lutter contre l’Espagne
Lors de la prise de Mosset par les Espagnols, le17 août 1793, aucun des militaires mossétans n'a participé à sa défense, soit comme Miquelet ou comme "braconnier montagnard " du Pla de Pons. En effet moins d'une vingtaine étaient en activité dans l'armée du Département et les derniers partis étaient en formation.
Par contre, lorsque Mosset s'est rendu, 53 membres de la Garde Nationale, déjà hors des murs, ont fui pour rejoindre Perpignan et se faire enrôler dans les unités de Miquelets. On ne connait de cet événement que la liste des personnes concernées. En particulier y figure l’ex-député Sébastien Escanyé (1759-1832) qui, comme on l'a vu, est donc ensuite revenu "pour faire la moisson” avant d’être fait prisonnier par les Espagnols
(4).
Les conditions de formation de cette unité de Miquelets ne nous sont pas connue contrairement à celles des Miquelets de Molitg détaillées ci-après.
.
Les Miquelets de Molitg et Campôme
Pierre Thomas
le raconte dans sa lettre du Pla de Pons du 13 août 1793 : les Espagnols à Molitg "pillèrent et saccagèrent tout et particulièrement le linge. Mon père et mon épouse sont restés avec leur unique chemise qu'ils avaient sur le corps.

Miquelets de Molitg le 19 août 1793

Capitaine

Salvador Combaut (1759)

Lieutenant

Michel Portal (1763)

Sergent major

André Rousse

Sergent

Joseph Banet (1760-1823)

Caporal fourrier

Hyacinthe Monteils (1768)
Joseph Mestres
homas Pacouil

Caporal

Pierre Combaut
Isidore Serre
Michel Sens
Joseph Pages
Jean Portal (1750)
Bartholomée Julia.

Les braves citoyens [de Molitg]. profondément indignés de la férocité de nos ennemis et entièrement résolus à ne plus rentrer dans leurs maisons tant que la présence des Espagnols en souillera les avenues, se rendent à Perpignan pour se présenter au Département et lui demander l'autorisation de former une compagnie de Miquelets pour tirer, si possible, une vengeance éclatante des horreurs commises par les espagnols dans leur commune."
La compagnie des chasseurs de montagne de Molitg et Campôme est formée le 19 août 1793, en vertu d'un arrêté rendu par les représentants du peuple puis de l'armée. Au nombre de 51, il est de suite procédé à l'élection de leur capitaine, leurs officiers et bas officiers(2).qui vont encadrer une troupe de 51 personnes.(Voir encart ci-contre)

Le brigandage
Comme toutes les armées de l'époque, l'intendance ne suit pas toujours les déplacements des combattants qui se nourrissent alors sur le pays conquis. Les Espagnols à Mosset avaient décimé les troupeaux et confisqué chevaux et mulets. De plus le pillage est chose courante. Même sous une autorité nationale et populaire, l’esprit des Miquelets et la nécessité, les conduisent parfois aux mêmes comportements.

Les revenus que les Miquelets ont tirés du conflit ne sont d'ailleurs pas dissimulés. Dans un acte notarié du 9 avril 1798, d'un montant de 200 francs, "en pièces métalliques, Martin Bixarell (1739-1822) vend à son fils Mathieu (1769-1833) des terres que ce dernier peut payer avec les profits qu'il a faits à l'Armée des Pyrénées Orientales pendant la guerre avec l'Espagne(
5)."

Le président du district de Prades Roca, qui avait quitté Prades puis Mosset début août 1793, réfugié à Quillan s'élève contre "l'esprit de brigandage qui règne parmi nos Miquelets." Il critique, le 1er septembre 1793, " les prétendues saisies qu'ils exercent, tous les jours, sur les montagnes et sur les troupeaux des citoyens, à quelques distances qu'ils soient de l'ennemi. Ils l'exercent sur les communes occupées mais aussi sur celles qui ne le sont pas. J'ai été instruit à Caudiès qu'un grand nombre se sont portés sans ordre sur Mosset et Molitg et je suis bien persuadé que leur intention est de se porter sur Prades pour y exercer leurs brigandages ordinaires(
6)."
Ces faits, qui ne sont pas isolés, rendent nécessaires une reprise en main énergique. Sous la terreur les moyens ne maquent pas. La solution est de dissoudre les compagnies et de les recréer pour en éliminer certains membres.

Réorganisation des Miquelets
Le 4 octobre 1793, le Général d'Aoust, commandant provisoire de l'Armée des Pyrénées Orientales, en liaison avec les représentants du peuple, réorganise les compagnies de Miquelets. Les chasseurs éclaireurs sont renvoyés dans leurs communes. Ils sont désarmés, les uniformes sont déposés et les prêts sont suspendus. Ils recevront une nouvelle affectation dans une nouvelle organisation.
Pour en faire partie, il faut désormais avoir fait preuve de civisme, de courage et de la moralité indispensable dans le service confié aux Miquelets et, bien attendu, il ne faut pas avoir participé aux brigandages. Les attestations correspondantes sont délivrées par la municipalité du lieu de la résidence et par les officiers de la compagnie
.(2).
A Mosset sur les 53 personnes de la Garde Nationale enrôlées le 20 août 1793, 18 des plus jeunes intègrent en octobre les nouvelles unités qui s’organisent sous le commandement des capitaines Mossétans Commails et Terrals.

Miquelets désobéissants
Après les  départs enthousiastes de volontaires du début de l'année 1793, des réticences commencent à se manifester, soit pour échapper à la réquisition soit pour différer le départ à l'Armée. La désobéissance deviendra, peu à peu et jusque à la fin de l'Empire en 1815, une des préoccupations majeures de l'Administration militaire et de la municipalité.
Le 6 novembre 1794, le maire Julien Prats est obligé de constater, sous la pression des autorités de Prades, qu'il y a toujours à Mosset des Miquelets qui ne devraient pas y être." malgré les grandes recherches, invitations et criées qui ont été faites." Il dicte des mesures énergiques : "Tous les Miquelets qui se présenteront dans la commune, avec ou sans permission, seront arrêtés et conduits à leurs postes respectifs et le premier officier municipal  qui les verra et ne les fera pas arrêter de suite"  fera l'objet de poursuites(
7).

La santé
L'état de santé est le moyen le plus facile de "tirer au flanc." Avec l'aide et la complicité du médecin local, il est possible de différer un départ et même, mais plus rarement, d’y échapper. Les médecins se plaisent à dire que leur art n'est pas une science exacte ce qui leur donne une grande souplesse de diagnostic tout en se mettant à l'abri des contestations éventuelles. A Mosset, les officiers de santé,qui doivent se prononcer sur l'état de santé d'un Mossétan, certifient toujours qu'il est malade. Le 8 novembre 1794, après de grandes criées et la présence, peu efficace, de Fabre, Roger et Barrère gendarmes de Prades, se présentent deux malades : Isidore Garrigo (1771) et Isidore Fourcade (1768). L'officier de santé Augustin Garriguet (1737-1805) certifie qu'ils ne sont pas en état de partir.

Michel Dimon perd la tête
Quelques jours plus tard, devant le Conseil Municipal,  Dominique Dimon (1727-1796) expose que son fils Michel (1772-1825) "se trouve être de la levée des 18 à 25 ans. Il est attaqué d'une démence pour laquelle il a été longtemps au remède  [si bien que le père] a été obligé de le faire conduire à l'hôpital général de Perpignan. Encore aujourd'hui il ne se trouve point radicalement guéri." Le père "se croit obligé de faire la dite déclaration, vu que son fils, bien loin de pouvoir être utile à la République, ne peut être que nuisible."
Requis, le citoyen chirurgien Garriguet, s'est présenté devant le Conseil et a attesté que la déclaration du père "était conforme à la vérité."
(8)
On ne sait pas comment la maladie a évolué si ce n'est qu'en 1799 le il est incorporé dans un Bataillon Auxiliaire.et qu'en 1802, il a été amnistié. Marié en 1809 à Marie Poudade ils ont 3 enfants. La maladie a donc bien été vaincue !.

Les rhumatismes de François Catala.
Maurice Catala
(1741-1817), requis de représenter son fils  François Catala (1774) qui doit rejoindre Perpignan comme volontaire au titre de la première levée, a déclaré que " pour obéir à la loi son fils s'était déjà rendu à Perpignan pour se présenter au commissaire chargé de l'inspection des volontaires mais que se trouvant menacé de sa maladie  ordinaire, il avait cru ne pas tomber en faute en revenant chez lui pour se faire soigner." Il ajoute que " son fils est dans un état à ne pas pouvoir servir la République à cause de ses infirmités qui consistent en un rhumatisme presque habituel et qui, par intervalles, le met dans l'impossibilité de marcher et de faire le moindre exercice."
(8) La municipalité a requis l'officier de Santé Jacques Ruffiandis (1748-1815) qui a confirmé la déclaration du père

Les erreurs administratives
Le 16 septembre 1794, le Conseil Municipal convoque Baptiste Corcinos (1774-1848), Baptiste Palau (1769-1836) et François Bourges (1768-1829). Ils ont été signalés absents de la Compagnie  des Miquelets "sans culottes" du Capitaine Terrals.
François Bourges qui est né en 1768 n’ignore pas qu’il fait partie de la levée en masse mais il fait remarquer qu’il est marié depuis un an à Thérèse Porteil (1770-1801), déjà enceinte de ses œuvres. Elle  aura d'ailleurs, au total, 3 enfants avant de disparaître pour laisser sa place de mère à sa sœur Marguerite (1774-1837) qui, elle, lui en donnera 4. François Bourges ajoute malicieusement que "la municipalité n’est pas en mesure de prendre des ordres d’un capitaine "(
7).
Pour Baptiste Corcinos, c’est le père, l’ancien maire Julien Corcinos (1745-1820), qui s’est présenté et a expliqué qu’il avait déjà un fils à la défense de la patrie [Thomas qui interviendra comme témoin dans l’affaire Commails] et qu'il en tient un autre chez lui pour travailler à la culture de ses terres [Pierre]. Son fils Baptiste a été exempté par le comité d’exemptions du département le 17 mars 1794.
(7)


Les bergers
Dans les familles les plus pauvres, le départ du fils laisse les parents, qu'ils soient démunis, veufs ou malades, dans le plus grand désarroi.
Peu à peu quelques aides se mettront en place mais le départ massif des jeunes gens perturbe et affaiblit gravement les activités économiques locales. C'est ainsi que le départ des bergers fait l'objet d'une attention toute particulière.

Familles dont 2 enfants bergers sont âgés de 18 à 25 ans

Père

Fils 1

Fils 2

Marc Ruffiandis (1740-1815)

Hyacinthe (1772)

Jean (1774-1820)

Julien Corcinos (1745-1820)

Thomas (1770)

Baptiste(1774-1878)

Thomas Garrigo (1739-1814)

Julien (1769-1863)

Isidore (1771)

Martin Bixareil (1739-1822)

Mathieu (1769-1837)

Jean (1772)

Isidore Salies (1740-1819)

Augustin (1771-1829)

François (1775-1847)

Dominique Dimon (1727-1796)

Etienne (1769-1836)

Michel (1772-1826)

Le 25 octobre 1793, le Conseil Général Communal mettant sur pied la liste des jeunes gensqui doivent se rendre à Perpignan pour répondre à la levée en masse, pointe spécialement ceux qui sont bergers, ce qui conduit à penser qu'il est envisagé de leur accorder une faveur et peut-être l'exemption.(9)

Le 5 janvier 1794, des propriétaires de troupeaux se plaignent du manque de gardiens. Le Conseil demande alors l'exemption de l'un des fils des familles dont les 2 enfants sont susceptibles de partir.
(8) Les pères et fils concernés qui pourraient en  bénéficier figurent dans le tableau ci-dessus.
Mais leurs demandes et leurs démarches en ce sens n'aboutiront pas.

La Compagnie Commails

Valent Comails est né à Mosset en 1761 de Jacques Commails (1727-1789), tailleur, venant de Baillestavy et de Jeanne Freu (1727-1787) de Mosset. Valent, tailleur lui aussi, épouse à Mosset Marie Vile (1760) en 1783.
Le 20 mai 1793, 5 jours après la naissance de leur 4 enfant, il est volontaire dans l'Armée des Pyrénées Orientales pour s'opposer aux Espagnols qui viennent de franchi la frontière.
Sachant lire et écrire, il a reçu une instruction suffisante qui le distingue de la masse et lui permet, comme Capitaine, de prendre le commandement  d'une compagnie de Miquelets : la Compagnie Commails.
Le 25 octobre 1793, cette unité compte 17 Mossétans. La plupart sont les plus jeunes du groupe de la Garde Nationale qui a quitté Mosset pour Perpignan le 17 août 1793. Les autres viennent du recrutement des volontaires du 14 avril

La Compagnie Terrals
Joseph Terrals
(1766-1838) est le fils d'un scieur de long venant de l'Aveyron. Marié à Marguerite Rousse, fille du forgeron, il habite au 12 Carrer de la Font de las Senyoras. Très engagé dans le processus révolutionnaire, il fait partie de la Milice de 1789. En 1793, il est de ceux qui fuient Mosset avec la garde nationale. Le 20 août 1793, à Perpignan, il est enrôlé comme chasseur éclaireur volontaire. Sachant, lui aussi, lire et écrire il est nommé Capitaine d'une compagnie formée de  quelques Mossétans et de Miquelets du Conflent.
La Compagnie Terrals est moins populaire chez les Mossétans que celle de Comails. On y trouve, en particulier, Bonaventure Chambeu (1771-1860) époux Cossey et Martin Verdier (1775-1860) époux Costaseca, volontaires comme lui du 20 août 1793
Après la paix de Bâle qui met fin au conflit avec l'Espagne, il sera agent municipal de Mosset de 1797 à 1800.

Secours aux familles des militaires (7)
Le 6 octobre 1793, la commune dresse l'état des déclarations des parents des militaires en activité de service, à l'effet de jouir des secours fixés par décret du  26 novembre 1792 et décomptés jusqu'au 25 mars 1794 37 militaires en bénéficieront dont 29 Miquelets.

Concubinage et discrétion


"Les nommés Joseph Terrals (1766-1838) scieur de long, et Rose Malhol de cette commune vivaient depuis environ sept ans en concubinage. Ils ont eu divers enfants qui ont été déclarés être nés de ladite Malhol. [Thérèse Maillol née le 22 novembre 1823 est décédée chez Joseph Terrals le 12 janvier 1824 âgée de 2 mois.]
L'un d'eux est encore sous le toit dudit Terrals et il y est soigné en commun par les auteurs de son existence [Joseph Emmanuel Mailhol né le 9 février 1815].
Le 3 septembre1824, ladite Malhol s'est accouchée de deux jumeaux.
D'après le dire de certaines personnes et de l'aveu du dit Terrals, l'un a été ondoyé et est mort quelques moments après. L'autre n'a pas donné signe de vie. Les deux ont été pris par Terrals et enterrés dans le cimetière sans déclaration quelconque à la mairie et sans l'intervention du curé
[Joseph Climens]. Il ne m'appartient pas de m'ériger en juge de cette affaire, mais je crois que le défaut de moyens pour parer aux frais d'enterrement a été la seule cause qui a fait qu'il a traité cette affaire clandestinement.
J'ai l'honneur de vous en donner connaissance pour que vous puissiez dans votre sagesse faire ce qu'il faut en pareil cas et en même temps de me mettre à l'abri de certains reproches.
"
(ADPO 100EDT38 - lettre du 9 septembre 1824 au procureur du roi à Prades.)


Commentaires
Le 9 septembre 1824, le maire est depuis peu Gaudérique Porteil (1779-1850) qui vient de succéder à son père décédé le 21/02/1824.
Joseph Terrals a épousé le 3 juin 1788 Marguerite Rousse, fille du forgeron décédé en 1808. Ils ont eu 5 enfants qui se sont mariés.
Rose Mailhol, née en 1789 avec la Révolution, est la fille de Emmanuel Mailhol.(1754-1821).

Cette aide ne concerne que les familles les plus démunies. On n'y trouve pas les fils de notables. Par personne assistée, le secours varie de 15 à 30 livres et la somme totale allouée à Mosset est de  1665 livres.
Valent Commails figure parmi les bénéficiaires au titre des  5 personnes qui sont à sa charge : sa femme Marie de 34 ans, ses enfants de 10, 7, 4 et 1 ans, Ils percevront 125 livres.

De même Joseph Terrals, avec 4 personnes à charge, reçoit 100 livres : sa mère Marie veuve de 64 ans, sa femme Marguerite Rousse de 29 ans, son fils Pierre de 5 ans et sa fille Marianne de 1 an. En 1828 il aura eu, au total, 13 enfants : 5 avec Marguerite et 8 avec sa concubine Rose Mallol (1789).

Réquisition des anciens Miquelets

Le 30 novembre 1795 (9 frimaire an IV), l'agent municipal de la commune de Mosset  Sébastien Pacull (1745-1822), demande au Commissaire départemental des éclaircissements sur la réglementation relative aux déserteurs dans l'application de" l'arrêté du représentant du peuple délégué par la Convention Nationale près de l'Armée d'Italie en date du 25 vendémiaire (17 octobre 1795) par lequel il enjoint aux municiopalités de faire partir tous les jeunes gens de la première réquisition déserteurs dans leurs Départements."
"Attendue que dans cette commune il y a des citoyens portés par l'article premier dudit arrêté qui dit que tous les jeunes gens  de la première réquisition  déserteurs des départements des Alpes, d'Italie et des Pyrénées orientales sont tenus de rejoindre leur corps respectif aussitôt la publication du présent arrêté.
Ceux  qui sont dans le cas  du présent arrêté allèguent que leur corps est licencié  et beaucoup n'ont pas  de congés. Comme ils ont été licenciés ils ne veulent point partir si on ne leur indique un corps et qu'on leur fournisse  des vivres  pour leur route
."
(ADPO Lp1334 Pict 5662)

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 Références

1 - Michel Brunet -  Une Société contre l'État - Pages 352 et363

2 - ADPO L1028

3 - ADPO L905
4 - JDM N°74

5 - ADPO 3E21/497

6 - ADPO L413

7 - ADPO EDT 35    

8- ADPO 100EDT34
9- ADPO L676

 
Mis à jour le 13/02/2018
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