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L'histoire du "Brillant" flambeur racontée par Jean Rifa sur France Bleue Roussillon le 21 septembre 2013.
Cortie François, un "Brillant" flambeur.
François Cortie, né en 1864 à Mosset est un "Brillant". Il est le fils de Joseph Cortie (1837-1917) (Sosa 18), muletier, et de Thérèse Alabert (1842-1884) originaire de Sahorre. Son père Joseph est le petit-fils de Gaudérique Cortie (1784-1852) (Sosa 72), qui en 1805 a arrêté Deixonne, le déserteur.
Il porte, comme tous les ancêtres de cette branche Cortie, le surnom de "Brillant". Les "brillant" pratiquent généralement une activité de transporteurs. C'est ainsi que son père Joseph, est lui aussi muletier.
François Cortie a assez bien fréquenté l'école en 1876 avec l'instituteur François Olive, puis en 1877 avec le maître Dominique Carrère pendant l'année de ses 12 ans. Il n'a jamais manqué l'école, ce qui à Mosset est souvent une performance. Philippe Arbos n'arrivera qu'en 1881. Il est le seul enfant de cette famille, qui en compte 6, sachant lire écrire et compter. Il part donc, a priori, dans la vie avec une base solide.
En 1881, François a 17 ans. Il a 3 frères et deux sœurs dont deux ont moins de 6 ans. Ses parents lui font comprendre qu'il est temps maintenant de voler de ses propres ailes. Il doit assurer sa subsistance. Va-t-il être roulier comme le veut la tradition familiale et suivre ainsi le choix de son frère Gaudérique (1861) ?
Il faudrait acheter un mulet et trouver une clientèle alors que l'activité économique de la vallée de la Castellane, en dehors de l'agriculture et de l'élevage, est déclinante depuis quelques décennies.
Non ! Il va suivre l'exemple de son frère aîné Jean (1859) qui est boulanger. Il part donc comme apprenti boulanger à Port-Vendres.
Là-bas, il fait vite la connaissance de la jeune Françoise Sourroque (1865) 16 ans, couturière du quartier "Al Moure" à Collioure. Elle ne reste pas indifférente à ce jeune homme grand et blond. Elle devient vite sa concubine. Et aussi elle souhaite sortir du cadre presque exclusivement féminin qui l'entoure. Elle n'a pas connu son père, mort alors qu'elle n'avait que deux ans. Mais elle a encore sa mère, sa vieille grand-mère paternelle Françoise Desclaux âgée de 75 ans et son jeune frère.
L’apprentissage du métier de boulanger à Port Vendre paraît satisfaisant : on dit de lui qu'il "est un bon ouvrier et que sa conduite est sans reproche."
Il abandonne cependant cette voie au début de 1884. Il décide de se reconvertir et de se lancer dans le négoce. Son salaire est-il insuffisant ? Peut-être !
Bien que jeune, il n'a pas 20 ans, il doit surtout répondre à ses nouvelles obligations familiales. Sa compagne Françoise met au monde une fille, Thérèse, le 26 février 1884. Cette nouvelle responsabilité balaie ses dernières hésitations : il achètera des barils de sardines qu'il revendra dans les villages reculés de l'arrière pays. Selon les saleurs de Collioure le créneau est intéressant : le baril acheté 4 francs peut y être revendu 7 francs : marge de 43% !
Les débuts sont difficiles. Pour acheter à 4 francs, il faut acheter en quantité. Les clients des hautes vallées ne sont pas toujours solvables et pratiquent de préférence le troc. Pour vendre des sardines il faut acheter des pommes de terre. Même si celles de Mosset ont la réputation d’être les meilleures du département, il faut en assurer la revente, ce qui lui impose une contrainte supplémentaire et si bien que pour le commissaire de police son commerce est plus celui des légumes que des poissons : "Cortie François fait fréquemment le commerce de légumes et se trouve que rarement dans Collioure."
E n 1884, Rose Pajau (1830-1905), née Corcinos, de Mosset, déclare : "J'ai acheté à Cortie 3 barils de sardines, il y a bientôt 1 an. Il me doit encore 8 francs pour la vente de pommes de terre," et Joseph Brunet (1835-1881), cultivateur à Mosset, confirme : "J'ai acheté, il y a environ 2 mois, 1 baril de sardines à Cortie. Le 31 octobre sa propre mère, Thérèse Alabert qui laisse 6 enfants dont 3 ont moins de 10 ans, crie " je ne l'ai pas payé, lui-même me devant des pommes de terre." Les premières difficultés sérieuses ne tardent pas. Il achète 16 barils à Vincent Sola, négociant saleur à Collioure, à 5 francs le baril. La revente effectuée, il n'a pas d'argent pour payer le fournisseur. Un arrangement est trouvé : il cède son âne dont le prix est estimé à 80 francs. Mais il n'a plus de moyen de transport et doit donc faire appel à des voituriers.
Il fait de nombreux voyages dans la vallée de la Castellane et dans celle de Conat et dit-il, dans les Fenouillèdes. Mais il n'a jamais un sou et ses dettes à Collioure sont de plus en plus élevées.
Il obtient parfois des prix bas mais au détriment de la qualité. "Lorsque nous passâmes devant la rue où habite Bigorre, celui-ci a fait des reproches à Cortie pour lui avoir vendu des sardines avariées. Je crois qu'il avait déjà payé," déclarera Etienne Parès (1865-1941) voiturier.
En automne les événements familiaux sont terribles : 3 décès en une semaine dont la mère de sa compagne Françoise, le 30 octobre 1884 et le 6 novembre leur fille Thérèse de 8 mois.
Chez Pierre Escaro (1841) originaire d'Oreilla, aubergiste à Mosset, tous les soirs et tard dans la nuit, les "mossetayres" jouent au trente et un, et ils y jouent de l'argent. C'est la chance de notre François Cortie pour conjurer le sort.
Les témoignages sont nombreux :
François Garrigo (1830-1912) (Sosa 24), propriétaire à Mosset, raconte : "Le jour ou le lendemain qu'Escaro a tué un cochon pour le débiter, je me suis trouvé chez lui avec François Cortie, Riquet, Andrieux, Joseph Fabre et Gaudérique Escanyé (1859-1923).
Gaudérique Escanyé jeune (1859-1923) :
"Je me suis trouvé un soir chez Escaro où nous avons fait un trente et un avec Cortie, Garrigo, Riquet, André Casse garde champêtre. La partie a duré jusqu'à une heure assez avancée de la nuit. Lorsque nous nous sommes levés, Cortie nous a dit qu'il avait perdu 100 francs. Il a recommandé de ne pas le dire et le lendemain lui-même a été le premier à le raconter dans le village."
Donc le jour Cortie vend des barils. La nuit il perd son maigre gain.
Le 30 novembre il profite de la foire de Vinça pour en écouler quelques uns. Transportés par Sébastien Pares (1836-<1919), 48 ans, voiturier à Mosset : "Quelques jours avant le 30 novembre dernier, pour la foire de Vinça, j'ai porté à Prades pour le compte de Cortie François, 8 barils de sardines."
Il ne désespère pas. En achetant une plus forte quantité il obtient des prix. Le 8 décembre il est chez François Ferre-Escoubeyrou, 56 ans, saleur à Collioure, qui dira : "J'ai vendu à crédit à Cortie François 50 barils à 4 francs l'un. Il me devait précédemment 10 francs. Il m'est redevable de 210 francs." La marchandise est expédiée le jour même à Prades.
Jeux de cartes - Le Trente et Un
Le jeu de Trente et Un a complètement disparu aujourd'hui, après avoir été célébré par Rabelais, puis avoir connu un très grand succés au XIXe siècle. Il se joue avec un jeu de 32 cartes et le nombre de joueurs peut varier de 3 à 9. L'As vaut 11 points, le Roi, la Dame et le Valet valent 10. Les autres cartes valent leur valeur nominale. En plus de cartes, le Trente et Un nécessite des jetons, auxquels on attribue une valeur conventionnelle. Le but du jeu est de réunir dans son jeu 31 points dans une seule et même couleur ou une combinaison gagnante. Déroulement de la partie : chaque joueur dispose d'un nombre de jetons égal et convenu à l'avance. Le donneur distribue, une par une, trois cartes à chacun. Il sert en même temps une donne supplémentaire de trois cartes à un donneur imaginaire appelé "le mort". Le donneur a le droit d'échanger son jeu contre "le mort". Les participants consultent leur jeu et regardent si la somme des points de leurs cartes est d'au-moins 31, dans la même couleur, ou si elle s'en approche le plus possible. La tierce majeure (As, Roi, Dame de la même couleur) constitue le 31. C'est l'annonce la plus forte. Au-dessous, on trouve "As, Roi, Valet" ou "As, Dame, Valet", chaque groupe faisant 31. Puis vient le brelan, constitué de trois carts de même rang (de trois As à trois 7). On trouve, après les trois 7, le faux brelan ou brelan misti, parce qu'il est formé de deux cartes de même rang et de couleur différente, et du Valet de Trèfle ou mistigri (deux Dames et le Valet de Trèfle). Les joueurs abattent leur jeu dès que l'un d'eux annonce 31. Si "le mort", dont peut s'emparer le donneur, dispose d'une tierce majeure, le jeu s'arrête, le donneur étant gagnant. Il ramasse les enjeux. Si personne n'a 31, les participants abattent leur jeu. Le vainqueur est celui qui totalise le plus grand nombre de points. Dans la mesure où le donneur dédaigne "le mort", chaque joueur a le droit, à son tour, de jouer, d'utiliser partiellement ou en totalité les cartes du mort pour tenter d'améliorer son jeu. Si un joueur, qui ne prend pas les cartes du mort et ne peut pas écarter, dit "J'arrête", ses adversaires n'ont plus droit qu'à un seul échange, à l'issue duquel le coup se termine.
Référence : Publié par Michelle Fouineur
Blog de Michel à
http://www.michel1948pierre27.blogspot.com/
2005_12_01_archive.html
DEPRIME DU FLAMBEUR
En acceptant les règles, les édictant au pire Sans jeu et sans atouts, ne sachant pas blufferSi je joue malgré tout, c'est que l'enjeu m'attire,Que pour l'amour de toi, je voudrais tout miser, Mais déjà, je sais bien que je ne peux gagner.
L'enjeu est bien trop fort et truquée est la taille ; Si, comme des anciens, je gagne des batailles,Je sais qu'en m'épuisant, la guerre je perdrai.J'ai l'âme d'un flambeur et si haute est la mise.Que les plis que je marque en prenant tous les risquesSont déjà plus nombreux que j'osais l'espérer.
Quand tout sera perdu, la partie terminée,Comme je l'ai promis, alors, m'effacerai,N'ayant, après toi, plus personne à connaître,En des lieux solitaires, je pourrai me cacherOu comme mes ancêtres, avec plus de panache,Abattre chiens et chevaux et m'achever après... MARIE
Références : Déprime du flambeur proposé sur Internet par Desanti.
Dès le 11 novembre, François Cortie est à Mosset. Il reste 4 jours chez l'aubergiste Escaro Pierre : "Cortie François a couché chez moi le 11, 12, 13,14 novembre dernier.C'est pendant ces 4 jours que j'ai entendu dire, qu'un soir, il avait perdu chez moi au trente et un plus de 100 francs, ce que je ne peux pas certifier."
Etienne Pares (1865-1941), 19 ans, voiturier à Mosset, récupère les barils le 11 ou 12 décembre : "J'ai transporté des barils pour le compte de Cortie à partir de la gare de Prades. J'en ai laissé à Catllar, Campôme et Mosset.
Il en a vendu 6 à Catllar au comptant, un chez le maréchal ferrant, l’autre au cafetier épicier sur la place, 7 à Campôme. A Campôme, je ne sais pas s'il a été payé.
Lorsque je suis allé chercher les sardines, Cortie ne paraissait pas avoir d'argent. Je lui ai dit plusieurs fois de payer un verre, ce qu'il n'a voulu faire qu'à Catllar après avoir touché l'argent des sardines.
Jacques Bessèges, maréchal ferrant à Catllar : "Le jour que Cortie est passé à Catllar avec le fils Pares qui lui portait les sardines, je lui en ai acheté un baril, que je lui ai payé 5 francs 15 centimes. Je crois que ce jour-là, le limonadier Bruzy lui en a acheté un." Marguerite Bruzy, née Freiche, limonadière à Catllar ; "J'ai acheté 4 barils, que j'ai payé 20 francs."
A ce tarif-là il ne peut faire fortune. Mais il a besoin d'argent pour ses soirées à Mosset. Il lui faut de l'argent liquide et il préfère brader même s'il vend à perte.
Le lundi 15 décembre il va démarcher systématiquement toutes les localités de la vallée voisine de Conat, avec l'aide de Pierre Sarda (1869-1933), 16 ans, roulier à Mosset : " Gaudérique Cortie, frère de François , et moi avons chargé chez lui 17 ou 18 barils que nous avons transportés à Urbanya et Conat." L'instituteur d’Urbanya, Pierre Delmas, 35 ans, confirme l'achat d'un baril. Au total il en vend une dizaine qui lui rapporte de 50 à 70 francs.
De retour à Prades, le soir venu, il laisse les 9 barils invendus chez un oncle éloigné Bonneil, qui tient un café.
Ses deux compagnons, invités à passer la soirée avec lui, préfèrent monter à Mosset et quittent la sous-préfecture à 6 heures 1/2 du soir.
Resté seul, Cortie quitte lui aussi Prades une heure après, à pied en direction de Perpignan. Le lendemain matin, mardi 16 décembre, il arrive à la gare de Prades et se précipite à 9 heures à la gendarmerie pour porter plainte. Il dénonce une attaque à main armée, dont il a été la victime la nuit précédente sur la route nationale, entre Ille et Bouleternère. Quatre malfaiteurs l'ont maltraité et lui ont enlevé une somme de 340 francs.
A Bouleternère il a pris, ce matin, le train de 6 heures. Il est désespéré. On lui a volé 3 billets de 100 francs : il en détenait 1 avant de quitter Collioure, les autres proviennent de ses ventes en Conflent et à Estagel, Maury et Pézilla. "Je dois payer François Ferrer-Escoubeyrou de Collioure, saleur de sardines, auquel je dois 200 francs. Les voleurs m'ont laissé 39 sous qui se trouvaient dans la poche de mon tricot et qui m'ont permis de payer mon billet. J'avais 55 barils en quittant Collioure. Je les ai tous vendus à l'exception des 6 laissés chez mon oncle Bonneil."
Il a reçu un coup sur la cuisse gauche, ce qui lui rend la marche difficile. Déposition faite il part à Collioure où il arrive à 9 heures du soir. Il retrouve sa fiancée Françoise chez sa grand-mère Françoise Desclaux, 75 ans, qui soigneront sa cuisse avec des cataplasmes. "En arrivant à Collioure, j'avais la jambe gauche très enflée et j'avais de la difficulté pour marcher. Une jeune fille, avec laquelle je dois me marier, Françoise Sourroque , m'a soigné."
Il ne reste que deux jours et repart le vendredi 19-12-1884 à Mosset pour reprendre imperturbablement le cycle précédent : vente de sardines le jour, jeu du trente et un la nuit. Eugène Candès, 35 ans, négociant saleur à Collioure : "Le 19-12-1884, j'ai vendu à François Cortie, ancien garçon boulanger, un baril d'anchois de la valeur de 18 francs, cédé 10 francs en considération de sa situation."
Pierre Escaro (1841), aubergiste à Mosset : "Cortie est revenu chez moi, notamment pour Noël jouer au trente et un. Mais je ne pourrais dire s'il a gagné ou perdu, tout ce que je peux dire c'est que le 25 décembre, je lui ai prêté pour continuer de jouer 5 francs 1/2." La gendarmerie de Prades mène une enquête sérieuse. L'apparition de bandits de grands chemins en Conflent est un événement d'une extrême gravité. Le souvenir des "Trabucayres " de 1840 est encore vivace. Seraient-ils de retour ? Allait-on de nouveau être détroussé ou rançonné sur les routes et chemins du département ? Ou alors est-ce une action des anarchistes ?
Rapidement la vérité éclate. Les mossetayres ont compris rapidement. Interrogé Pierre Escaro (1841), aubergiste à Mosset déclare : "Le 25 ou 26 décembre dernier, Cortie a emprunté à ma femme 6 ou 7 francs pour aller vendre des barils de sardines. Il a dit qu'il avait été attaqué à Bouleternère par des malfaiteurs et qu'on lui avait pris plus de 300 francs. Je n'ai jamais cru cette prétendue agression. C'est un joueur de profession. Une fois dans mon café, il a perdu le peu d'argent qu'il avait."
Il est rapidement évident pour la justice que Cortie ne cesse de mentir et que toute cette affaire est le résultat de son imagination.
Le 13-12-1884, Cortie François avait achetée chez le serrurier Clos à Prades des balles de revolver. Ce point est confirmé par son frère et par le serrurier. Or il déclare sans ambages qu'il avait bien sur lui cette arme lors de l'agression.
"Il appartient à mon frère Gaudérique qui me l'a prêté. Je ne m'en suis pas servi. Il n'était pas chargé. Il se trouvait dans la poche droite de mon pantalon. Depuis je l'ai rendu à mon frère."
Cortie ne se démonte pas. Il a toujours maintenu ses déclarations initiales. De plus sa soi-disant blessure ne résiste pas à l'examen le 30 décembre au médecin de Prades désigné : - Traces d'une plaie résultant de l'application d'un vésiculaire à la cuisse gauche.
- Engorgement des parties environnantes.
- Pas de trace d'ecchymose résultant d'une lésion par un corps contondant.
- Région de la cuisse siège d'une sensibilité à la pression.
Conclusion : engorgement résultant de l'application d'un vésiculaire que le malade n'a pas soigné. Pas de lésion.
A Collioure la jeune amie de Cortie est encore enceinte. Ils se marient le 12 février 1885. Leur fils Jean naîtra le 10 avril 1885.
Le père Joseph Cortie est présent au mariage et profite de son passage pour aller chez le créancier Ferrer-Escoubeyrou le rassurer et lui confirmer qu'il sera payé. Le saleur accepte d'autant plus que l'épouse de François Cortie, Françoise Sourroque, possède une maison évaluée à 2000 francs.
De son côté, la gendarmerie boucle son dossier et le procureur de Prades inculpe Cortie pour "outrage à la gendarmerie par dépôt de fausse plainte." L'audience publique au tribunal a lieu le 04/06/1885.
"Cortie François Julien Auguste, 20 ans, né à Mosset le 08/09/1864, jeune homme grand et blond, fils de Joseph (1837-1917), muletier et de Thérèse Alabert (1842-1884), marchand de poissons à Collioure, est prévenu d'avoir, le 16 décembre 1884, outragé les gendarmes de Prades, en venant dans leur caserne leur dénoncer une prétendue agression dont il aurait été victime.
Il a dénoncé une attaque à main armée, dont il aurait été la victime la nuit précédente sur la route nationale, entre Ille et Bouleternère, de la part de quatre malfaiteurs, qui l'auraient maltraité et lui auraient enlevé une somme de 340 francs.
Attendu que la plainte de Cortie a paru imaginaire et avait pour but d'expliquer, soit à ses parents, soit à un négociant qui lui avait livré des marchandises pour aller les vendre, la disparition d'une somme d'argent, somme qu'il avait, en fait, dissipée au jeu.
Ce fait est considéré comme un outrage par paroles envers les agents de la force publique, qui sont ainsi détournés de leurs fonctions et que l'impuissance où se sont trouvés ces agents de découvrir des auteurs d'un crime aussi grave est de nature à jeter sur eux le ridicule et la déconsidération.
Attendu que François Cortie régulièrement assigné fait défaut, le tribunal le condamne à 8 jours d'emprisonnement et 50 francs d'amende et, en outre, au remboursement des frais qui s'élèvent à 185 francs." (ADPO 3U2891)
Le couple eut 6 enfants. Le cadet, né en 1896 fut marin. Deux ans plus tard; le couple divoerce et en 1901 Françoise se remarie avec Vincent Py de Collioure.