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Le service militaire au XIXe siècle
Sommaire.
1 - Les exemptés
2 - Le tirage au sort
3 - Les enseignants
4 - Les remplaçants et remplacés entre 1800 et 1872
5 -Les engagés vontaires des classes 1872 à 1882
6 - Les prisonniers
7 - Les déserteurs
8 - Les Morts pour la France au XIXe siècle
9 - La Légion d'Honneur au XIXe siècle
10 - Les Mossétans au 23e Régiment d'Infanterie de Ligne (23e RIL)
De la Révolution à l'après guerre de 1946 les soldats des forces armées ont été recrutés sous des formes variées allant du volontariat à la conscription obligatoire et générale de 1905. Le XIXe siècle a été celui de la conscription limitée par le tirage au sort.
Un millier environ de jeunes gens de Mosset ont été directement ou indirectement touchés par le service militaire. Les uns sont partis volontaires, le plus souvent comme remplaçants, ce moyen offrant une chance de promotion sociale : la plupart des autres ont exploité au mieux les possibilités d'exemption.
Le tableau suivant fait, pour l'essentiel, le point sur l'évolution de 1793 à 1946.
Date (Loi) | Commentaires | Durée | Tirage au sort | Remplacements |
25/8/ 1793 (Barere) | Volontariat et réquisition | 5 | ||
05 /09/1798 (Jourdan) | Obligatoire pour les hommes de 20 ans | 5 | ||
08/03/1800 | 5 | Oui | ||
29/12/1804 | Conseil de révision | 5 | Oui | Oui |
1813 | A partir de 18 ans | 5 | Oui | Oui |
1815 | Conscription supprimée - volontariat | |||
10/03/1818 | Conscription rétablie et volontariat | 6 | Oui | Oui pour tous |
09/06/1824 | 8 | Oui | Oui | |
21 mars 1832 (Soult) | 7 | Oui | Oui | |
26/04/1855 | 7 | Oui | Exonération jusqu'en 58 | |
1/1/1868 (Niel) | 5 | Oui | Oui | |
27/7/1872 (Cissey) | Obligatoire pour tous les hommes | 5 | Oui | Non |
15/7/1889 (Freycinet) | 3 | Oui | ||
21/3/1905 | Service militaire personnel pour tous | 2 | Non | |
7/8/1913 | 3 | |||
23/4/1923 | 1,5 | |||
1928 | 1 | |||
1939 | ||||
1946 | 1 |
Cette approche limitée au XIXe siècle a l'avantage d'être nette et simple. Elle a l'inconvénient d'exclure les militaires qui avaient plus de 20 ans en 1800 et qui ont pu encore avoir un parcours militaire significatif au début du siècle. C'est le cas pour Jean Michel Escanyé (1771-1836), chef de bataillon et Chevalier de la Légion d'honneur. De même, à l'autre bout du siècle, cette méthode écarte quelques soldats de la Guerre de 1914.
Les militaires de Mosset en activité au XIXe siècle appartiennent aux classes 1800 à 1900 (année de leurs 20 ans). Ils passent devant le Conseil de Révision qui statue sur leur avenir au sein des forces armées. Ils seront appelés, exemptés provisoirement ou définitivement. La décision dépendra du tirage au sort, de leur état de santé, de leur environnement familial et surtout des lois et décrets qui évolueront au cous du temps en fonction des besoins, des menaces et des conquêtes de la Nation.
Trois périodes sont à distinguer, chacune ayant ses spécificités de recrutement :
Période des classes 1800 à 1815. Elle correspond aux batailles de l'Empire qui conduisent à des recrutements de plus en plus nombreux selon des règles en permanente évolution qui en rendent l'analyse particulièrement délicate. (Voir les conscrits de 1800 à 1815)
Cette période est marquée par deux lois :
1 - La loi Cissey du 237/7/1872: établissant un service universel et obligatoire dont la durée est fixée par tirage au sort (5 ans ou 1 an). A la période active de 5 ans, succède la réserve active de 4 ans et la territoriale de 5 ans plus la réserve territoriale de 6 ans, soit 20 ans au total. On retrouve, après la défaite de 1870 la devise de la Révolution: "Tout Français est soldat et se doit à la défense de la patrie.".
De nombreuses dispenses sont accordées aux soutiens de famille, aux membres de l'enseignement et au clergé.
2 - La loi Freycinet du 15 juillet 1889 réduit la période active de 5 à 3 ans pour les bons numéros et restreint les possibilités de dispense. Les dispensés font un an et les exemptés partent dans les services auxiliaires. Les jeunes gens issus des grandes écoles et les séminaristes ne doivent qu’un an.
Le tirage au sort continue mais les bénéficiaires ne font qu’un an. Ces bénéficiaires peuvent y échapper en payant une taxe élevée de 2800 francs.
A noter que la Loi Berteaux du 21 mars 1905 reposera pour la première fois sur les principes un service militaire personnel (pas de remplacement), universel (pas de dispense) et obligatoire (pas de tirage au sort.
Naissances | 1780 à | 1796 à | 1853 à | 1780 à |
Individus (1) | 111 | 618 | 262 | 992 |
Appelés (2) | 62 | 240 | 181 | 483 |
Exemptés (3) | 27 | 354 | 73 | 453 |
Services auxiliaires (4) | 1 | 21 | 22 (3) | |
Volontaires (5) | 5 | 33 | 24 | 62 |
Remplaçants | 5 | 29 | 34 | |
Remplacés | 1 | 20 | 21 | |
Prisonniers (6) | 1 | 5 | 2 | 8 |
Déserteurs | 14 | 3 | 17 | |
MPF (7) | 4 | 16 | 1 | 21 |
Décédés (8) | 4 | 16 | 15 | 35 |
Blessés (9) | 0 | 4 | 3 | 7 |
Légion d'Honneur (13) | 0 | 6 | 6 | 12 |
Sait lire (10) | 155 | 210 | 365 | |
Ni lire ni écrire (11) | 176 | 36 | 212 |
(1) Le fichier, base de cette statistique, ne concerne que les Mossétans nés à Mosset. De plus elle ne prend pas en compte tous les hommes de 20 ans, la réalité est légèrement supérieures à celle qui est indiquée.
Le nombre d'individus devrait être la somme des Appelés et des Exemptés. Ce n'est pas le cas. Pour la première période l'écart est de 20%, pour la seconde de 4% et pour la troisième de 3%. Ces écarts résultent des données insuffisantes pour certains soldats.
(2) Les appelés sont ceux qui partent au service militaire.
(3) Les ajournés, réformés et les dispensés sont considérés comme des exemptés
(4) Les services auxiliaires sont comptabilisés dans les Appelés.
(5) Les Remplaçants sont considérés comme volontaires et donc comptabilisés dans cette catégorie.
(6) Les prisonniers sont probablement sous estimés.
(7) La mention Mort Pour la France (MPF) n'existait pas au XIXe siècle. Elle est utilisé ici pour comptabiliser ceux qui sont morts du fait de leur appartenance aux forces armées. Les MPF nés avant 1880 mais morts au siècle suivant, en particulier pendant la Grande Guerre sont au nombre de 13.
(8) Les décédés couvrent tous les MPF et ceux dont le décès ne paraît pas lié au service.
(9) Les blessés sont probablement sous-estimés.
(10) Les 17 décorés de la Légion d'Honneur se retrouvent en partie dans le liste consultable ici
(11) Les données sont celles des fiches signalétiques des jeunes gens passant le conseil de révision.
1 - Contingent annuel et démographie
La population de Mosset est environ de 1100 personnes en moyenne au XIXe siècle. Le contingent des jeunes gens de 20 ans qui se présentent chaque année devant le Conseil de Révision est de 10. Il concerne donc moins de 1% de la population. Comme, grosso modo la moitié, est dispensée, ne partent annuellement à l'Armée que 5 individus soit 0,5% de la population.
Le service dure environ 6 ans, les militaires absents forment un groupe de 30 personnes soit environ 10% des hommes mariés (Les mariés sont environ 300).
2 - Le mariage .
Outre l'aspect économique lié au manque de main d'œuvre, une autre conséquence est de modifier l'âge du mariage. Le calcul pour un groupe de 330 appelés Mossétans montre que la date moyenne du premier mariage est de 27,8 ans et que celui de leurs conjointes est de 23,1. L'écart est de 4,1 ans.
Le même calcul pour 262 exemptés conduit respectivement à 27, 23,2 et 3,8 ans. Ce résultat proche du précédent est assez surprenant : ceux qui restent devraient se marier beaucoup plus tôt que les absents. Mais le calcul ne portait que sur les moyennes.
Dans le groupe des exemptés 62 individus sur les 262 se marient beaucoup plus tard : à 40 ans pour les hommes et à 31 ans pour leurs conjointes. Si on ne tenait pas compte de ces "vieux mariés", les résultats passent respectivement à 24,8 et 22,7 et l'écart à 2,1 ans.
On peut donc conclure que ceux qui partent forment un groupe homogène qui se marie rapidement au retour avec des jeunes filles de 23 ans.
Ceux qui restent forment un groupe dans lequel les 3/4 se marient comme ceux qui sont partis et 1/4 beaucoup plus tard. Pourquoi ? Conséquence du défaut physique qui les a fait exempter ?
Qui ne se marie pas ?
Par ailleurs le taux de mariage des deux groupes est le même : 169 exemptés sur 453 (37%) et 172 appelés sur 483 (36%).
De même que le taux de descendance connue est identique : 206 exemptés sur 453 (45%) et 218 sur 483 (45%) pour les appelés.
En conclusion l'absence ne crée pas de différences fondamentales entre les exemptés et les appelés.
On a vu que les exemptés sont nombreux et presque aussi nombreux que les appelés (453 et 483). Quels sont les critères d'exemption ?
Une statistique sur 299 exemptés; présentée pour l'essentiel dans le tableau ci-contre, va nous guider dans ce qui suit. Les 2/3 des exemptés le sont pour raison de santé ou par tirage au sort. Le reste concerne le soutient aux familles et aussi le défaut de taille (10%).
Les exemptés pour raison de santé arrivent en tête du classement : plus du tiers. Ils sont légèrement moins nombreux en fin de siècle, conséquence probable de l'amélioration de l'hygiène et des progrès de la médecine mise en œuvre par les médecins résidants dans la vallée et qui exerçaient leur art dans le canton et même jusqu'à Rabouillet.
A François Garriguet (1755-1822), Jacques Ruffiandis (1748-1832) et puis Joseph Cantié (1796-1862) officiers de Santé du début du siècle ont succédé les médecins formés à la faculté de Montpellier : Sébastien Bazinet (1810-1861) et Benjamin Cantié(1842-1900) sans oublier Jean François Pares (1788-1865), gendre de François Garriguet (1755-1822), premier de cette liste, . installé à Molitg pour raison de numerus clausus.
Motif | Exemptés | % |
Santé | 108 | 36 |
Tirage au sort | 97 | 32 |
Fils de veuve | 38 | 13 |
Frère au service | 38 | 13 |
Frère mort au service | 13 | 4 |
Marié | 5 | 2 |
Taille | 29 | 10 |
Total | 299 | 100 |
Notons encore que les deux derniers, Sébastien Bazinet et Benjamin Cantié, collègues professionnels étaient concurrents politiques. Ils ont été maires de la commune, respectivement, durant 7 et 18 ans en 3 mandats chacun. Membres à ce titre des instances organisatrices du Conseil de Révision il est certain que leurs avis n'ont pas été sans influence sur les décisions prises.
La statistique ci-contre indique la nature et la fréquence de 102 affections. La plus importante, avec 1/3 des affections, et la plus frappante est le défaut physique qui va de la claudication à la suite d'une fracture mal soignée, ce qui est fréquent, à l'infirmité.
Viennent ensuite les hernies, les maladies de la vue et de l'œil Les affections des organes génitaux sont pour la moitié des hydrocèles (œdème).
La dentition
La dentition qui a toujours été le critère incontournable du maquignon jaugeant les qualités d'un cheval. est aussi un critère important sur le potentiel des jeunes gens de Mosset du XIXe siècle pour affronter l'agresseur. Mais il se justifiait différemment.
Après quelques cas de varices on remarque des cas de santé mentale réelle ou simulée. On trouve les mentions :"impropre au service : idiotisme et mutisme."
Affections | Exemptés | Appelés |
Défaut physique | 34 (1) | 6 (4) |
Hernie inguinale | 17 | 7 |
Vue - Oeil | 14 | 2 |
Organes génitaux | 8 (2) | |
Dentition | 5 | 2 |
Varices | 4 | |
Idiotisme -Démence | 4 | 1 |
Epilepsie | 4 | 1 |
Ouie | 4 | 5 |
Doigt coupé | 3 | |
Scrophuleux (3) | 2 | 1 |
Coeur (Hypertrophie) | 2 | 1 |
Varicocèle | 1 | 2 |
Alopécie | 4 | |
Total | 102 | 44 |
Petite vérole | 1 | 13 |
Deux conscrits ne connaissent pas leur date de naissance. Nicolas Berjouan (1797-1825) "Ne connaît pas la date précise de sa naissance." et de même que le scieur de long Dominique Terrals (1802:1864) dit "El Serayre."
La simulation est courante dans les déclarations des conscrits. Baptiste Corcinos (1836) se déclare devant le conseil où siège le maire Maurice Corcinos, son père, "Atteint d'une maladie nerveuse avec tremblement des mains." Il ne réussit pas à tromper le conseil qui le déclaré "Bon pour le service."
Toujours dans la catégorie des défauts physiques il y a la curiosité dite du "doigt coupé."
La dernière phalange
L'index droit coupé exemptait le conscrit du service pour inaptitude au tir au fusil, ce qui incitait à des mutilations volontaires. Il y a trois cas à Mosset.
- Baptiste Fabre (1818) qui tire le mauvais numéro 44 mais est exempté pour "raccourcissement du doigt indicateur de la main droite."
- Sauveur Fabre (1787-1846)
"Privé de la 3e phalange de l'index de la main droite." Son fils Jean (1814-1837) décédera à Constantine pendant la guerre de conquête de l'Algérie. L'autre fils dit "Manxer" est, de ce fait, exempté de service militaire. (ADPO 1R48 ).
- Vincent Radondy (1797-1854) dit "Pagot" dont le père est décédé à Rochefort, tire le mauvais numéro 16. mais "a perdu la première phalange de l'index de la main droite." Il est exempté.
Le cas de Jean March (1807) de Nohèdes est intéressant par le commentaire qui accompagne sa fiche : "Le conseil, présumant que Jean Marc s'est mutilé volontairement, attendu que ce n'est que depuis le tirage au sort qu'il a perdu la dernière phalange du doigt indicateur de la main droite, n'a pas cru devoir prendre une décision définitive et a demandé de recueillir des renseignements additifs sur ce fait. Le conseil est convaincu que ce jeune homme s'est mutilé volontairement à dessein de se soustraire au service militaire.
Mis en activité le 18.11.1828. Dirigé le 18.11.1828 sur la 3e Compagnie de Pionniers. Incorporé le 13.1.1828. Matricule 1113."
Santé des partants
Le tableau des affections rassemble aussi celles qui ont été notées pour les Appelés. Elles sont évidemment bien moins nombreuses mais elles permettent de pondérer l'importance de l'état de santé sur la décision du Conseil. Il apparaît qu'une hernie n'est pas rédhibitoire de même que des défauts de l'oreille ou de la vue ou de certaines difformités du pied.
Le défaut de taille (10%)
Au début du XIXe siècle, 15 jeunes gens sur 135 sont exemptés pour défaut de taille. soit 11%. Le même calcul sur le siècle, avec 29 jeunes sur 299, donne 10%. Le défaut de taille est donc une cause d'exemption relativement fréquente.
La taille minimale était de 154 cm selon l'article 11 du décret du 8 nivôse an XIII (29 décembre 1804).
Elle a en fait varié en fonction des besoins. A la fin de l'Empire presque tous les jeunes hommes ont été appelés, grands et petits.
A Mosset, plus du tiers des conscrits mesuraient moins de 160 cm. La plus faible taille de 135 cm est celle de Gilles Corcinos (1789). Vient ensuite Jean Joseph Berjouan (1789-1865).avec 138 cm. De nos jours ces tailles sont celle d'un garçon de 10 ou 11 ans.
"Le conscrit sera présenté à une toise à deux montants, dont la traverse sera fixée à 1 mètre 544. Si le conscrit n'atteint pas la traverse, on inscrira vis-à-vis de son nom, dans la colonne des observations, ces mots : Incapable, à cause de sa taille, de soutenir les fatigues de la guerre. Si le conscrit a plus de 1 mètre 544, il sera inscrit : Bon par la taille." Article 11 du décret du 8 nivôse an XIII (29 décembre 1804).
Les dents devaient être de qualité suffisante pour permettre de déchirer les étuis de papier contenant la poudre à fusil, dosée au coup par coup (sic).
Leurs mauvaises dents ont permis à des Mossétans d'échapper au service. Le 20/01/1861, Sébastien Bonamich (1840) tire le mauvais numéro 8. Il est exempté pour "mauvaise dentition."
Le 23/02/1852, Gaudérique Bourrel (1831-1920), le 22/01/1866 Martin Estève (1845) et le 4/02/1845 Sébastien François Grau (1824) tirent respectivement les bons numéros 93,94 et 45. Ils sont exemptés par "la force de leurs numéros" et, de plus, par leur "mauvaises dentition."
La moyenne, à 20 ans, est de 161 cm. A 25 ans elle est légèrement supérieure. La spécificité de la taille du catalan en faisait un soldat de choix pour les Régiments d'Infanterie. A 25 ans, à Paris, la moyenne est de 175 cm. Les jeunes gens y étaient-ils mieux nourris ?
Le plus grand Mossétan de cette époque, avec 177 cm, est Joseph Bazinet (1777-1848)
Le tirage au sort est le point fort de la séance annuelle du Conseil de Révision. Il fixe le sort de la moitié des jeunes gens et en particulier de 1818 jusqu'en 1872. Il a été défini dans un souci de stricte égalité et de respect du hasard.
Décret fondateur du tirage au sort de 1804
Voilà quelques extraits du décret impérial de Napoléon de 1804:
Article 10 - Un maire ou un adjoint par commune, un officier de recrutement, l'officier de gendarmerie, un officier de santé ou docteur nommé par le préfet pour chaque arrondissement et pris hors de l'arrondissement, seront tenus d'assister à l'examen des conscrits…
Article 11 - Le conscrit) sera présenté à une toise à deux montants, dont la traverse sera fixée à 1 mètre 544 millimètres... si le conscrit n'atteint pas la traverse, on inscrira vis-à-vis de son nom, dans la colonne des observations, ces mots : Incapable, à cause de sa taille, de soutenir les fatigues de la guerre. Si le conscrit a plus de 1 mètre 544 millimètres, il sera inscrit comme : Bon par la taille.
Article 21- Le sous-préfet procédera ensuite à la désignation, de la manière suivante: on mettra dans une urne autant de bulletins portant chacun un numéro différent qu'il y aura de conscrits devant concourir à la désignation ; chacun d'eux sera appelé pour tirer un billet. En cas d'absence du conscrit appelé, le billet sera tiré par le maire de la Commune…
Article 22 - Le numéro que chaque conscrit aura obtenu sera inscrit à côté de son nom; on inscrira en même temps ses prénoms, ceux de ses père et mère, son domicile, sa taille et les grands traits de son signalement…
Article 23 - Dès que l'ordre général des numéros aura été arrêté, le sous-préfet proclamera ceux qui doivent faire partie de l'armée active; ce seront ceux qui auront obtenu les premiers numéros. Il proclamera ensuite le nom de ceux qui doivent faire partie de la réserve, et enfin le nom de ceux qui doivent rester au dépôt...
Les règles ont été adaptées au cours du temps. Le procès verbal qui suit se réfère à l'ordonnance royale du 8 novembre 1847.
Conseil de révision de la classe 1847 du canton de Prades du 17mars 1848 - Procès verbal
"Nous nous sommes rendus à Prades dans une des salles de l'école communale, Où nous avons trouvé réunis Messieurs les maires ou adjoints des 20 communes qui composent ce canton, le le et où s'étaient rendus aussi un officier de gendarmerie avec six gendarmes pour maintenir le bon ordre.
Nous avons ouvert la séance, après avoir pris les dispositions nécessaires pour que, conformément à la loi, elle fut publique. Nous nous sommes ensuite faits remettre, en double expédition, par Messieurs les maires ou adjoint, le tableau de recrutement de chaque commune et nous en avons successivement fait faire lecture à haute voix. Nous avons demandé en même temps, aux personnes présentes si elles avaient quelques observations ou réclamations à présenter, tant au sujet des cinq inscriptions portées sur les tableaux qu'à l'égard des omissions qui auraient pu être commises.
Ces observations ou réclamations entendues nous avons, de concert avec Messieurs les maires ci-dessus désignés, procéder à leur examen ainsi qu'à celui de toutes les inscriptions faites ou affaires sur les tableaux de recrutement. Et après avoir pris l'avis de ses fonctionnaires, nous avons définitivement arrêté les 10 tableaux qui présentent les résultats suivants."
Le tableau des 20 commues du canton porte pour chaque commune le nombre des jeunes gens. Le total est de 118 avec un maximum de 22 pour Prades suivi par Mosset avec 18 inscrits et le minimum de 0 pour Conat.
"Nous avons immédiatement signé, avec Messieurs les maires le tableau de recensement et nous avons prévenu les jeunes gens et leurs parents que les réclamations qu'ils avaient encore à faire relativement à la formation et à la rectification de ses tableaux avaient été porté devant le conseil de révision.
Nous nous sommes ensuite occupés de régler l'ordre dans lequel les 20 communes composant le canton seraient appelées au tirage. En conséquence, après avoir fait établir un bulletin nominal pour chacune de ces communes, nous avons roulé et fermé lesdits bulletins et les avons jetés et mêlés dans l'urne disposée à cet effet. Le sort a déterminé l'ordre ci-après qui a été constaté au fur et à mesure du tirage par une lettre spéciale pour servir de liste d'appel."
En tête de la liste figure Eus, Mosset est en 4e position, et Conat est en queue.
Il y a donc double tirage au sort, l'ordre d'appel des communes et le tirage des conscrits de chaque commune.
"Passant aux opérations de tirage au sort par les jeunes gens, nous avant préalablement fait disposer et nous avons porté les bulletins individuels nécessaires et portants un numéro différent depuis le numéro 1 jusqu'à celui de 118 inclus. nous avons ensuite compté publiquement les bulletins et leur nombre ayant été reconnu égal à celui des jeunes gens inscrits sur le tableau de recensement rectifié. Nous avons fait la déclaration à haute voix.
Les bulletins au nombre de 118 formant une série continue depuis le numéro un, après avoir été placé chacun dans un étui ou olive de même forme et dimensions, ont été jetés et mêlés dans l'urne destinée à les recevoir.
Le tirage a commencé alors, en suivant pour chaque commune lors d'un précédemment déterminé, et pour les jeunes gens l'ordre de leur inscription sur les tableaux de recensement.
À mesure que les jeunes gens appelés se sont présentés nous avons recueilli M. le maire de déclarer s'ils sont les mêmes que ceux dénommés sur les tableaux de recensement et sur la réponse affirmative, ces jeunes gens ont été admis successivement à tirer au sort. Le numéro que chacun d'eux a pris à été immédiatement proclamé et inscrit tant sur la liste des tirages que sur les tableaux de recensement.
Les parents des absents ou à leurs défauts les maires ou adjoint ont tiré à leur place. Le tirage étant achevée nous avons fait donner lecture de la liste de tirage, après quoi cette liste été arrêtée et signée de la même manière que les tableaux de recensement, pour rester annexer, avec un double des actes des tableaux au présent procès-verbal.
Les bulletins ayant servi des tirages ont été immédiatement détruits.
Toutes les circonstances relatives à l'examen des tableaux de recensement et au tirage au sort pour le canton de Prades se trouvant constatées, nous avons clos le présent procès-verbal qui, après lecture, a été signé tant par les maires ou adjoint qui nous ont assistés, que par nous, les jours, mois et années que ci-dessus et à 2 heures de l'après-midi." (ADPO)
Tel qu'il est rédigé, le procès verbal laisse peu de place à l'erreur ou à l'irrégularité. Pourtant des anomalies ont été constatées. La circulaire du 19 novembre 1863 en signale deux :
1 - " le nombre des numéros déposés dans l'urne se trouvait inférieur à celui des jeunes gens appelés à tirer."
2 - "Des jeunes gens ont tiré un numéro à l'appel d'un autre que le leur, et n'ont pas répondu à l'appel de leur propre numéro."
(ADPO 1R209)
Une seconde remarque s'impose : la séance qui précède ne concerne que le tirage au sort. Elle se termine à 14 heures. Il est probable qu'elle est suivie du contrôle médical et de la séance qui statue sur le sort des conscrits.
Le rôle social du service militaire est important : à leur retour à Mosset, 5 ou 6 ans plus tard, ils avaient vu la grande ville, la mer, le train, le bateau. Ils avaient découvert l'Afrique, l'Asie, les autres races les autres religions, d'autres climats et la vie en collectivité, l'eau courante, Ils parlaient couramment la langue française. Cet enrichissement a été un élément essentiel de la modernisation du village.
Compte tenu des difficultés de recrutement d'enseignants de qualité tout au long du XIXe siècle et aussi pour employer sans retard les enseignants diplômés, l'exemption de service militaire leur est accordé à condition de prendre l'engagement décennal de servir dans la carrière d'enseignant.
Instituteurs
Isidore Ignace Ruffiandis, né le 23 octobre 1835 à Molitg, prend à sa sortie de l'Ecole Normale de Perpignan (Classé 1er), un engagement de 10 ans dans l'Education Nationale le 27/08/1856, ce qui le dispense de ses obligations militaires. (ADPO 1T441).
Lin Jean Jacques Cantié né le 15 juin 1829 à Mosset, instituteur, tire en 1850 le mauvais numéro 20 et comme il "n'a pas produit d'engagement décennal il est reconnu propre au service."
Sorti le 25/08/1848 de l'Ecole Normale de Perpignan, après un premier poste à Peyrestortes, il enseigne à Vernet jusqu'en 1851.
Il n'est donc pas parti au service ; ou bien il a signé l'engagement décennal ou alors il a fait jouer le fait qu'il ne pourrait "secourir sa mère veuve et sa soeur âgée de 17 ans qui vivent à Mosset." [sans préciser que sa mère est remariée avec Baptiste Bazinet]
S'il a donc pu trouver des accommodements convenables avec l'Institution Militaire, il a par contre rencontré de grosses difficultés dans sa carrière. Il a été inspecté deux fois. La première le 15/03/1851 à Vernet. Le rapport qui en résulte indique qu'il a "administré la férule" à 3 jeunes dissipés ce qui lui a valu une réprimande immédiate et une seconde inspection en décembre 1851, inopinée cette fois-ci, qui, elle, conduit à sa révocation. Lorsque l'inspecteur est entré dans la salle de classe, l'instituteur Cantié avait sur sa table un "livre contre la morale". qui est "Les aventures amoureuses du Chevalier de Faublas" de Jean-Baptiste Louvet de Vouvray de 1842. On le trouve actuellement sur internet dans les séries de livres rares à un prix respectable.
Cantié retrouvera un poste à Estoher à la suite de l'intervention en sa faveur du curé de Mosset, Denis Fuix, qui insiste sur sa situation de "fils de veuve." Il y restera jusqu'en 1860 où, selon l'inspection, "Son mariage lui a donné le poids et la gravité dont il avait grandement besoin.".Il entrera ensuite, pour des raisons de santé, comme comptable à la ferme-école de Germain Ville près de Thuir
Le clergé enseignant
Compte tenu de l'importance du clergé dans l'enseignement, la dispense est étendue au clergé enseignant ou futur enseignant et par exemple aux "frères de la congrégation des écoles chrétiennes qui se trouvent par leur âge appelés au recrutement de l'armée, en contractant devant le Conseil de l'Université, comme les autres instituteurs primaires, l'engagement de se vouer pendant 10 ans au service de l'instruction publique," Antoine Salvat de Conat, en a bénéficié.
La loi de 1802 instaure le remplacement. Elle permet aux familles qui en ont les moyens de payer un remplaçant au fils. Cette possibilité peut paraître aujourd'hui choquante. Mais le remplaçant, qui a d'abord eu la chance de tirer le bon numéro, est totalement libre de sa décision : soit partir à la place du malchanceux ou de poursuivre son activité d'agriculteur ou de berger au village, la défense nationale assurant alors sa sécurité.
Par ailleurs le remplaçant jouait une seconde fois son destin à la loterie de la vie et prenait un nouveau risque : mourir ou revenir avec un pécule qu'il n'aurait probablement pas gagné dans le contexte économique de Mosset.
Historique du remplacement
Le remplacement a été autorisé de 1802 à 1872 à l'exception de deux périodes :
- pendant les 2 premières années de la Restauration, le recrutement se faisant uniquement par volontariat, la défense du pays étant en charge d'une Armée de métier.
- de 1855 à 1868, période au cours de laquelle le remplacement est supprimé mais le conscrit peut cependant être dispensé du service à condition de verser 2800 francs à l'état. A titre de comparaison, le traitement de l'instituteur de Mosset était alors de 700 francs par an.
Ce tableau nominatif des 99 Mossétans Remplaçants et Remplacés au XIXe siècle fait l'objet de l'analyse qui suit.
Le tableau des Remplaçants et Remplacés concerne une centaine de personnes. Certains jeunes gens sont à la fois Remplaçants et Remplacés. En 1830, Jean Baptiste Sales remplaçant de Sébastien Bazinet, est ensuite remplacé par son frère Joseph Antoine Sales.
Conscrits | Identifiés | Nés à Mosset | |
Remplaçants | 48 | 47 | 42 (89%) |
Remplacés | 51 | 39 (75%) | 17 (55%) |
Total | 99 | 86 (86%) | 58 (67%) |
Il y a plus de Remplacés que de Remplaçants du fait qu'un Remplaçant peut remplacer successivement deux jeunes hommes. Jacques Maurice Sales , un 3e frère des précédents, remplace Jean Pierre Chaptain en 1837 puis Guillaume de Bormont en 1843.
Origine des jeunes gens
Parmi les 86% des jeunes gens nominativement identifiés 33 % ne sont pas de Mosset. Les Remplacés de Mosset ne sont pas majoritaires (44%) ce qui signifie clairement que ceux qui peuvent payer, ne sont pas à Mosset. Par contre 89% des fortunés de Mosset trouvent sur place un Remplaçant.
Le Remplacé type est celui qui a été désigné par le tirage au sort et qui donc doit passer 5 ans - et même 6 ou 8 ou 7 de 1818 à 1868 - au service de l'Armée. Outre le risque évident de la confrontation guerrière - il sera analysé par ailleurs - l'absence d'un homme dans la force de l'âge au sein de l'exploitation familiale pose un problème économique réel.
Les Remplacés à Mosset sont les fils des familles les plus aisées :
- Jacques Isidore Prats de la classe 1812 et Gaudérique Prats de la classe 1817, sont tous les deux fils de Joseph Prats l'acquéreur de Corbiac en 1791,
- Maurice Corcinos de la classe 1824 et son frère Bonaventure Corcinos de la classe 1825 sont les petits fils de Julien Corcinos acquéreur de la forge haute de d'Aguilar en 1795.
- Emile de Massia de la classe 1849 est le fils de François de Massia, propriétaire des bains de Molitg.
Mais même pour les plus aisés il faut réunir un capital important.: 1650 F en moyenne pour les 16 contrats de remplacement connus en détail. Un instituteur, comme Gaudérique Galaud gagne, en 1834, 700 francs par an. Maurice Corcinos, cité ci-dessus, qui sera maire en 1843, bénéficierait, selon l'estimation de l'Administration, d'un revenu de 800 francs par an.. Les revenus d'Izidore Lavila, maire et meunier en 1825, sont de 1150 francs. La succession de Julien Prats en 1839, père du Remplacé Gaudérique Prats, de la classe 1817, est estimée à 1900 francs.
Heureusement le financement est facilité par les conditions de paiement qui s'étalent sur la durée du service qui est au moins de 5 ans.
Le contrat conclu entre les deux parties fait toujours intervenir les parents qui apportent et garantissent les versements..Le contrat de 1825 entre Joseph Lavila de Campôme que remplace Dominique Draper de Mosset, précise que le père Sylvestre Lavila hypothèque tous ses biens. Inversement le Remplaçant consolide le respect de son engagement en le garantit par l'hypothèque de son patrimoine. Ainsi il ne sera pas tenté de déserter pas. Le contrat de 1812 chez le notaire Maître Lavall de Prades entre Sébastien Bazinet et Jacques Prats, précise que les Bazinet hypothèquent leur maison du 10 Plaça de Dalt.
Même si les 15 remplacés des classes 1800 à 1815 ne sont pas tous de Mosset (6 sur 15) ils sont tous du Conflent. La mise en relation se faisait alors de bouche à oreille et se concrétisait à l'issue du Conseil de Révision à Prades en une sorte de foire ou de marché qui mettait en relation tous les jeunes du canton concernés. Il fallait ensuite passer chez le notaire qui, de ce fait, pouvait intervenir pour faciliter les mises en relation.
Les organismes de remplacement
L'évolution de l'offre et de la demande au gré de la législation (passage de la durée du service de 5 à 6 et à 8 ans) et des conflits du moment a conduit à une prospection en dehors du canton. En 1869, Pierre François Mestres de Mosset remplace Pierre Labadie du département du Lot. Les contacts se nouaient par l'intermédiaire d'officines ad-hoc ou de sociétés mutuelles qui proposaient par ailleurs des solutions de financement.
Certains procédés faisaient penser à un système d'assurance. Une méthode consiste à verser une somme avant le conseil de révision. La somme est perdue si on tire la bon numéro. Dans le cas contraire les sommes versées permettent de payer le Remplaçant. Bien entendu il faut que le nombre de Remplacés soit inférieur au nombre d'exemptés. :
De l'autre côté de l'échelle sociale le Remplaçant est peu fortuné mais il a la chance d'avoir été exempté de service. Généralement il a tiré le bon numéro mais parfois son exemption résulte d'un autre critère non rédhibitoire, fils aîné de veuve, frère sous les drapeaux, etc
Joseph Julien Cortie (1626) dit "Brillant" de la classe 1846 est exempté car son frère, Jean Pierre Cortie (1820) est mort en service. Il part cependant en 1847 comme Remplaçant de Joseph Garrigues et est libéré fin 1852. Il repart en 1854 comme remplaçant de Hyacinthe Ixart et sera libéré fin 1861.
Exemple de contrat de remplacement
"L'an 1812 et le 21 juin dans la ville de Prades, par devant nous Antoine Lavall, notaire impérial à la résidence de Prades, ont comparu :
M. Joseph Prats propriétaire, domicilié à la ville de Mosset, d'une part et
Sébastien Joseph Bazinet, cultivateur habitant à la ville de Mosset, fils de Thomas Bassinet, aussi cultivateur, aussi domicilié à ladite ville de Mosset, d'autre part.
Il a été convenu que Bazinet fils s'oblige et s'engage à remplir le service militaire comme remplaçant de M. Jacques Isidore Prats, fils de M. Joseph Prats, au service de la 10e cohorte à laquelle il a été nommé et demandé sous le numéro 92 du tirage du canton de Prades pour l'année 1812 et de remplir toutes les obligations auxquelles Jacques Isidore Prats peut être tenu.
Et M. Joseph Prats, pour les peines que s'oblige de fournir le dit Bazinet comme remplaçant son fils, a promis et s'est obligé de payer au dit Bazinet, remplaçant, la somme de 7000 francs, qu'il s'oblige de compter à celui-ci, à savoir :
- 450 francs. tout de suite que Joseph Prats lui à comptée en numéraire métallique et que Bazinet à vérifiée au vue du notaire soussigné, donc quittance,
- 2000 francs. le 15 août prochain et le restant,
- 4550 francs, en cinq paiements dont les quatre premiers de 1000 francs chacun et le cinquième de 550 francs. en commençant à faire le premier paiement le 15 août 1813 et ainsi consécutivement tous les ans, à pareil jour, jusqu'à l'entier et parfait paiement, avec l'intérêt de la susdite somme convenue entre les parties, à 300 francs par an, lequel intérêt diminuera en proportion de la somme payée.
Au cas où ledit Bazinet remplaçant quitte les drapeaux dans les deux premières années passées au corps, il sera obligé de rendre au sieur Prats toutes les sommes qu'il aura reçues. Si contre toute attente il n'était point reçu comme remplacement du dit Prats, il sera également obligé de rendre les sommes qu'il aura reçues au dit sieur Prats et le pacte demeurera comme non avenu.
Bazinet remplaçant de Jacques Isidore Prats autorise et donne les pouvoirs requis et nécessaires à Thomas Bazinet et à Joseph Bazinet, cultivateurs habitant à Mosset, père et frère respectifs ici présents et acceptant de recouvrer, tant en capital qu'en intérêts, les sommes promises par Joseph Prats, sommes qu'ils rembourseront à Joseph Bazinet, sous l'obligation de tous leurs biens qu'ils ont hypothéqués et hypothèquent :
- primo la maison qu'ils possèdent à la ville de Mosset, [10 Plaça de Dalt]
- un corps d'héritage situé sur le terroir de Mosset au plat de Pons consistant en champs cultes et incultes et près."
Tous signent sauf le remplaçant, qui ne sait pas. (ADPO 3E64/14 Lavall N°194)
Le remplacement était un moyen naturel qui s'offrait à tous ceux qui souhaitaient, par goût ou par nécessité faire une carrière dans l'Armée. On a vu que certains étaient des remplaçants professionnels en offrant leurs services successivement à plusieurs remplacés.
La suppression du remplacement en 1872 conduit au système de l'engagement volontaire. La liste qui défile ci-dessous de 24 hommes montre que l'engagement était généralement de 5 ans mais que certains signaient aussi pour 3 ou pour 4 ans.
Liste des engagés de Mosset des classes 1870 à 1882
ARROUS Sébastien Jacques Bonaventure - Engagé volontaire pour 5 ans, fait carrière - Chef de bataillon - Né le 19.5.1866 à Mosset - Décédé le 24.2.1915 à Saint-Mihiel - MPF - LH
ASSENS Jean Pierre Antoine - Engagé volontaire pour 5 ans - Militaire - Né en 1853 à Mosset
BAZINET Léon Joseph Henri - Engagé volontaire à Saint Cyr - Colonel - Né le 3.1.1855 à Mosset - Décédé le 23.2.1925 à Nice - LH
CLIMENS Martin "François" - Menuisier - Engagé volontaire pour 5 ans- Né le 22.8.1864 à Mosset - Décédé après 1875
CORTIE Isidore Joseph Mathieu - Chef cantonnier vicinal - Engagé volontaire - Né le 11.3.1872 à Mosset - Décédé le 22.3.1936 à Perpignan
ESTEVE Jacques Joseph "Blaise" - Engagé volontaire - Perruquier Garde Champêtre - Né le 1.9.1869 à Mosset - Décédé le 21.1.1948 à Mosset
FABRE Jean André - Engagé volontaire - Douanier à Oran - Né le 2.12.1862 à Mosset - Décédé après 12.7.1928 à Perpignan
FABRE Pierre Jacques Joseph - Engagé volontaire - Cultivateur - Né le 5.1.1875 à Mosset - Décédé le 21.12.1958 à Estagel
GACHÉ Maurice Pierre Gaudérique - Engagé volontaire - Professeur de philosophie ? - Né le 14.1.1873 à Mosset - Décédé le 1929 à Grenoble
GARRIGO Barthélémy François Isidore - Engagé volontaire pour 5 ans - Officier - Né le 30.9.1868 à Mosset - Décédé lavant 1940 - LH
GARRIGO François Baptiste Barthélémy - Engagé volontaire pour 5 ans - Cultivateur à Prades - Né le 30.9.1868 à Mosset - Décédé le 8.4.1897 à Prades
MANAUT Gaudérique "Jacques" Dominique - Engagé volontaire pour 5 ans - Cultivateur - Né le 3.11.1868 à Mosset - Décédé le 2.11.1950 à Mosset
MARTY Baptiste Joseph - Maire Mosset 1912-19 Gendarme - Né le 8.3.1859 à Mosset - Décédé le 14.6.1947 à Mosset
NOT François "Jacques" Bonaventure - Engagé volontaire pour 3 ans - Cultivateur - Né le 13.10.1869 à Mosset - Décédé le 9.9.1951 à Mosset
PARDINEILLE Joseph Fructus Martin - Engagé volontaire pour 3 ans - Militaire Employé du chemin de fer PLM - Né le 11.5.1854 à Mosset - Décédé le > 1877
PARES Baptiste Sébastien Joseph - Engagé volontaire pour 3 ans Réformé - Voiturier Cultivateur - Né le 6.2.1870 à Mosset - Décédé le 2.1919 à Thuir
PARES Gaudérique Baptiste - Engagé volontaire - Capitaine - Né le 7.3.1859 à Mosset - Décédé le 27.1.1911 à Nîmes - LH
PARES Jean Baptiste Jacques - Engagé volontaire pour 5 ans - Réformé - Prolétaire - Né le 8.5.1876 à Mosset - Décédé le 24.6.1942 à Mosset
ROLLAND Gaudérique Joseph Julien Jacques - Engagé volontaire pour 3 ans - Douanier - Né le 27.1.1865 à Mosset - Décédé le 31.3.1958 à Stora
ROUSSE Augustin Jean Isidore - Engagé volontaire pour 3 ans - Militaire - Né le 25.1.1870 à Mosset - Décédé le < 1900
RUFFIANDIS Joseph Henri Isidore - Engagé volontaire pour 3 ans - Cultivateur - Né le 15.12.1871 à Mosset - Décédé le > 1891
SALIES François Pierre - Engagé volontaire pour 4 ans - Cultivateur - Né le 2.2.1875 à Mosset
VERDIER Baptiste Jean Paul - Engagé volontaire pour 4 ans - Cultivateur - Né le 7.7.1875 à Mosset - Décédé le < 1877
VERDIER Pierre Laurent - Engagé volontaire pour 5 ans - Cultivateur - Né le 29.3.1855 à Mosset
Sur la période de 1800 à 1900 on compte 8 prisonniers dont 5 pendant la guerre de 1870.
Ce sont presque tous des militaires professionnels.:
- Joseph Cortie dit "Panxe" (1826) militaire de carrière qui commence comme remplaçant bien que dispensé et qui finira officier. Il fait les campagnes de Martinique, d'Orient ,d'Afrique et du Mexique. Il est prisonnier du 14/05/1870 au 31/05/1871.
- Adolphe Gaché (1833-1885) militaire de carrière qui participe aux campagnes d'Orient ,du Mexique et de Crimée où il est blessé. Il est prisonnier du 29/10/1870 au 3/06/1871. Il est chevalier de la Légion d'Honneur. Il prend sa retraite comme capitaine à Mosset et ne laisse aucun héritier.
- Baptiste Gaché (1846-1909), frère du précédent et chef de Bataillon. Engagé volontaire il sera Officier de la Légion d'Honneur. Il participe aux campagnes du Tonkin, du Cambodge, d'Afrique
Il est en captivité du 29/10/1870 au 05/04/1871.
- Joseph Soler (1846-1900), exempté il part comme remplaçant en 1867 et est prisonnier de guerre du 03/09/1870 au 03/07/1871. Il décède en 1900 et sa veuve épouse Martin Soler (1852-1918) demi frère du décédé.
- Auguste Terrals (1847), fils de père inconnu, engagé volontaire, est interné en Prusse du 01/09/1870 au 20/03/1871.
Un autre militaire qui a fait carrière de 1789 à 1816, qui a fait toutes les guerres de la Révolution et de l'Empire, qui prête serment à l'empereur le 05/08/1808 et au roi le 07/12/1816, est Jean Escanyé (1771-1838). Il est fait prisonnier de guerre à Dresde le 12/11/1813.
La bataille de Dresde est la dernière victoire majeure de Napoléon en Allemagne. Elle se déroule les 26 et 27 août 1813 à la périphérie de Dresde, qui était alors un dépôt militaire, entre les forces de la sixième coalition austro-russo-prussiennes de Schwarzenberg et la Grande armée napoléonienne.(Wikipedia)
La désertion était l'ultime solution de celui qui voulait absolument échapper au Service Militaire. S'il n'avait pas pu bénéficier d'une petite taille ou qui n'avaient pas su faire valoir un autres motif, tel que "fils aîné de veuve," ou "frère sous les drapeaux," ou "malformation" avaient, en dernier recours, que la fuite dans les montagnes de Mosset. Non pas qu'ils soient antimilitaristes ou qu'ils manquent de courage, mais simplement pour une raison économique ; le départ d'un jeune de 20 ans mettait en jeu la survie de la famille. Le cas cité ci-après, de Gaudérique Laguerre, illustre parfaitement cet aspect.
Les déserteurs identifiés du XIXe siècle sont au nombre de 19 qui se répartissent en deux groupes :
- 14 avant 1816
- 3 après 1816.
Déserteurs entre 1800 et 1816 (11%)
Le nombre de conscrits catalogués comme déserteurs est aussi de 15 (11%) sachant que les circonstances de l'absence sont très variées. Il peut s'agir d'un simple retard, d'une erreur administrative, d'une maladie pendant un congé, mais aussi du départ de l'unité avec ou sans armes.
Par exemple Jean François Arrous (1789-1855) dit "Gruisé" de la classe 1809 et figure sur la liste des déserteurs de la classe 1809 du 8e Cuirassier. Il demande son congé pour un motif particulier ainsi formulé : "Pour faire valoir son bien, n'ayant ni père ni mère." (ADPO 2R205).
Si son père est bien décédé en 1795 sa mère, par contre, ne disparaîtra qu’en 1828. Il est toujours signalé déserteur le 26 décembre 1814. Il n'est plus, en 1815 sous la royauté, que "actuellement retardataire" (ADPO 1R52). Dans la garde nationale de 1831 il est cependant déclaré comme ayant "servi comme soldat dans les lanciers."l
Louis Cantié (1779-1843), de la classe 1809, sergent de 1 mètre 52, déserte du 1er Bataillon des Chasseurs de Montagne (Les Miquelets) le 28 avril 1811.
Martin Climens (1790-1867) figure sur la liste des militaires "en désobéissance." Il a déserté du 4e Hussards. Dans son dossier figure la mention "Frère mort au service." Il s'agit vraisemblablement Jacques Climens (1787) qui est sous les drapeaux mais dont on n'a plus de nouvelles.
Bonaventure Costeseque (1793-1867), déserteur est jugé et condamné le 8 février 1813. Son cas est détaillé dans la rubrique ci-dessous des condamnés.
Gaudérique Laguerre (1792-1842) de la Classe 1812 déserte du 12e de Ligne, mais il a quelques circonstances atténuantes : "aîné de veuve, soutien de famille de 4 autres enfants en bas âge." En effet, il reste fils unique mais sa mère Marie Alzeu a à charge 4 autres enfants de son remariage avec Jean Gaché (1764-1814) décédé en janvier 1814.
Déserteurs après 1816 (10%)
Sont déclarés comme tels :
- Sauveur Commenge (1816) qui ne se présente pas devant l conseil de révision le 25/08/1835 et pour lequel, "On prétend qu'il est en Espagne à Lerida." Etait-il déserteur ?
- Hyacinthe Estèbe (1811) qui lui aussi ne se présente pas devant le conseil de révision du 20/06/1832. En effet, il est détenu à la prison de Nîmes. Les archives de Mosset révèlent aussi qu'il est
"déserteur du 8e Régiment de ligne. Il avait remplacé un jeune soldat de la Clape en 1832 du département du Cantal a déserté le 29 juillet 1834 et a emporté ses effets d'habillement et son équipement."
Une lettre du 18/08/1834 du sous préfet au maire de Mosset, Barthélemy Lavila, demande de "prendre les mesures convenables pour parvenir à son arrestation."
- Clément Radondy (1837) est dispensé de service militaire mais part, comme remplaçant, le 15/7/1855 au 18e Bataillon de Chasseurs à Pieds. Sept ans plus tard il est soldat du corps expéditionnaire du Mexique. Il manque à l'appel le 27/11/1864 Fugue ou désertion ? Il rengage pour 7 ans à partir du 15/7/1866.
Ce qui caractérise ces 3 individus est qu'on ne leur connaît pas d'épouse. Déserteurs ou purs aventuriers ?
Les 34 Mossétans MPF de la statistique sont nés entre 1780 et 1880. Si on ne tient compte pour le XIXe siècle que des décès survenus entre 1800 et 1900 la liste se réduit à 21 militaires répartie par conflit dans le tableau ci-dessous.
Vingt et un MPF en cent ans, soit 1 tous les 5 ans, ou 4% des 483 conscrits du siècle ou encore moins de 2% de la population moyenne du village correspondent à des niveaux très inférieurs à ceux de la Grande Guerre. Ce conflit de 4 ans a fait 44 morts, soit 5% de la population. laissant 11 veuves. Les morts du siècle précédent étaient tous célibataires.
La période la moins épargnée est celle des classes 1816 à 1872 avec la guerre de conquête de l'Algérie (12 morts) et la guerre de Crimée (4 morts ). Aucun Mossétans n'est mort des guerres du Mexique et de la guerre de 1870.
Conflits | Conscrits | MPF | Remplaçants |
1800-1815 | 62 | 3 | 5 |
Algérie 1830 | 8 | 2 | |
Crimée | 6 | 4 | 3 |
Mexique | 7 | 0 | 1 |
Guerre de 1870 | 7 | 0 | 3 |
France | 6 | 14 | |
Inconnu | 1 | ||
Total | 483 | 21 | 34 |
Cliquer sur la liste défilante ci-dessous pour l'immobiliser et ensuite sur les noms soulignés pour accéder aux détails des conflits auxquels ils ont participé.
1806 - REMAURY, Jacques François - Né le 20.7.1781 à Mosset - MPF le 9.4.1806 à Haguenau
1807 - LACOMBE, François Pierre - Né le 2.10.1782 à Mosset - MPF le 10.8.1807 à Breslau
1814 - PONSAILLÉ, François "Auguste" - Berger - Né le 10.4.1792 à Mosset - MPF le 24.6.1814 à Nîmes
1815 - BAZINET, Sébastien Joseph - Né le 30.01.1789 à Moset - MPF en 1815
1825 - BAZINET, Léon Joseph Henri - Colonel - Né le 3.1.1855 à Mosset - MPF le 23.2.1925 à Nice
1830 - REMAURI, Isidore Joseph- Voiturier Cultivateur - Né le 29.12.1806 à Mosset - MPF le 1.8.1830 à Alger
1830 - ROTLLANT, Paul - Né le 24.8.1803 à Mosset - MPF le 27.6.1830 à Alger
1831 - RIBERA, Jacques Julien - Berger Voiturier - Né le 3.6.1807 à Mosset - MPF le 18.11.1831 à Marseille
1837 - FABRE, Jean Sauveur - Journalier - Né le 7.1.1814 à Mosset - MPF le 28.10.1837 à Constantine
1843 - CORTIE, Jean Pierre - Voiturier - Né le 18.10.1820 à Mosset -MPF vers 1843
1845 - ESCANYE, Jacques Antoine- Cordonnier - Né le 13.12.1821 à Mosset -MPF le 23.9.1845 à Sidi Brahim
1845 - VIDAL, Isidore Etienne Pierre - Cultivateur - Né le 23.6.1823 à Mosset -MPF le 4.11.1845 à Toulouse
1847 - SERRE, Joseph Jean - Voiturier - Né le 7.9.1823 à Mosset - Décédé le 16.7.1847 à Mosset
1848 - CORCINOS, Pierre Bonaventure - Voiturier - Né le 4.3.1823 à Mosset - MPF le 17.8.1849 à Constantine
1851 - FABRE, Jean Jacques - Cultivateur - Né le 20.2.1828 à Mosset - Décédé le 14.3.1851 à Bastia
1854 - DOUTRES, Martin Pierre Michel - Cultivateur - Né le 9.8.1831 à Mosset - MPFé le 22.10.1854 à Mascara
1855 - MARTY, Joseph Isidore - Voiturier - Né le 28.8.1831 à Mosset - Décédé le 2.5.1855 à Sébastopol
1855 - PORTAL, Pierre Jean Joseph- Tisserand - Né le 1.8.1828 à Mosset - Décédé le 23.3.1855 à SébastopolF
1855 - PORTEIL, François Joseph- Berger - Né le 7.3.1826 à Mosset - Décédé le 23.9.1855 à Inkerman - MPF
1856 - DIMON, François Jerôme Pierre - Propriétaire - Né le 13.1.1833 à Mosset - MPF le 27.5.1856 à Constantinople- MPF
1856 - RIBES, Julien Bernard Martin- Cultivateur - Né le 20.6.1834 à Mosset - MPF le 7.4.1856 à Constantine- MPF
1878 - DIMON, Michel Raymond Sebastien - Militaire - Né le 11.4.1856 à Mosset - MPF le 14.4.1878 à Carcassonne- MPF
La Légion d'Honneur a été crée le 29 mai 1802. De nombreux militaires Mossétans du siècle en ont été honorés.
Les officiers
Dix des 12 militaires qui ont reçu la Légion d'Honneur sont des officiers. Beaucoup se sont engagés volontairement et ont gravi tous les échelons de la hiérarchie militaire. On ne compte pas d'autres officiers en dehors e cette liste. Tous les officiers de Mosset du XIXe siècle ont donc reçu la Légion d'Honneur.
Les légionnaires de Mosset aux XIXe et au XXe siècle ont fait l'objet d'un article du JDM en 2002.
Légionnaire | Nais-Déc | Engagement | Grade | Titre LH | Date |
Arrous Sébastien | 1824-1905 | Volontaire | Garde 2e Classe | Chevalier | 1867 |
Arrous Sébastien | 1866-1915 | Volontaire | Chef de Bataillon | Chevalier | 1909 |
Bazinet Léon | 1855-1925 | Saint-Cyrien | Lt-Colonel | Officier | 1910 |
Escanyer Jean | 1771-1836 | Volontaire | Chef de Bataillon | Chevalier | 1808 |
Escanyer Ferdinand | 1795-1874 | Polytechnicien | Lt-Colonel | Officier | 1848 |
Garrigo François | 1868-<1940 | Volontaire | Capitaine | Chevalier | 1918 |
Gaché Adolphe | 1833-1885 | Volontaire | Capitaine | Officier | 1874 |
Gaché Baptiste | 1846->1909 | Volontaire | Chef de Bataillon | Officier | 1907 |
Lacombe Marc | 1821-1883 | Volontaire | Gendarme | Chevalier | 1867 |
Mayens Augustin | 1815-1895 | Volontaire | Chef de Bataillon | Chevalier | 1849 |
Mayens Jacques | 1830-1904 | Volontaire | Sergent | Chevalier | 1876 |
Parès Gaudérique | 1859-1911 | Volontaire | Capitaine | Chevalier | 1905 |
Les Mossétans font généralement leur service dans l'Infanterie. Une statistique sur 137 conscrits montre qu'on les trouve dans toutes les unités de cette arme. Les plus nombreux sont au 23e Régiment d'Infanterie Légère (RIL) : exactement 12 de 1800 à1810.
Le 23e RIL a été créé en 1757 sous l'Ancien Régime. Il devient la 23e Demi-brigade d'Infanterie Légère en 1794 et le 23e Régiment d'Infanterie Légère en 1803.
Le 23e RIL est un des vainqueurs du combat de Valmy en 1792. Il participe aux batailles suivantes entre 1799 et 1810 :
- en Corse en 1798
- sur les bords de l'Elbe en 1801
- en Italie de 1805 à 1809 avec la bataille de Caldiero
- en Allemagne en 1809 à la bataille de Wagram
- en Espagne de 1811 à 1813
- à Lutzen en 1813 en Allemagne
Il est actuellement le 98e Régiment d'Infanterie ou régiment dit du "bois des loges".
Les Miquelets
Encore une unité d'infanterie légère célèbre, celle des chasseurs éclaireurs qui étaient appelés les Miquelets à Mosset.
Quinze y ont servi de 1793 à 1795 puis à la fin de l'Empire.
Voir Les Miquelets
Climens Jacques Joseph (1779-1853)
Soldat du 23e RIL du 22/08/1807 au 31/12/1809 en Italie où il a participé à la bataille de Caldeira
Deixona Michel "Sébastien" (1784)
Soldat du 23e RIL du 2/1803 au 8/1812; a été déserteur du 17/05/1805 à 1806. Etait encore en Italie à la fin de l'Empire
Rolland Nicolas Augustin (1786)
Soldat du 23e RIL, déserte à Rivesaltes le 13/12/1813. Il est toujours absent début 1814.
Estève Jacques Isidore (1786-1852)
Soldat du 23e RIL du 2/1803 au 8/1812 puis au 4e Régiment d'Infanterie Légère jusqu'au 1/8/1814. Caporal du 3/12/1806 au 1/8/1814. Il a fait les campagnes d'Italie et la bataille de Caldeira et celle d'Allemagne avec la bataille de Wagram en 1809
Fabra Gaudérique Joseph (1786)
Soldat du 23e RIL du 5/2/1806 au 8/1812. Il quitte l'Armée le 14/4/1813. Il a fait les campagnes d'Italie et la bataille de Caldeira et celle d'Allemagne avec la bataille de Wagram en 1809
Climens Jacques Jean (1787)
Soldat du 23e RIL à partir du 29/8/1807. Probablement mort avant 1810 en Italie
Cairol Lin "Jean Baptiste" (1789-1840)
Soldat du 23e RIL à partir du 22/5/1808. Il a fait son testament le mois précédent et est encore au Régiment le 28/2/1814.. Il a fait les campagnes d'Allemagne avec la bataille de Wagram en 1809 et d'Espagne de 1811 à 1813.
Dimon Martin Pierre (1789-1847)
Soldat du 23e RIL du 22/5/1808 au 7/8/1811. il fait les campagnes d(Italie et d'Allemagne avec Wagram.
Laplace Joseph Sébastien (1789-1838)
Soldat du 23e RIL à partir du 10/4/1808.Repart comme remplaçant de Jean Salies, selon contrat du 28/11/1818
Comenge Joseph Jacques (1790-1853)
Soldat du 23e RIL à partir du 6/4/1809. Il fait la bataille d'Allemagne.