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ALS XERRAIRAS DEL RALL DEL PARAPET
LES MARCHEURS
Christiane PLANES
Il est temps de mettre en mémoire quelques faits historiques, ceux de la Petite Histoire de Mosset ; Faits qui ont eu comme acteurs les plus humbles, les plus modestes, les plus ordinaires des Mossétans, avec pour décor Mosset et sa vallée. Leurs histoires, ils les ont vécues, parfois racontées. Elles se racontent encore aujourd'hui soit par des anciens qui étaient là comme témoins ou comme acteurs, soit qu'elles aient été transmises dans les familles.
L'action, c'est la vie de tous les jours : les champs, les bêtes, le travail souvent pénible parce que la mécanisation existait peu ou pas du tout. Mais ils arrivaient à en vivre et s'il n'y avait plus assez de terre pour nourrir une famille qui s'agrandissait (dés le milieu du 19 siècle) certains membres, ou la famille au complet, partaient louer leurs bras ailleurs. Le début de l'industrialisation, la création d'EDF, de la Compagnie du Midi nationalisée plus tard avec d'autres sous le nom de SNCF, des PTT, de l'Instruction Publique, venant s'ajouter au recrutement dans l'Armée et de la Gendarmerie ont permis, au début du 20 siècle et par la suite, aux jeunes, et aux hommes majoritairement, de partir et de mieux gagner leur vie avec un métier moins contraignant que les travaux des champs, la mine, la forêt,. même s'ils ont gardé la nostalgie de la terre.
A travers leurs histoires on retrace les sentiers, les carreteras qui leur permettaient d'aller au travail, de communiquer, d'échanger, au plus court, à travers les montagnes, à pied, à dos de mulet ou avec la charrette. Des routes goudronnées, d'autres chemins plus faciles d'accès, moins pentus pour les voitures, mais plus longs, sont venus s'ajouter et les premiers ne sont pratiquement plus empruntés. Ils s'effacent devant le progrès et la "propriété clôturée" ou l'appropriation sauvage et autoritaire de certaines voies d'accès telle que l'ancienne route communale menant au col de Jau.
Beaucoup de cortals ont été abandonnés. Peu à peu la forêt regagne le terrain qu'on lui avait pris autrefois. A l'est de Coume Gelade la montagne se recouvre de bois, les chèvres ne sont plus là pour nettoyer autour des cistes. Al Puig, à Estardé, sur la Soulane, la forêt a remplacé les champs et pâturages et est devenue vite impraticable. Plus haut, sur la route du Col, Chefdebien, Roquemaure et en continuant encore plus haut, les feixes (terrasses), les prés sont recouverts de feuillus. Les fougères engloutissent champs et cortals.
Mais laissons la parole à ces acteurs-conteurs qui ont participé et motivé la rédaction de ces histoires :
Julien CORCINOS (père) – Marguerite, Marie et Delphine DIRIGOY – Mme PORTEIL et Tinou MONCEU par la voix de Mimi BATAILLE – Jean BORREIL (forgeron) par la voix d'Yvette QUERROL – Thérèse BORREIL, ma grand'tante – Louise CALMONT-AYMERIC – Marcel BOUSQUET – Lucien PRATS – Marcel GRAU – Gaby PLANES et tous les autres que j'oublie …
Jusqu'aux années 50 à Mosset on se déplaçait surtout à pied, parfois à côté du mulet ou de la charrette tirée par les vaches ou le cheval, selon les moyens financiers de chaque famille et le travail à accomplir : travaux des champs, voiturage du bois, du talc. Parfois c'était l'homme ou la femme qui servait de bête de somme (les traginers). Bien peu ont eu l'occasion de monter dans la diligence de Parès qui assurait la liaison Prades-Mosset. Les enfants allaient l'attendre à l'entrée du village, au croisement de la route de la Carole, pour s'accrocher et monter sur le marchepied arrière. Celui ou celle qui n'avait pas la chance d'être sur le marchepied criait au cocher "En darrera, un cop de fuet" (derrière, un coup de fouet). Plus tard ce sera le même manège avec l'autobus Four qui nous tirait jusqu'à la place.
Parmi les derniers marcheurs Rose PAJAU qui allait rejoindre Toméu à la scierie de Chefdebien, Lucienne sa sœur qui se rendait régulièrement au Cortal au-dessus de Caraut et encore Jean GRAU (Couloum) qui, malgré sa retraite de berger, continue d'arpenter les crêtes environnantes…on pourrait dire pour le plaisir.
Le temps n'avait pas la même valeur que maintenant. On fonctionnait à la saison, à la tâche : le soleil et les bêtes restaient les maîtres de la journée : 6h.,8h.,12h., ou 15h. par jour,…qui sait… samedi, dimanche, férié..! Les horaires étaient imprécis mais beaucoup moins stressants qu'aujourd'hui où on a l'impression de "gagner du temps" (gagner du temps est une image impalpable, immatérielle, que personne n'a pu coucher en héritage sur un acte notarié).
Voici quelques exploits :
Les demoiselles DIRIGOY, dites "Les Sabateres" parce que le père était savetier-cordonnier (sabater), aimaient danser et ne rataient jamais la fête d'Urbanya (les fêtes de villages étaient un moyen aussi d'aller à la rencontre d'un éventuel futur époux ou épouse en évitant les mariages consanguins). Mais voilà, Urbanya est de l'autre côté de la Soulane. Mosset est à 750 mètres d'altitude, Urbanya à 856mètres, et entre les deux il y a le Col de Las Vigas à 1360m. Elles montaient par la "tire" de la Carole, direction Estardé, le Col de Las Vigas puis descente sur Urbanya. Et après la fête, même chemin pour le retour. Fallait-il avoir envie de danser et ne pas "sentir" ses jambes après une semaine de labeur, sachant que le lundi on se remettait au travail sans état d'âme, sans possibilité de s'y soustraire.
Quand on les a connues, bien plus tard, partageant leur temps entre l'église, l'épicerie et quelques chèvres, lapins, poules à nourrir vers Come Gelada, leurs exploits de jeunesse portent à sourire.
Bien avant elles, Mme PORTEIL, la grand-mère de Mimi BATAILLE et de Rose BOUSQUET, était "llevadura" : sage-femme diplômée (j'insiste car le diplôme professionnel était rare à l'époque et non obligatoire pour exercer). Sa réputation étant acquise bien au-delà de Mosset, on l'appelait parfois de Sournia pour accoucher une future maman. Elle partait à pied, sortait par le Portal de Come Gelade, traversait la rivière et montait le petit raidillon, puis longeait le canal d'arrosage, passait au-dessus del Morerar où s'étalait à flanc de montagne de beaux mûriers prêts à donner leurs feuilles pour nourrir les vers à soie de toute la vallée et rejoignait, au-dessus de la Rabollède, la carretera de Sournia, la voie la plus directe. Elle ne revenait à Mosset que lorsque le bébé était né et qu'elle était sûre que tout allait bien. Dans le village, elle était aussi l'infirmière, et sa fille, Mme MONCEU, ayant acquis le savoir-faire de sa mère, a soigné toute sa vie les gens du village qui lui demandaient de l'aide.
Ma grand-tante, Thérèse BORREIL était l'aînée d'une fratrie de filles. En 1891 elle avait 10 ans et descendait du "Niu de l'Astor" (nid du vautour, vers le Clot d'Espagne) où son père, mon arrière-grand-père, était berger. Avec le mulet elle allait faire les achats nécessaires à Mosset et remontait à pied à coté de la bête, empruntant l'ancienne route, celle qui passe devant le cimetière actuel. Plus haut, à San Bartomeu, elle connaissait quelques raccourcis à flanc de montagne qui lui faisaient gagner du temps…et les semelles. Plus tard Louisette CALMONT, de souche BORREIL par sa mère, faisait le même trajet et puis ce fut le tour de la famille SARDA, avant que la propriété ne soit rachetée dans les années 40 par Robert COSTASEQUE et habitée par Louis SOLER, ancien maire de Mosset.
Ayons une pensée pour tous les autres qui vivaient au cortal huit mois sur douze et qui faisaient des trajets identiques. Il y avait quelques légumes : pommes de terre, carottes, poireaux, choux autour du cortal mais il fallait aller arroser les jardins et les champs à Mosset dans les créneaux horaires d'arrosage fixés de jour comme de nuit (du parapet on pouvait voir des lanternes se déplacer dans la nuit noire à la Crouette ou au Soula) : C'était le travail des femmes. Elles avaient aussi pour tâche de pétrir de grosses miches de pain qu'elles faisaient cuire dans le four de la maison avant de remonter au cortal. Le pain était un élément de base très important dans l'alimentation.
Les enfants qui vivaient "par là-haut" étaient un peu sauvages. Ils ne connaissaient que la famille, les bêtes et la montagne; autant dire qu'il n'y avait pas de longs discours entr'eux, juste quelques mots nécessaires et utiles. On vouvoyait les parents qui usaient pleinement de leur ascendant sur les enfants. Ils allaient à l'école seulement les mois d'hiver quand on avait moins besoin d'eux pour le travail. Ils arrivaient au village pas très bien vêtus, chaussés de sabots ou d'espadrilles, après avoir parcouru pendant la belle saison la montagne pieds nus. Pas très propres (il fallait aller chercher l'eau aux fontaines du village) mais les joues bien rouges, brûlées par le soleil et l'air vif, patauds, le regard effarouché devant tant de monde, tant d'enfants, leur arrivée était remarquée. Les enfants qui vivaient toute l'année au village se moquaient d'eux et eux, ces petits "montanyols", par timidité, parce qu'ils pensaient n'avoir rien à dire, s'isolaient pour ne pas affronter le regard des autres, du moins les premiers jours.
Si pour la plupart des garçons il y avait le souci d'instruction, au moins jusqu'au certificat d'études, cela paraissait moins évident, moins important pour les filles. Il y avait tellement à faire au cortal ! L'essentiel était de trouver un bon mari et dans certains cas de lui apporter une dot.
Ma grand-tante était fière de savoir lire, écrire et compter malgré seulement trois ans d'école, juste les mois d'hiver, entre 7 et 10 ans. Son cheminement elle l'a fait en autodidacte. Jusqu'à son dernier jour elle a lu le journal et des livres régulièrement.
Dés qu'elles étaient assez solides les jeunes filles allaient se louer pour faire la fenaison à Cobazet, ce qui occupait plusieurs jours. D'autres montaient tous les jours du village ou de la Carole à la Font de l'Anec où MONREPOS les embauchait pour les travaux des champs. Mme MONREPOS les gardait à midi pour le repas, ce qui représentait un certain avantage. De la Carole, Louisette CALMONT avec d'autres filles de son âge, montait par la tire jusqu'à Estardé, avant que ce lieu ne soit boisé et recouvert de taillis, pour cueillir des chardons servant à l'alimentation des cochons. Elles redescendaient en fin de journée un gros sac de jute plein de chardons sur le dos ; Aïe, Aïe, Aïe "la gratère" !
Si beaucoup de garçons ont fait carrière dans les armes, les administrations et les services nationalisés, beaucoup de filles de Mosset sont parties se louer comme bonne à la ville. Dans la famille BORREIL nous avons même eu une "tante Claire" qui est partie faire fortune aux Amériques. Elle a failli revenir à la nage…sans le sou !
Mon grand-père, Jacques-Lin PARÈS, a profité de son service militaire à Béziers et de la rencontre avec ma grand-mère, qui était couturière, pour faire un apprentissage de teinturier avant d'ouvrir une teinturerie à Perpignan.
C'est ainsi qu'a commencé la désertification de la vallée. Ne sont restés au village que ceux qui avaient suffisamment de terres pour nourrir la famille ou un commerce ou une entreprise qui venait en complément de la terre. Les enfants d'aujourd'hui ne connaissent pas leur chance de pouvoir aller à l'école sans nul autres soucis que d'acquérir un maximum de connaissances afin de décider de leur devenir. Et ceci malgré le chômage.
Julien CORCINOS , le premier boulanger libre de Mosset, vivait la plupart du temps avec sa famille à Serradère. Serradère se trouve sur l'ancienne route de Cobazet qui part du Camp de la Salle. Elle est très difficile d'accès actuellement. On y faisait du charbon de bois utilisé pour le dégrossissage du minerai de fer et le parage du fer dans les forges de la Castellane. Julien, quand il était à l'école (en sabots) avait plus la tête à s'amuser qu'à étudier. C'était tellement rébarbatif. Il fallait abandonner le catalan parlé en famille pour ne parler que le français. C'était obligatoire et on avait même fait une loi pour ça, qui était sans cesse rappelée. Un jour qu'il arrivait en retard en classe avec un camarade, le maître leur demanda d'où ils venaient. Le petit Julien hésita...français...catalan…français..! comment peut-on dire "Congost" en français ? (passage étroit et profond entre deux montagnes, lieu qui se trouve à la sortie du village, à la fontaine de la Coquille). a y est ! une idée lumineuse. Il répondit au maître : "Nous nous amusions au Congo !"… tout de même c'est un peu loin...non ?!
Encore des marcheurs, ces hommes - la plupart émigrés italiens - qui travaillaient à la carrière de talc. Ils partaient de Mosset à 3 heures du matin le lundi, chargés de la nourriture pour toute la semaine (6 jours ouvrés). Ils montaient jusqu'à la Tour de Mascarda, traversaient le mas de Sisquet (Fajula, dit saint Bernard aujourd'hui) pour prendre la carretera de las Planes. Là ils étaient rejoints par ceux qui, habitant la Carole, empruntaient la carretera du Sill. Ils montaient jusqu'à Cobazet où les wagons qui transportaient le talc les attendaient pour les emmener au Callau. Ils déposaient leur barda à la Cantine où ils logeaient toute la semaine et prenaient leur travail à la carrière. Un quart d'heure de retard leur coûtait une demi-journée en moins sur la paye.
Le samedi soir ils redescendaient sur Mosset par le même chemin. C'était le jour de paye et après une semaine de dur labeur et d'isolement, ils se retrouvaient le samedi après souper dans l'un des cinq cafés de Mosset pour profiter d'un repos et d'un moment de détente bien mérités. Devant un verre de vin ou de café ils jouaient à la canasta, aux Bastos, à la manille ou au Truc avec les autres hommes du village.
Après la guerre de 14 il y avait sur la commune de Mosset cinq cantonniers dirigés par un chef : M. CORTIE, l'homme de la Finou, le grand-père de Lucien PRATS. Ils étaient chargés de l'entretien de la route jusqu'au col de Jau qui, à l'époque, était empierrée. Le ruisseau était pavé de pierres plates qui facilitaient l'écoulement de l'eau et son entretien. On trouve encore la trace de ce ruisseau à certains endroits, là où la machine broyeuse n'a pas réussi à faire ses ravages et là où la route n'a pas été élargie sans aucun égard pour l'écoulement. Les cantonniers étaient chargés de l'entretien, chacun ayant sa partie de route à prendre en charge : boucher les ornières dues au ravinement du terrain après les orages ou la fonte des neiges, nettoyer le ruisseau, élaguer les branches gênantes, faucher le talus, évacuer les éboulis de terre et de pierres, renforcer les contrebas. Chacun entretenait sa faux. Il l'aiguisait régulièrement avec la pierre dont il ne se séparait jamais, calée et maintenue humide par une poignée d'herbe, dans un fourreau fait d'une corne de vache suspendue à la ceinture. Parfois il s'arrêtait sur le bord de la route, s'asseyait au sol, sortait "las fargas" (c'est à dire un marteau de forge et une toute petite enclume qu'on fichait dans le sol) et martelait la faux quand celle-ci était bosselée par une rencontre malheureuse avec un caillou ou une grosse branche.
Le chef lui-même avait 2 km à entretenir en plus de la responsabilité de la répartition du travail, du contrôle des autres cantonniers et de la tenue à jour minutieuse, sur un carnet, du labeur accompli par chacun, des matériaux employés, des journées dues par les mossétans à la commune en échange de l'imposition. On appelait ça "les prestations". C'était vraiment très sérieux en ce temps-là. D'ailleurs la route était impeccable : pas une herbe ne dépassait, pas un rejeton de vergne, de frêne, d'acacia ou de noisetier. L'eau claire murmurait sur le pavé du ruisseau, le cresson abondait à certains endroits, l'escargot labourait l'herbe fraîche qui sentait bon, s'empressant de rentrer chez lui entre deux pierres avant l'aurore. Il ne connaissait pas encore les maux d'estomac dus aux désherbants. Les murettes de pierres sèches venaient soutenir les contreforts où la roche risquait de s'effriter. Les champs de blé, plutôt de seigle, arrivaient jusqu'au-dessus du Monastir et puis c'était les pâturages, les bois, la jasse.
Le cantonnier GRANER habitait la maison cantonnière avec toute sa famille. Un jour que le temps était incertain, hésitant entre giboulées et éclaircies, il arrêta son travail parce qu'il en avait assez de s'interrompre pour s'abriter plus ou moins bien sous un arbre et puis recommencer quand le soleil daignait sortir. Il entra chez lui et se mit à "bricoler" devant sa maison, à l'abri de la terrasse. Le chef CORTIE arriva à l'improviste et du haut de la terrasse lui demanda en catalan de sa voix douce et calme : "Mais que tu as un jour de repos ? ". GRANER surpris de voir son chef venir à pied depuis Mosset malgré le mauvais temps et confus d'être pris en défaut répondit de sa voix bourrue habituelle : "Mais qu'est-ce que tu fais dehors avec un temps pareil, homme ? ". CORTIE, non impressionné par la désinvolture de son subalterne insista : " Je te demande si tu as un jour de congé ? ". En ce temps là il n'y avait pas encore l'indemnité "intempéries" qui venait compenser l'impossibilité de travailler par mauvais temps. Le travail devait se faire de toute manière sous peine de ne pas être payé. GRANER ne put que reprendre sa brouette et ses outils et, malgré le mauvais temps, se remettre au travail sur la route. CORTIE repartit vers Mosset et quand GRANER le vit passer bien plus bas, au niveau du Riberal, il remonta chez lui en se disant que le chef était assez loin et pas assez fou pour remonter…malgré les craintes de sa femme qui insistait pour qu'il retourne au travail.
Parmi les derniers cantonniers manuels fauchant le bord de la route, de mémoire visuelle, je me souviens de Jean NOT (après il y eu DESCASAT/MESTRES) qui était en même temps coiffeur chez lui, à la place d'en haut. Faucheur, coiffeur, c'est du pareil au même. Le tout c'est de ne pas se tromper d'outil !
Mais je ne suis pas d'accord sur ta description des "montanyols", car j'ai été l'un d'eux. D'abord nous n'allions pas pieds nus dans nos montagnes, trop dangereux avec les épineux. Il est vrai que nous n'avions que de vieilles chaussures trouées, mais au moins avec une semelle. Ensuite, si nous étions un peu sauvages, au retour au village nous n'étions point rejetés par nos camarades, heureux de nous retrouver tous ensemble. N'oublions pas que ceux qui restaient au village n'étaient pas forcément les plus aisés puisqu'ils n'avaient pas de "cortal"