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ÉPILOGUE
Dès sa naissance, l'Homme regarde vers l'avenir. Enfant il voudrait déjà être adolescent, puis adulte avant l'âge. Comme il n'a pas de passé celui-ci ne l'intéresse pas, pas plus d'ailleurs que celui des autres. Regard tendu vers l'avenir, immédiat ou lointain, il ne se pose pas de questions sur ses origines.
Adulte il ne pensera également qu'à l'avenir : trouver un "job" à sa convenance, fonder une famille, réussir sa vie, mais le regard toujours fixé sur l'horizon, il ne se retourne pratiquement jamais. Autrefois, lorsque deux ou trois générations vivaient ou cohabitaient sous le même toit, il entendait souvent les anciens parler du passé mais il n'écoutait que d'une oreille distraite et surtout il posait rarement des questions.
Enfin, arrivé à un âge avancé, l'âge de la retraite, l'Homme se tourne enfin. Soit qu'il cherche le chemin parcouru, soit qu'il cherche quelques souvenirs ayant marqué sa vie, c'est là que vont se poser les questions : tiens, tiens, d'où je viens ? Qui étaient mon grand-père, ma grand-mère, mes ancêtres ? Que faisaient-ils ? En somme il cherche ses racines car à un moment ou un autre, tout individu a besoin de connaître ses racines pour ne pas se sentir déboussolé. Malheureusement il est déjà âgé et très souvent il n'y a plus personne pour répondre aux questions qu'il se pose.
Il regrette alors de ne pas avoir écouté les anciens, s'il a eu la chance de vivre un certain temps avec eux, ce qui est de plus en plus rare. Il interroge ses proches : frères, sœurs, cousins, mais ils sont comme lui à la recherche des racines perdues. En assemblant quelques souvenirs, il lui arrive de reconstituer quelques passages mais il y aura des vides impossibles à combler sauf à entreprendre des travaux longs et fastidieux. Et encore, il retracera des lignées, il remontera dans les branches de l'arbre généalogique, mais les détails, ce qui a fait le sel de la vie de ses ancêtres, seront perdus à jamais.
Ayant pris conscience de ce "manque" à la fin de ma vie, je me suis dit que j'avais un "devoir de mémoire" à accomplir pour les générations futures de ma propre famille, léguant à ma descendance mes "Mémoires" et le présent ouvrage. Si mes amis peuvent également en profiter je n'en serai que plus heureux. Je souhaiterais que mes petits-enfants, dans une cinquantaine d'années, puissent écrire une suite à cette histoire.